Alors voilà.
Sarko à 31%, Ségo à 26, Bayrou à 19 et Le Pen à 11. Plus les huit suivants.
Côté soirée électorale, prime à TF1 pour le plateau Prime Time le plus VIP et prime à F2 pour les extérieurs, malgré quelques défauts techniques.
Et la politique dans tout ça ? Chacun a célébré la grande victoire de la démocratie que représente les 85% de participation, ainsi qu’affirmé la volonté de « changement ».
Un long discours de Sarko, rythmé par les acclamations des militants de la Salle Gaveau malgré les consignes de calme et solennité voulu par le candidat. Et sur le fond, un discours assez lacrymal dans cette volonté presque risible de vouloir défendre la veuve et l’orphelin. Un Sarko qui veut parler aux « accidentés de la vie », qui se pose en défenseur d’une France des « plus vulnérables, des plus fragiles, des plus usés » mais aussi des « malades, des handicapés, des personnes âgées », sans oublier toutes les professions qui font le charme de l’artisanat français. Un Sarko aux accents grandiloquents, mais sonnant factice.
Et une sortie en Vel Satis façon Chirac 95, avec caméras télé embarquées dans un remake du temps passé. Mais qui était donc la jolie blonde à ses côtés ? Pas Cécilia apparemment, dont le tout Paris se demande si elle a oui ou non à nouveau quitté le domicile conjugal.
Côté Ségo, il a fallu attendre 21h37 pour l’entendre. À croire qu’elle n’avait pas prévu le discours à 25% de voix !
Un discours assez austère, presque soporifique par moments. Mais une Ségolène à la mine radieuse.
Bayrou, avec ses 18%, savoure sa victoire en attendant de se confronter à la réalité des arrangements d’entre deux tours.
Finalement, la vraie surprise vient du score du FN, et dans le bon sens. Avec 11% des voix, le parti d’extrême droite voit une partie de son électorat séduit par la stratégie de droitisation de Sarko et son flirt poussé vers certaines des thèses chères au FN.
Sur TF1, on voyait Le Pen après son discours, attablé à se restaurer d’une assiette, avec Dieudonné en surplombs, qui donnait l’impression d’attendre les restes du festin du chef…
L’illustration est une photo que j’ai prise, superposition d’un sticker FN sur une pub Dolce Gabbana, une esthétique très Salo, très Pasolini. J’ai trouvé que Le Pen se fondait bien dans cette pub.
Quoi d’autre ? Un discours pathétique de De Villiers, en lévitation vendéenne.
A oui, toujours sur TF1, Besancenot accompagné dans les couloirs de TF1 par le journaliste Jean Marc Sylvestre, chantre du libéralisme économique. Un peu comme si Ignacio Ramonet accueillait Parisot !
Quant à moi, j’ai eu le bonheur de voter dans l’une des 82 communes qui avaient opté pour le vote électronique. Un choix qui s’inscrit, dixit le maire, qui s’inscrit « dans la continuité de la politique de modernisation initiée par la ville ». Et à l’arrivée, des queues comme j’en avais rarement vu lors de scrutin électoral. Une machine par bureau de vote et une foultitude d’électeurs âgés, assez démunis face au clavier de vote, qui nécessitaient par moments l’assistance directe du président du bureau de vote.
Pendant que je gratte, les échanges se corsent un peu sur les plateaux. J’y retourne.