L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

27 avril 2007

Crottes, like no other





Les crottes de chien c'est bien connu, c'est emmerdant.
Alors voici la Sprinkle Brigade, en provenance directe de USA et dont la mission "est d'être une solution au problème, de faire sourire les visages et si possible de rencontrer des filles à cette occasion".
Leur terrain d'action, la jungle urbaine avec une prédilection pour les trottoirs.
Leur secret, apporter une touche d'art à ce monde de chien en customisant et mettant en situation les nombreuses déjections laissées par nos amis les bêtes et nos ennemis leurs maîtres.
Alors, si vous aussi vous vous sentez une âme d'artiste, n'hésitez pas à venir renforcer les troupes de la Sprinkle Brigade, car ils arrivent en France, à Lyon à l'occasion des Nuits Sonores.
Allez voir leur site, la section Galerie vaut le coup d'oeil.
Merci à Wooster Collective
Et un petit film très marrant, réalisé par W+K, agence de pub qui fête ses 25 ans et à cette occasion à lancé une école pour accueillir 25 étudiants en com.Le film en question est donc l'un des modules de formation: comment faire quand il faut bosser à deux avec un seul ordinateur...

26 avril 2007

Bon appétit



Deux films récents reviennent sur le système agro-alimentaire mondial et ses déviances.
Le premier, sorti il y a quelques semaines et intitulé Notre pain quotidien, est un film sans commentaires, ce qui ne veut pas dire sans son. Le réalisateur nous emmène dans un tour européen des usines des géants de l'agro-alimentaire. Au menu si l'on peut dire, des abattoirs, des élevages, des chaînes de conditionnement...Tout une chaîne qui est aujourd'hui le principal fournisseur de l'alimentation des pays industrialisés. Une chaîne régie par une mécanisation toute puissante qui relègue l'homme au statut de surveillant de boutons.

Le second film, plus récent et intitulé We feel the world, montre de façon frappante comment l'alimentation a été progressivement déconnectée de toute réalité culturelle, sociale ou écologique, pour devenir un produit comme un autre, et qui obéit donc à de pures logiques de rentabilité, au détriment du long terme, de la santé et bien souvent de l'avenir écologique de régions entières.
Deux films qui viennent enrichir la réflexion sur la place de l'alimentation dans nos sociétés modernes. Sociétés toujours plus angoissées par le rapport à la nourriture, sur fond d'obésité galopante et autres maladies liées à des régimes alimentaires incorrects.
Le visuel (sandwich Subway dinde et jambon) est tiré d'un site qui fait son effet en ce moment et qui part d'un principe simple: acheter des produits de grande chaîne de restauration, les ramener vite à la maison, les photographier et les comparer avec les représentations publicitaires des mêmes produits...Une belle illustration d'une distorsion croissante entre une certaine représentation publicitaire idéalisée et une réalité qui s'impose chaque jour avec davantage de force. Le temps de la surpromesse permanente est révolu. Pub.


25 avril 2007

Le lait c'est parfois fou



Semaine de rentrée plus que chargée équivaut à blog léger.
Aujourd'hui, un peu de bonne pub pour changer, et en provenance d'Angleterre pour ne pas changer.
W+K vient de sortir une campagne pour le lait Cravendale. Le visuel est en illustration et les deux films suivent ci-dessous.
C'est barré, drôle, d'une efficacité redoutable et avec des insights simples et percutants: le lait, quand c'est le dernier verre ou quand il n'y en a plus en rayon, c'est pas drôle. Et le lait, ça compte. Enfin, jusqu'à un certain âge...
A savourer.




24 avril 2007

Un clavier propre à l'emploi



J’avais fait il y a quelques semaines un papier sur la présence massive de germes microbiens dans notre environnement quotidien : chez soi dans son évier de cuisine, mais aussi au bureau sur le clavier d’ordinateur (pour ceux qui bossent derrière un ordi…) et dans une foultitude d’autres endroits.
Eh bien une société américaine apporte un début de solution au problème du clavier en commercialisant le premier clavier entièrement lavable! Y’a plus qu’à le plonger sous le robinet.
Il existe aussi la souris du même acabit. Quant à l'ordinateur sans virus, il semble que malheureusement celà reste une utopie...

23 avril 2007

Au suivant !



Alors voilà.
Sarko à 31%, Ségo à 26, Bayrou à 19 et Le Pen à 11. Plus les huit suivants.
Côté soirée électorale, prime à TF1 pour le plateau Prime Time le plus VIP et prime à F2 pour les extérieurs, malgré quelques défauts techniques.
Et la politique dans tout ça ? Chacun a célébré la grande victoire de la démocratie que représente les 85% de participation, ainsi qu’affirmé la volonté de « changement ».
Un long discours de Sarko, rythmé par les acclamations des militants de la Salle Gaveau malgré les consignes de calme et solennité voulu par le candidat. Et sur le fond, un discours assez lacrymal dans cette volonté presque risible de vouloir défendre la veuve et l’orphelin. Un Sarko qui veut parler aux « accidentés de la vie », qui se pose en défenseur d’une France des « plus vulnérables, des plus fragiles, des plus usés » mais aussi des « malades, des handicapés, des personnes âgées », sans oublier toutes les professions qui font le charme de l’artisanat français. Un Sarko aux accents grandiloquents, mais sonnant factice.
Et une sortie en Vel Satis façon Chirac 95, avec caméras télé embarquées dans un remake du temps passé. Mais qui était donc la jolie blonde à ses côtés ? Pas Cécilia apparemment, dont le tout Paris se demande si elle a oui ou non à nouveau quitté le domicile conjugal.
Côté Ségo, il a fallu attendre 21h37 pour l’entendre. À croire qu’elle n’avait pas prévu le discours à 25% de voix !
Un discours assez austère, presque soporifique par moments. Mais une Ségolène à la mine radieuse.
Bayrou, avec ses 18%, savoure sa victoire en attendant de se confronter à la réalité des arrangements d’entre deux tours.
Finalement, la vraie surprise vient du score du FN, et dans le bon sens. Avec 11% des voix, le parti d’extrême droite voit une partie de son électorat séduit par la stratégie de droitisation de Sarko et son flirt poussé vers certaines des thèses chères au FN.
Sur TF1, on voyait Le Pen après son discours, attablé à se restaurer d’une assiette, avec Dieudonné en surplombs, qui donnait l’impression d’attendre les restes du festin du chef…
L’illustration est une photo que j’ai prise, superposition d’un sticker FN sur une pub Dolce Gabbana, une esthétique très Salo, très Pasolini. J’ai trouvé que Le Pen se fondait bien dans cette pub.
Quoi d’autre ? Un discours pathétique de De Villiers, en lévitation vendéenne.
A oui, toujours sur TF1, Besancenot accompagné dans les couloirs de TF1 par le journaliste Jean Marc Sylvestre, chantre du libéralisme économique. Un peu comme si Ignacio Ramonet accueillait Parisot !
Quant à moi, j’ai eu le bonheur de voter dans l’une des 82 communes qui avaient opté pour le vote électronique. Un choix qui s’inscrit, dixit le maire, qui s’inscrit « dans la continuité de la politique de modernisation initiée par la ville ». Et à l’arrivée, des queues comme j’en avais rarement vu lors de scrutin électoral. Une machine par bureau de vote et une foultitude d’électeurs âgés, assez démunis face au clavier de vote, qui nécessitaient par moments l’assistance directe du président du bureau de vote.
Pendant que je gratte, les échanges se corsent un peu sur les plateaux. J’y retourne.

06 avril 2007

Touriste



"Terme employé avec une nuance de dédain, parfois d'agacement, par le touriste pour désigner d'autres touristes". Pierre Daninos, Vacances à tout prix.

C'est mon tour!
Au 23.

05 avril 2007

Parfois, Le Monde, c'est bien.



Bienvenue au pays de l’énergie propre et durable, de l’indépendance énergétique et de la toute puissance nucléaire. France terre d’accueil de l’une des plus fortes concentrations au monde de réacteurs nucléaires.
Des centrales nucléaires dont la maintenance, la gestion et la surveillance du fonctionnement nécessitent des techniciens hautement qualifiés. Mais aussi ayant la tête sur les épaules et psychologiquement aptes à supporter les nombreuses pressions qui s’exercent sur le secteur.
Pression économique qui transforme la culture « maison » au gré des étapes de privatisation et de sous-traitance des tâches à risques, et qui oblige les salariés à travailler toujours plus vite mais sans davantage de droit à l’erreur. Pression sociale et publique du poids de l’impératif permanent de sureté nucléaire. Ce n’est pas une sinécure.
Le hic, c’est que cette super race de techniciens, elle a du vague à l’âme. Elle s’inquiète de la fragilisation de la sécurité des infrastructures. Au point d’en venir au suicide pour certains. Libé évoquait aussi hier un cas similaire de suicide chez Sodexho.
Vous me direz, ils sont trop cons, ces salariés, ils étaient consciencieux ! Et comme le souligne un médecin dans l’article du Monde, ce sont « les premières victimes du suicide au travail ». Ils n’avaient qu’à pas autant s’impliquer ! Et qu’est ce qui peut pousser à s’abimer la santé et à en venir à ces extrémités ? Très simple : « ce qui agit sur la santé, c’est de faire ce que l’on réprouve, en se sentant de surcroit victime d’une injustice ». France pays de l’anxiolytique roi…
Le nucléaire, on le retrouve aussi dans le civil, et à l’occasion d’un rapport de l’Autorité de surveillance nucléaire, préoccupée par les accidents de radiothérapie, qui ont fait plusieurs victimes et décès parmi les patients soignés pour des cancers en hôpitaux.
En cause, des « défaillances humaines et d’organisation ». Et le rapport d’expliquer que « les personnels sont globalement en nombre insuffisant en France ». Avec des situations de travail qui relèvent du flux tendu et des équipes surchargées.
Or la France est un pays vieillissant. Je ne sais plus qui disait que la population actuelle de Nice était une fidèle photographie de la population française de 2030. Bienvenue chez les vieux !
La question est donc toute simple, et j’aimerais entendre un peu plus nos politiques et autres spécialistes en expertise nous expliquer ce que compte faire la France pour concilier sur les décennies à venir, des impératifs de sureté publique et sanitaire à long terme avec des intérêts économiques à court terme qui viennent un peu plus chaque jour bouleverser ces secteurs sensibles d’activités ?
Mr Sarkozy, qui était délégué aux risques nucléaires juste après Tchernobyl, aurait-il un avis sur la question ? Comment concilier impératifs de rentabilité à court terme et pérennité du secteur nucléaire ?
PS: j'ai pas pu m'empêcher de regratter un truc...

04 avril 2007

Question de point de vue



Les amis, c’est bien quand ça sert à quelque chose. Et c’est le cas.
L’un d’eux m’a fait découvrir un photographe américain, Chris Jordan, dont le travail est axé sur la culture américaine, ou peut être plus précisément sur la culture de consommation américaine.
Avec un angle particulier, celui de la statistique, du chiffre. C’est en tout cas le thème de sa dernière série, Running the Numbers. Chaque image correspond à une quantité spécifique. Par exemple, 15 millions de feuilles de papier A4 équivalent à cinq minutes de consommation…
L’intérêt de la démarche, c’est que les chiffres et plus particulièrement les grands chiffres, sont assez souvent déconnectés de notre quotidien. Qu’est ce que représente un milliard, rapporté à une échelle quotidienne et individuelle ? Besancenot par exemple, est très fort à ce petit jeu du rapprochement comparé entre grands chiffres et perception tangible pour tout un chacun.
Chris Jordan lui, se penche sur les maux de la société américaine, mais sans s’embarrasser de mots pour y préférer les images.
Chris Jordan joue aussi sur la perspective : micro ou macro-vision apportent des points de vue très différents. Est-ce de l’art ou la dénonciation d’un mode de vie, et donc de consommation ? Sans doute les deux. Par choix affirmé. Car comme le rappelait avec justesse la danseuse et chorégraphe Lucinda Childs (objet d’un documentaire bluffant sur Arte la semaine dernière), le propre des artistes c’est de faire des choix, permanents et incessants. Des choix pour que le résultat de la création soit ce qu’il doit être, et pas ce que souhaiteraient d’autres. Nos hommes politiques devraient s’inspirer un peu plus de l’art, ils y gagneraient.
Je vous laisse avec les images. Et part en vacances vendredi. Donc pas de posts d’ici là car plein de boulot.
Et retour le lundi 23 avril pour parler de…un premier tour d’élection présidentielle.

03 avril 2007

Décès Durable



Rebondissons sur un papier du Paravent Suédois, qui relate la dernière initiative des PFG : des cercueils munis du label « choix environnemental ».
Entre les arbres abattus, les traitements appliqués au bois, les colles et autres vernis, le marché du cercueil aurait une empreinte écologique non négligeable.
Du coup, les PFG proposent des cercueils « propres ».
Mais qu’en est-il des corps ? C’est un article retrouvé dans un Courrier International de 2003 qui m’amène à cette question, pas si scabreuse.
Pendant des siècles, il était courant d’ouvrir d’anciennes sépultures pour y placer de nouveaux cercueils. Mais les temps changent.
En Allemagne, des entrepreneurs de pompes funèbres se sont aperçus que le processus de décomposition d’un corps, qui prenait autrefois de 8 à 10 ans, prend aujourd’hui beaucoup plus de temps : un tiers des tombes abriterait des corps enterrés il y a 30 ou 40 ans et qui ne sont toujours pas décomposés.
De congrès en assemblées d’experts, plusieurs hypothèses s’attachent à essayer de comprendre cette curieuse évolution.
Deux pistes principales se dégagent : les individus consomment tellement de conservateurs à travers l’alimentation que la décomposition des corps se ralentit ! Ou alors, c’est la faute à la pollution et aux pesticides, qui éliminent les bactéries nécessaires à la décomposition.
Une société norvégienne proposerait une solution assez radicale : l’injection de produits chimiques dans le corps, accélérant le processus de décomposition !
Pour rester dans le sujet, je suis tombé sur un intéressant panorama de l’évolution du conseiller funéraire, et du rapport à la mort.
Et pour sortir du sujet, une joyeuse vidéo de Dizzy au Muppets Show !

02 avril 2007

500 eme post !



Trois articles sur des sujets différents, mais qui au final se recoupent.
Science Daily revient sur une étude publiée dans le Journal of Consumer Research, et qui met en lumière le phénomène suivant : une expérience qui laisse des impressions au-deçà des attentes sera toujours mieux mémorisée qu’une expérience qui laisse des impressions au-delà des attentes. Il y aurait donc toujours une distorsion entre les sentiments escomptés d’une expérience/achat et la réalité des sentiments, une fois passée l’expérience. C’est le syndrome de la super veste qui restera au fond du placard, jamais portée. Dit en termes commercial, un client mécontent mettra souvent plus d’ardeur à en parler à autour de lui qu’un client content. Le dispositif de l’étude est accessible ici. L’enseignement à retenir, est que la stratégie marketing de la surenchère et de la sur-promesse permanente peut avoir des conséquences négatives sur la perception de la marque par le consommateur.
Autre article, paru dans BrandWeek, et intitulé « Are Marketers dying on Second Life ? ».
Revenant sur la ruée des marques dans SL, principalement dû à une forte exposition médiatique du phénomène, l’article part d’une étude réalisée sur la perception de la présence des marques au sein de SL. Que dit l’étude ? Plus de 70% des habitants de SL sont déçus par les stratégies marketing des marques. En cause, le fait que les marques voient SL comme un énième canal de communication où il faut être, mais comme ailleurs. Il suffirait de placer sa marque dans SL, et d’attendre les chiffres de visites et de bons RP.
Alors que les résidents de SL attendent plus de créativité, d’inspiration et surtout de valeur ajoutée. Qu’apporte une marque à tout ou partie de la communauté SL ? Peu de marques ont jusque là apporté des réponses probantes. Peut être encore un problème de distorsion entre sentiments escomptés et réalité des sentiments générés…
Et enfin, un article paru dans The Telegraph, et qui revient sur la nouvelle tendance forte dans le marketing : la recherche ethnographique. A rebours des éternels groupes conso, des sociétés proposent de filmer des individus au quotidien, pendant quelques jours, pour observer et essayer de mieux comprendre leurs modes de vie et de consommation. L’article donne en prime quelques grandes règles propres à la recherche ethnographique. Pub.