Une pauvreté invisible ?
On compte en France entre 3.6 et 6.9 millions de pauvres selon la définition retenue. Mais que signifie être pauvre dans notre société ? L’Insee donne une définition de la pauvreté : « Un individu ou (un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté ». Il faut alors se rabattre sur ces fameux seuils de pauvreté. En France, il est situé à 645 € pour une personne seule en 2003. Toute personne ayant des revenus inférieurs est donc considérée comme « pauvre ». Mais ces indicateurs sont à utiliser avec précaution car ils reflètent davantage un mode de comptabilité officielle qu’un outil permettant d’appréhender les dimensions complexes et multiples de la pauvreté. La pauvreté ne se réduit pas à une question de revenus, mais englobe de plus en plus des facteurs géographiques, culturels, psychologiques…Deux livres récents essayent de dresser un panorama de cette France qui semble n’exister dans les médias qu’à travers des clichés persistants. Le premier, du sociologue Stéphane Baud, dresse le portrait de Français qui ne se reconnaissent plus dans des discours politiques totalement déconnectés de la réalité sociale fortement inégalitaire dans laquelle ils vivent. Le deuxième ouvrage, d’un autre sociologue, Louis Chauvel, met l’accent sur le déclassement économique et culturel des classes moyennes.
Dans ce contexte et à l’approche des fêtes de fin d’année, la campagne réalisée à Toronto pour l’Armée du Salut, par l’agence ACLC, prend tout son sens : « nous voyons ce que la plupart ne voit pas ». Le print est visible ici, et la tv là. Un insight particulièrement juste qui reflète notre myopie à l’égard de ce qui nous entoure.
2 commentaires:
Les images de cette campagne sont magnifiques !
Il est choquant de constater que la précarité touche de plus en plus de foyers de travailleurs. Nous découvrons depuis quelques années qu’une personne touchant un petit salaire n’est pas à même de manger à sa faim tous les jours, de se loger décemment (voir pas du tout), de se soigner convenablement, de prendre des vacances hors de son « home sweet home »…et pour peu que cette personne soit seule avec un ou deux enfants à charge (le plafond des ressources étant fixé au ras des pâquerettes, tintin pour les aides surtout si t’as la malchance d’avoir un taf au smic!), la survie relève alors de l’aide familiale, et pour ceux qui en sont dépourvues, reste le Loto et autres arnaques à gratter. Fini les sorties, les cinés, les restos, les voyages, les rencontres… l’appauvrissement matériel et intellectuel… c’est vraiment flippant !!!
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