Rions un peu
via Swissmiss
"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde
Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.
Je me rends compte sur le groupe en question pour essayer de comprendre ce que ce groupe peut avoir de si intéressant pour les fans de Pringles. Le fait que Pringles ne soit pas considéré comme de la pomme de terre ? Allons, pas de mauvais esprit !
Alors, que découvre-t-on sur ce groupe ?
1 227 653 membres sont recensés. Puis on note que 66 photos de fans sont visibles. Fans qui ressemblent davantage aux playmates siliconées d’un jour que l’on peut voir dans la presse people qu’à l’idée qu’on se fait du mangeur moyen de Pringles.
Non, le plus intéressant est ailleurs. Il est à la rubrique vidéo. 14 vidéos sont recensées. 13 proviennent de la même personne, Jason Lamarche, qui propose de courtes vidéos d’une minute, intitulées Liberal Minute – une sorte d’édito vidéo autour de la récente élection présidentielle américaine. Un gars malin qui se fait sa notoriété en s’appuyant sur celle de Pringles.
Et la quatorzième vidéo, intitulée All with gaZA, et postée par The Royal Akram, Sup de Co Marrakech. Une vidéo de plus de neuf minutes, mise en ligne le 4 janvier 2009 et qui montre, de ce que j’en ai saisis et en images troubles, les conséquences forcément dramatiques d’un bombardement à Gaza par l’armée Israélienne. Je précise ici que le propos de ce post n’est pas de donner mon point de vue sur ce conflit. Bref, on découvre neuf minutes de cris, d’images sanglantes de civils aux corps déchiquetés.
Bref, on très loin de l’univers du snacking salé…
Alors, qui sait communiquer dans l’affaire ? Pringles, dont le million de fans ne veut pas dire grand-chose ou alors ceux qui se servent de cette audience théorique pour y héberger des vidéos « partisanes » ou purement personnelles ? Dans tous les cas, c’est malin. On pourrait même imaginer qu’une vidéo aura plus de retentissement en étant posté sur un groupe Facebook à très fort trafic que sur Youtube. Qu’en penses Pringles ? Qu’en pensez-vous ?
Update: le ménage a été fait: la vidéo n'est plus en ligne. Les équipes de facebook sont dont réactives. Enfin, cela n'enlève rien à la question de fond: s'approprier l'audience d'une tierce partie pour en faire un porte-voix à des fins partisanes. D'autres exemples seront sans doute à découvrir...
Alors que le monde semble vouloir redécouvrir – de gré ou de force - les vertus de la frugalité, je ne vois plus tellement l’intérêt de se lancer dans de grandes tirades sur les enjeux de communication de nos « chères » marques.
Car de l’optimisme, il va en falloir dans les mois et les années à venir. Et la communication-publicité me semble de moins en moins apte à nourrir et relayer cet optimisme.
Alors oui c’est la crise, et par forfanterie, on pourrait presque dire tant mieux.
Crise d’un trop-plein, d’une croyance immature en un monde fait d’innovations technologiques toutes plus merveilleuses et d’un système économique qui prospère sur les inégalités et se régénère par la crise.
Vous croyez que le capitalisme va se transformer, voir se moraliser ?
Allons donc, iriez-vous croire que les requins –ou ce qu’ils en restent - puissent devenir végétariens !
Alors les signes de changements, d’optimisme, il va falloir savoir aller les chercher ailleurs, dans le local, dans la micro-action, dans l’initiative individuelle, dans les interactions.
C’est là que réside certaines des clés de changement social pour demain.
Mais c’est aussi dans la capacité, pour citer Bruce Nussbaum, à passer de l’innovation au changement. Innovation galvaudée, vendue à toutes les sauces, recette innovante, packaging innovant…
La transformation, c’est ainsi passer d’un modèle économique basé sur la transaction à un modèle basé sur les interactions entre individus et la capacité à monétiser/valoriser celles-ci.
Bienvenue dans une société en mode « beta-permanent », où chacun est tour à tour consommateur et producteur de valeur.
Bienvenue dans un monde où la créativité va s’éloigner des panneaux d’affichage pour renaître dans les initiatives individuelles.
Bienvenue dans un blog qui va essayer de s’attacher davantage à observer, comprendre et décrire la diversité de ces initiatives, sources d’optimisme pour cette année 2009.