L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

05 avril 2007

Parfois, Le Monde, c'est bien.



Bienvenue au pays de l’énergie propre et durable, de l’indépendance énergétique et de la toute puissance nucléaire. France terre d’accueil de l’une des plus fortes concentrations au monde de réacteurs nucléaires.
Des centrales nucléaires dont la maintenance, la gestion et la surveillance du fonctionnement nécessitent des techniciens hautement qualifiés. Mais aussi ayant la tête sur les épaules et psychologiquement aptes à supporter les nombreuses pressions qui s’exercent sur le secteur.
Pression économique qui transforme la culture « maison » au gré des étapes de privatisation et de sous-traitance des tâches à risques, et qui oblige les salariés à travailler toujours plus vite mais sans davantage de droit à l’erreur. Pression sociale et publique du poids de l’impératif permanent de sureté nucléaire. Ce n’est pas une sinécure.
Le hic, c’est que cette super race de techniciens, elle a du vague à l’âme. Elle s’inquiète de la fragilisation de la sécurité des infrastructures. Au point d’en venir au suicide pour certains. Libé évoquait aussi hier un cas similaire de suicide chez Sodexho.
Vous me direz, ils sont trop cons, ces salariés, ils étaient consciencieux ! Et comme le souligne un médecin dans l’article du Monde, ce sont « les premières victimes du suicide au travail ». Ils n’avaient qu’à pas autant s’impliquer ! Et qu’est ce qui peut pousser à s’abimer la santé et à en venir à ces extrémités ? Très simple : « ce qui agit sur la santé, c’est de faire ce que l’on réprouve, en se sentant de surcroit victime d’une injustice ». France pays de l’anxiolytique roi…
Le nucléaire, on le retrouve aussi dans le civil, et à l’occasion d’un rapport de l’Autorité de surveillance nucléaire, préoccupée par les accidents de radiothérapie, qui ont fait plusieurs victimes et décès parmi les patients soignés pour des cancers en hôpitaux.
En cause, des « défaillances humaines et d’organisation ». Et le rapport d’expliquer que « les personnels sont globalement en nombre insuffisant en France ». Avec des situations de travail qui relèvent du flux tendu et des équipes surchargées.
Or la France est un pays vieillissant. Je ne sais plus qui disait que la population actuelle de Nice était une fidèle photographie de la population française de 2030. Bienvenue chez les vieux !
La question est donc toute simple, et j’aimerais entendre un peu plus nos politiques et autres spécialistes en expertise nous expliquer ce que compte faire la France pour concilier sur les décennies à venir, des impératifs de sureté publique et sanitaire à long terme avec des intérêts économiques à court terme qui viennent un peu plus chaque jour bouleverser ces secteurs sensibles d’activités ?
Mr Sarkozy, qui était délégué aux risques nucléaires juste après Tchernobyl, aurait-il un avis sur la question ? Comment concilier impératifs de rentabilité à court terme et pérennité du secteur nucléaire ?
PS: j'ai pas pu m'empêcher de regratter un truc...

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