"My job is personal again"
L'actualité vient parfois rappeler avec force que la communication peut difficilement faire l'économie d'une certain réalisme social. En l'occurence, les mésaventures françaises de HP viennent éclairer d'un jour nouveau la nouvelle campagne mondiale de HP. Le constructeur informatique, avec sa campagne "The computer is personal again", tente de réaffirmer la primauté de l'ordinateur comme vecteur d'expériences et d'aventures pour l'utilisateur. Le PC n'est plus un vulgaire ordinateur, mais une porte d'accès sur vos centres d'intérêts, une ouverture au monde. Et pour illustrer ce discours, HP a fait appel à quelques célébrités, dont Jay-Z. Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, c'est l'un des actuels moguls du rap américain. Patron de Def Jam et de Roc A Fella, Jay-Z est un acteur de poids de l'Entertainment américain. Pour l'anecdote, il a récemment lancé le boycott des champagnes Cristal de Roederer, après avoir accusé le nouveau boss de propos racistes...En attendant, Jay-Z s'est laissé séduire par HP pour illustrer la nouvelle campagne. Bref, tout allait bien et puis on tombe dans le Libé de ce we sur les témoignages de salariés français de HP, qui nous parlent d'une autre porte, celle du départ volontaire! HP France est en effet bien embêté: alors que la filiale française souhaitait supprimer une centaine de postes sur la base du départ volontaire, les candidats sont plusieurs centaines à vouloir quitter HP. Petit florilège des motivations, receuillies par Libé: «J'étais bien chez HP, mais travailler pour une entreprise qui fait des plans sociaux et, dans le même temps, des bénéfices, je n'adhère pas.» Ou encore "Mais elle ne se voyait pas passer sa vie «à compter les ordinateurs que vend HP»". Bref, tous ces salariés (qui on le sent bien, arriveront assez facilement à se recaser) souhaitent partir, et dans des conditions plutôt favorables. On a donc d'un côté une campagne qui prône l'épanouissement personnel et de l'autre côté des salariés qui veulent quitter l'entreprise par faute d'intérêt et d'épanouissement personnel...Tout ça pour dire que le discours de l'entreprise ne se déploie pas dans une bulle immaculée, étanche aux phénomènes sociaux, mais se trouve bien au contraire, constamment au contact de la réalité. Et que le discours institutionnel de l'entreprise est d'autant plus fort qu' il est en adéquation avec une certaine réalité sociale et économique. Y'a plus qu'à proposer un concert de Jay-Z chez HP France!
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