L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

31 octobre 2007

Une application et ses petits




Tout le monde ou presque connaît Flickr, le site d’hébergement de photos, créé en 2002 et racheté en 2005 par Yahoo!
Le site propose un système d’indexation des visuels par mots clés et offre aussi la possibilité de créer des groupes d’utilisateurs par centres d’intérêts.
Je trouve très intéressant la façon dont le succès de Flickr entraîne dans son sillage la création d’applications de type Mashup qui viennent renforcer les qualités premières du site et y ajouter des fonctionnalités.
L’enseignement à tirer est le suivant : Flickr est un bon exemple de site qui repose sur la mutualisation de données personnelles (des photos – et comme le fait Youtube avec les vidéos).
Mutualisation qui a pour principal conséquence de créer un terreau fertile de synergies.
Des individus, des sociétés, des spécialistes informatiques, tout un tas de compétences se mobilisent pour apporter de nouvelles fonctionnalités au modèle Flickr.
Ainsi sont créées des applications spécifiques à des centres d’intérêts.
Petit tour d’horizon de ce que j’ai trouvé pour l’instant (donc non exhaustif)
  • Les applications qui utilisent la base de données (visuels) de Flickr pour créer un projet parallèle.
    C’est par exemple le cas de l’Ad Generator : un outil qui met en relation de façon aléatoire des slogans publicitaires déconstruits puis remixés avec des visuels issus de Flickr. Visuels choisis pour être définis par des mots-clés communs aux slogans publicitaires.
  • Deuxième cas de figure, les mashup (association de deux applications en une seule)
    créés à partir de Flickr et qui ont pour objectif d’accéder à des visuels Flickr autrement que par la recherche par mot-clé. Le premier, Earthalbum, est réalisé à partir de Google Earth et offre une sélection de visuels pris dans le monde. Le mode de recherche se fait via un planisphère : on clique sur un pays et une sélection de photos est proposée.
    Sur le même principe, Flickrvision offre toujours à partir d’un planisphère une sélection aléatoire des visuels les plus récemment mis en ligne sur Flickr de par le monde.
  • Plus intéressant, ce sont toutes les applications qui vont permettre de retrouver des visuels de façon plus intuitive ou interactive. C’est par exemple le cas de ce projet qui propose de faire une recherche de façon assez classique par mot-clé, mais qui présente ensuite les résultats sous forme de mosaïque et en proposant des mots-clés associés à la première recherche, permettant ainsi d’affiner sa recherche. Autre exemple particulièrement intéressant, l’application développée ici par Jim Bumgardner et qui permet de rechercher un visuel par une entrée couleur. C’est assez bluffant et très utile.
  • On trouve aussi des marques qui utilisent Flickr pour développer des stratégies de marque basées sur le principe d’affinités communautaires. J’avais parlé ici de Jeep qui a développé un projet dans ce sens.
  • Enfin, pour les blogueurs, on trouve des applications comme Pictobrowser qui permettent d’insérer un slideshow réalisé à partir de visuels Flickr dans son blog.
    En parlant de slideshow, on peut aller voir celui réalisé par 3iying, une société américaine de marketing, qui est allé interroger des jeunes filles sur leur perception de pubs qui leur sont apriori destinées…

    Voilà.
    Bien évidemment il suffit de remplacer le mot Flickr par un nom de marque pour comprendre quels sont une partie des enjeux de communication de marque aujourd’hui : être à même de développer – à l’instar de Flickr – des synergies entre consommateurs en se positionnant comme une sorte d’incubateur.

30 octobre 2007

Parlez à votre fille avant qu’Unilever ne le fasse !




Et oui, cela devait arriver.
Autant la première vague était un succès autant qu'un groupe comme Unilever, via sa marque Dove, fasse la morale aux parents sur le mode parlez-en à vos enfants avant qu'on leur bouffe le crâne, me paraissait très factice et peu crédible.
Cela revient un peu à dire: désolé, ça fait trente ou quarante ans qu'on fonctionne comme çà et voilà le résultat.
Voici donc venu le temps des premières contre-réponses.
Rye Clifton, réalisateur, propose sa propre version du message d’Unilever, en mettant en opposition les messages contradictoires qu’adressent simultanément Dove et Axe (ou Lynx selon les pays) aux consommateurs. Deux marques appartenant à Unilever.
D’un côté, on a Dove qui incite les parents à parler à leurs enfants, et de l’autre côté, on a Axe dont le fonds du discours est un hymne à l’attrait du mâle pour un modèle féminin de beauté particulièrement stéréotypé.
Ce qui devient gênant est donc la coexistence de deux discours de marques, forts, clairs et bénéficiant de créations publicitaires de bon niveau, au sein d’une même multinationale, Unilever.
Car ces deux discours sont totalement contradictoires.
Alors que pense Unilever ?
Est-il du côté d’Axe ou de Dove ? Car il est difficile d’être des deux côtés à la fois.
Ou alors pense t-il qu’une marque peut s’approprier sans risques un discours aussi fort que celui de Dove sur la beauté, et le faire coexister avec une autre marque, tout aussi forte, et qui dit l’inverse. Et le tout sans aucune cohérence globale à une échelle de responsabilité sociale de groupe multinational ?
Dans une société consumériste où les consommateurs sont informés – du moins une minorité suffisamment active pour rendre son opinion audible – et avec des attentes de plus en plus fortes vis-à-vis de la responsabilité des grandes sociétés, que peut-on penser de la position d’Unilever.
Ou plutôt, l’absence de position d’Unilever ne vient-elle pas réduire la portée du généreux discours de Dove ?
Bref, beaucoup de questions se posent autour de la coexistence de ces discours de marques en opposition frontale, au sein d’un même groupe.
Comme le dit Russell Davies, qui se sent aussi concerné par les questions que soulève cette coexistence, il est probable que cette contradiction ne soit pas relevée par une majorité des consommateurs de Dove, mais par contre, elle l’est parmi une certaine frange de la blogosphère qui peut se sentir gênée par cette contradiction.
Et de s’en faire l’écho.

Qu'en pensez-vous ? Tempête dans un verre d'eau ou prémisses d'exigences croissantes des consommateurs envers les marques ?


En prime, trois créas toutes fraîches pour Findus faites par l'agence:





26 octobre 2007

Mon maître est fou



Allez, c'est la question du jour.
Quel est le segment qui croît le plus vite sur le juteux marché (41 milliards $ ) des animaux de compagnie aux USA ?
Et bien c'est les accessoires et costumes qui permettent "d'humaniser" le cher bichon!
Un article du Chicago Tribune revient sur le sujet.
L'anthropomorphisme galopant est devenu un puissant levier de consommation chez les américains au point que pas moins de 7% des propriétaires de chiens envisagent d'acheter, à l'occasion des fêtes d'Halloween, un costume pour leur animal.
Le top trois ? Un costume de princesse, de sorcière ou de Dracula.
Amazon propose ainsi toute une gamme, allant du costume Hot Dog au diablotin en passant par le chiquissime costume de cochon ou la citrouille!
Du coup, les sites et vidéos sur le sujet pullulent.
Bien évidemment, il est préfèrable d'éviter de s'interroger sur le fait de savoir qui du maître ou du chien est le plus heureux.
A voir les photos, on a l'impression que la plupart des animaux ainsi déguisés vont à l'enterrement de leur maître. Ce qui ne serait pas une mauvais chose finalement!
Allez, une petite video d'ECC pour se changer les idées.


24 octobre 2007

Groupe conso-tisier



Allez, un peu de subjectivité: je ne suis pas fan des groupes conso.
Pour ceux qui ne connaissent pas le genre, il s'agit de réunir dans une salle un panel de consommateurs, ressemblant à ce que l'on souhaite, et auxquels on demande leur avis sur tout et n'importe quoi: qu'attendent-ils de leurs vacances; trouvent-ils cette publicité pour un parfum valorisante; et votre banquier, vous l'aimeriez comment, etc, etc. Une sorte de consom-expert qui serait à même de révéler, mais quoi au fait.
De par ma formation de sciences humaines, je suis plutôt circonspect sur la capacité de ces dispositifs à déboucher sur des enseignements passionnants: trop de biais, trop de consommateurs "professionnels" des groupes conso, prêts à vous dire ce que vous souhaitez entendre sur le sujet que vous voulez, contre un Coca light, quelques trucs à picorer et un dédommagement forfaitaire. Sans oublier le fait que le groupe conso arrive rarement à attirer dans ses filets ce nouvel individu, jeune CSP+ urbain, alterconsommateur et plutôt méfiant vis-à-vis des promesses de marques.
Je pense au contraire que l'observation doit se faire sur le terrain, de façon empirique, autour de soi. Ou de façon plus cadrée, en se rendant chez des individus, en leur confiant une caméra vidéo...
Pour simplifier, on en apprend souvent plus dans un épisode de Strip Tease que sur un plateau de Delarue.
D'ailleurs, les grosses marques ne s'y sont pas trompés, qui de Tesco qui envoie ses cadres dirigeants vivrent chez des familles américaines avant de se lancer à la conquête du marché américain, qui d'Unilever qui envoie ses troupes en Chine pour en savoir plus sur l'usage du savon à domicile. Sans parler des agences malignes, comme une (Leo Burnett Asie ?) qui a recruté un réseau de trois cent chauffeurs de taxis pour en savoir plus sur tout et n'importe quoi.
Bref, tout ça pour en venir à la vidéo du jour: des créatifs de l'agence de pub Arnold ont fait un groupe conso pour connaître l'avis des consommateurs sur un scénario publicitaire, en l'occurence tiré de la pub fétiche d'Apple en 1984.
Je vous laisse regarder et en conclusion le point de vue des créatifs en question, le tout relevé par Ed Cotton d'Influx Insights. Tout ça n'est pas forcément d'une impartialité totale, mais laisse quand même apparaître du vrai. Autant qu'un groupe conso ?



1. Moderators can lead respondents
2. Alpha respondents can lead/sway the rest of the group
3. Spots that are easiest to understand/most familiar often win out
4. Concepts aren’t accurately reflected with cartoon storyboards
5. The mindset of respondents is to criticize no matter how objective you ask them to be. It’s human nature,
6. It's not reflective of the media buy. I’m in this business and I can’t tell you what commercials I saw last night. Brands are built by a cumulative effect on multiple sources. You can’t expect brand preference to go up after ONE viewing of a bad animatic.
7. Time consuming. Creating these takes time and energy from the creative department.
8.Cost prohibitive. It’s not unusual to spend $300K to find out
9. Preconceived notions. Clients and agencies tend to have ideas of what they want to get from the focus groups so they look for those. One client felt we had a brand linkage problem when the moderator asked the groups to name a commercial in the client’s category. They didn’t name our commercials. I said that if they recalled our commercial, but couldn’t remember it was from us—that’s a brand linkage issue. But they couldn’t even name our spot which means we had a media issue.
10. Kills the creative process. If a spot tests well in groups, clients are unwilling to deviate from it when it comes time to shoot. So trying to get a good director to plus the boards? Forget it. The magic of ad-libs from the talent on shoot day? Forget it.

23 octobre 2007

Il est beau mon Grenelle !




Le Monde & Vous, daté du lundi 22 octobre.
Porsche noire ou Rolex Claire ?
Des festins solidaires contre la faim dans le monde. Pour sensibiliser à la question de la faim dans le monde, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) organise, samedi 20 et dimanche 21 octobre, une manifestation originale au Musée de l'Homme à Paris.
Mannequins, paysans et produits fermiers. Foies de canard, oies rôties, fromages, compotes de figues: c'est autour de ces mets qu'avaient décidé de se rencontrer, vendredi 19 octobre à Paris, producteurs fermiers et mannequins pour une dégustation-débat sur le thème: "Déguster des produits fermiers et garder la ligne ? Une gageure?".
Faut-il installer la fibre optique dans son immeuble ?
Des parasols chauffants pour les balcons. "Voilà encore un produit professionnel qui a fini par gagner le grand public, constate-t-on chez Castorama. C'est en découvrant de plus en plus de parasols chauffants surles terrasses de café que les gens ont commencé à se demander où ils pouvaient s'enb procurer."
Voilà, c'était un petit téléscopage d'infos en page 23 du Monde de ce weekend. Ca sent le gaz...
Elle est belle ma Quenelle !

19 octobre 2007

Aah l'Amérique....



via Adfreak

17 octobre 2007

Parce que le consommateur le veut bien

C’était avant. Le consommateur attendait patiemment la fin de la pub pour retourner à son programme favori.
Aujourd’hui, le programme favori consiste plutôt à slalomer entre les pubs pour grappiller à droite à gauche ce qui nous intéresse : une vidéo sur Youtube et consorts, un article repéré sur GoogleNews, hop un tour sur son Netvibes personnel pour être en affinité avec ses centres d’intérêts, une newsletter de ci de là, et enfin ne pas oublier la presse quotidienne, exercice indispensable de santé publique. Et au final, il me reste personnellement peu de temps de cerveau disponible pour éponger les fadaises télévisuelles.
Tout ça pour en venir où ?
A ce qui me semble être aujourd’hui un bon indicateur de l’intérêt que l’on peut porter à une marque, ou à sa notoriété : le détournement.
Dans un monde en partie caractérisé par le fait de manquer de temps (un sujet qui pose en soi le rapport au temps, par définition culturel), consacrer du temps à essayer de détourner, transformer, en un mot se réapproprier le contenu communiqué par une marque me semble être une belle preuve de l’intérêt qu’elle peut susciter parmi les individus.
Alors oui le consommateur est devenu imprévisible, oui on ne sait plus quand une campagne commence et finit et encore oui, une campagne est de plus en plus difficile à contrôler de bout en bout.
Et si c’était une bonne nouvelle.
N’est-ce pas la preuve de la vitalité d’une marque que sa capacité à s’inscrire dans un environnement culturel et social où les nouvelles technologies offrent à peu de frais la possibilité de proposer sa propre vision.
Aujourd’hui la bonne santé d’une marque peut ainsi s’évaluer, entre autres, à la quantité mais surtout à la qualité des « remixes » qui sont produits à partir de sa communication. Que ce soit positif ou pas pour la marque d’ailleurs. Et que ce soit fait par des individus, consommateurs, collectifs, autres marques, etc.
Quelques exemples qui me semblent révélateurs de cette tendance (je vous fait grâce des originaux...).













Et le meilleur pour la fin:

15 octobre 2007

Saison automne-automne



"The whole fashion industry will have to change". C'est le message du fondateur de la semaine de la mode à Milan qui explique dans une interview au NY Times que l'industrie doit s'adapter au fait qu'il y a de moins en moins de différences entre l'hiver et l'été.
Katherine Hammett, designer anglaise explique ainsi dans The Independant avoir vendu des bikinis en janvier et des fourrures en août!
A ma brave dame, y'a plus de saison, la météo va à vau-l'eau!
Prenez la France, où le mois d'avril 2007 a été le plus chaud de l'année en moyenne.
Posez la question aux magasins qui se retrouvent avec des fringues d'été invendus pour cause de météo cradingue.
Et ne demandez plus à Météo France de vous annoncer les tendances climatiques, elles n'en font plus qu'à leur tête.
Bref, il serait urgent que la mode ne raisonne plus en termes de saisons. Mais en quoi alors ?
A quand la mode saison "bouleversement climatique", ou mieux encore la tendance "le CO2 ne m'atteindra pas", voire "matin aux frimas, après-midi au balcon"...
On en rit, on en rit mais pour combien de temps encore ?
Bref, c'est aujourd'hui le Blog Action Day, un projet qui se propose de voir ce que donnerait une journée où "chaque blog publirait un papier portant sur le même sujet, le même jour", en l'occurence ici, sur l'environnement.
A mon avis, celà fera autant d'effet qu'une journée sans télé ou sans achat. Une litanie de papiers pavés de bonnes intentions.
Visuel extrait d'une expo japonaise dont je ne me souviens plus le titre (c'est pas très grave, y'a peu de chance d'y aller...)
Allez, chouille music!

12 octobre 2007

Poweo, l'énergie du désespoir...



Ainsi Poweo a été le plus prompt à dégainer son chéquier pour s'offrir les services du Chabal, promu nouvelle star médiatico-sportive du moment.
Donc Poweo a fait un petit film à l'arrache, en 2D, dans la veine créative de sa campagne, façon BD.
On y voit un Chabal qui efface frontalement ses adversaires, avec la grâce d'un Noureev...pour arriver à la question qui fâche: mais où Sébastien Chabal puise t-il donc son énergie ?
La réponse arrive dans la foulée avec un Chabal électrisé, les doigts dans la prise électrique.
A la fin du spot, Poweo se sent obligé de recommander aux parents l'achat de cache-prises pour protéger les charmins bambins qui voudraient se prendre pour SuperChabal...
Sans doute une recommandation du service juridique de Poweo pour éviter d'éventuels procès.
C'est d'une connerie sans nom. Voilà, c'était le coup de gueule du vendredi. Bon weekend!
Au fait, j'ai mis la main sur l'origine de la fameuse pub Cog d'Honda: des artistes suisses!
Comme quoi dans la pub, rien ne se perd, tout se transforme...


11 octobre 2007

Dim Dave Dove





















Tout le monde ou presque a donné son avis sur la nouvelle campagne de Dove, Onslaught, lancée en ligne depuis le 1er octobre.
Je vous ferais donc grâce de mon avis sur le sujet, si ce n’est qu’il est moins enthousiaste (davantage sur le fond que sur la forme) que mon point de vue sur la précédente campagne, Evolution.
Par contre, je suis tombé sur un papier intéressant sur le blog de Pete Blackshaw, patron américain de CMO Nielsen BuzzMetrics.
Lui aussi s’est penché sur le cas Dove mais pour en extraire un constat riche de questions et donc d’enseignements, qu’on peut résumer ainsi : ce ne sont pas les blogs anglais et « spécialistes » du marketing ou de la pub qui ont apporté une forte viralité à la pub Dove dans les premiers jours de diffusion. C’est au contraire les sites et blogs généralistes et de langue non anglaise.
Le constat ne repose pas sur le nombre de visionnage de la pub sur Youtube et consorts mais sur le nombre de blogs qui ont embarqué la vidéo.
A partir de là, Blackshaw pose un certain nombre de questions dont les plus pertinentes à mon avis sont :
Est-ce intentionnel ou pas ?
Le message de la vidéo est-il plus particulièrement en phase avec des consommateurs européens ?
Y’a-t-il des affinités particulières avec le mode de diffusion publicitaire « à la Youtube » ?
Le côté « antipub » du message trouve t-il davantage d’écho en Europe qu’aux US ?
Mais aussi, jusqu’à quel point faut-il cibler les blogueurs dits « influents » de façon purement thématique, sur le mode « je veux des blogueurs spécialistes de la com, ou de n’importe quel autre sujet » pour lancer un produit ou une campagne virale.
Bon, enfin voilà, y’a plus qu’à se creuser le crâne…

09 octobre 2007

A agence créative, candidature créative
















C'est un joli post trouvé sur le blog de W+K London.
Je le retranscrit tel quel, une sorte d'hommage à Panton (dont j'avais vu une belle rétrospective en 2005 à la Saline Royale d'Arc et Senans, un autre lieu assez magique à découvrir.

So, we got this email the other day:
Hello Wieden + Kennedy London, My name is Luke Forsythe. If you are reading this on the morning of the 24th then I will be sitting outside on a turquoise Verner Panton. Please do not be alarmed. I'm in a good state of mental health. However, I am determined to talk to a senior member of Creative. I know how busy you all are so I simply plan to wait until somebody has a spare moment. I have a first degree in product design and have recently freelanced as a branding consultant and designer. I excel in idea generation and communication. I have the utmost respect and appreciation for what Wieden + Kennedy is doing and want, very much, to be a part of it. Regards, Luke Forsythe
We looked out the window and there he was. Sitting in the rain on his plastic chair
Lucy and Daz met him and really liked him.

So much so that we may even offer him a seat inside out of the rain for a bit.
NB: this trick has been done now. Please don't try it again.

Et en prime une vidéo assez hilarante dégottée chez Planning from the Outside.

08 octobre 2007

Pomme Orange, un jus difficile à mettre en bouteille.



Le 18 septembre dernier, Les Echos titrait « Orange sera bien le distributeur de l’iPhone en France ». Un titre bien optimiste qui reposait sur une déclaration faite d’Hanoï par le patron du groupe, Didier Lombard. Déclaration aujourd’hui introuvable sur le site corporate de France Telecom.
Le 5 Octobre, Les Echos toujours titre « Orange envisage un Noël sans l’iPhone »…
Que s’est-il donc passé entre temps ?
Depuis plusieurs jours, les bruits de couloirs et fuites savamment distillées laissaient entendre la difficulté des négociations entre Orange et Apple.
Il est vrai que les points d’achoppement sont nombreux.
Comment garantir une exclusivité de distribution à un opérateur alors que le déverrouillage de l’iPhone est en quelque sorte l’obsession du moment de tous les hackers et crackers. Avec des résultats.
Comment s’entendre sur une juste répartition des revenus liés à la vente de contenus sur mobile, quand on sait qu’Apple comme Orange sont des fournisseurs de contenus (principale source de revenus sur un marché quasiment à saturation en termes d’équipement et de temps de communication passé).
Enfin, comment intégrer la spécificité du code de consommation français qui interdit la vente liée d’un produit et d’un service. Avec une incidence directe sur le prix de vente de l’iPhone, selon qu’il soit vendu avec ou sans abonnement et sachant qu’Apple interdit aux opérateurs de subventionner son bel appareil.
Bref, le buzz est là mais pas l’iPhone. Steve Jobs ne semble pas prêt à jouer le Père Noël pour Orange.
Et Nokia en profite pour communiquer sur le sujet…Allez Didier, déprimes pas, y'a toujours une issue...

04 octobre 2007

Mais que regardez-vous ?



En Septembre dernier, l’agence de publicité JWT a conduit aux Etats-Unis une étude auprès d’un millier de personnes sur le thème des nouvelles technologies. Qu’y apprend-t-on ?

Qu’environ un tiers des personnes interrogées déclarent passer moins de temps à échanger de visu avec d’autres, du fait du temps croissant passé en ligne. Et conclusion logique, 20% disent baiser moins…
S’il fallait se passer d’un média/technologie, ce serait d’abord la tv, puis le mobile et enfin Internet. 55% des répondants disent ainsi envisager avec difficulté de vivre pendant plus d’une semaine sans Internet.
Autre enseignement intéressant, les ¾ reconnaissent qu’Internet a une influence sur leurs habitudes de consommation, au profit bien évidemment du e-commerce.
On repère aussi une fracture générationnelle sur les usages du online. Là où les quadras-quinquas ne rechignent pas à surfer à partir d’un seul et unique endroit physique, les jeunes aspirent à pouvoir se connecter de partout et quand ils le souhaitent. Une indication qui renforce le rôle stratégique du wi-fi urbain et le mobile comme point d’accès au online.

Dans ce contexte, le point de vue de l’anthropologue Stefana Broadbent, qui travaille chez SwissCom, est particulièrement intéressant. Ses principaux constats au regard de l’incidence des nouvelles technologies sur notre quotidien, sont les suivants :
La vie privée s’immisce de plus en plus dans notre vie professionnelle : le poste informatique devient (quand la politique informatique de l’employeur le permet…) un point d’accès à la gestion de son quotidien (courses…) ; un point de contact avec ses réseaux amicaux (Facebook…), professionnels (Linked…), familiaux.
La vogue du multitasking (ou usage multitâches en bon français) n’entraîne pas tant la substitution d’un usage média à un autre mais au contraire un empilage permanent : plus d’applications, plus de médias, plus de sources, plus de tout, c’est sans fin.
Ce mode de « consommation » des médias a une incidence directe sur notre capacité à se concentrer. Sur quoi se concentrer quand on a un œil sur l’ordi (qui peut lui-même proposer de façon simultanée IM, internet, radio, vidéo…) et l’autre sur un magazine, pendant que l’on échange au téléphone les dernières nouvelles…Sur pas grand-chose.
Et c’est le principal enseignement de Stefana Broadbent : tout devient fond d’écran, arrière-plan voir papier peint. Avec pour conséquence directe la mise en place de routines d’utilisation (qui a une page Netvibes à consulter quotidiennement avec plusieurs dizaines de flux saura ce que j’entends par là).

Au final, et c’est à la fois un grand enjeu de demain tant pour les médias que pour les marques (avec des frontières chaque jour plus poreuses entre ces univers), comment sortir l’usager de ses routines, comment capter suffisamment de son attention pour rendre un message, et quel qu’il soit, audible. Comment faire en sorte qu’un message/contenu attire suffisamment pour « focuser » l’attention du destinataire. Ou inversement, comment une personne décide de ce qui va plus particulièrement retenir son attention parmi un flux ininterrompu de sollicitations et sources.
A croire qu’il faut réinventer le métier de planneur…

Allez, une petite vidéo!