Les splogs à l’attaque de la blogosphère.
La croissance fulgurante de la blogosphère (Technorati, au 24 octobre, recense 57.4 millions de blogs) ne cesse d’être décrite avec émerveillement par les médias comme l’avènement d’un Internet participatif, où les internautes deviennent journalistes et médias à part entière.
Mais la réalité sociale de la blogosphère est-elle aussi rose que semble le montrer la réalité des chiffres ?
Un article paru dans Wired de septembre dresse un tableau assez inquiétant de la situation.
Débutons par les chiffres.
• 56% des blogs de langue anglaise recensés sont des splogs (contraction de spam et blogs) d’après une étude menée par Tim Finin, de l’université de Baltimore. Les splogs sont donc aux blogs ce que sont les spams aux emails. Des faux-blogs dont l’unique objectif est d’accroître la popularité de sites marchands qui hébergent des liens publicitaires qui fonctionnent sur le principe du pay per click.
• Les splogs représentent ¾ des pings (signaux qui permettent d’avertir le Réseau de la mise à jour d’un blog) émis par des blogs anglophones.
• 93% des commentaires laissés en anglais sont des spams, d’après Akismet. Il s’agit alors de faux commentaires, laissés par des robots informatiques, et qui invitent à aller vers des sites marchands.
• 10 millions des quelques 13 millions de blogs hébergés par Blogger sont inactifs. Autrement dit, abandonnés par leurs créateurs.
Quel type de guerre se cache derrière ces chiffres ? Une guerre économique. L’avènement du modèle publicitaire reposant sur le principe du pay per click a eu pour effet de créer une nouvelle unité de valeur : le ranking ou référencement dans les moteurs de recherche. Sachant que Google, Yahoo! et MSN concentrent l’essentiel du marché de la recherche en ligne, le jeu consiste à faire en sorte que le bon site, avec plein de liens commerciaux qui fonctionnent sur le principe du PPC, soit référencé dans les premiers résultats.
Du coup, l’objectif est de faire gonfler artificiellement la notoriété d’un site par tous les moyens possibles : des faux blogs (splogs ou flogs – fake blog) qui servent à promouvoir de vrais sites commerciaux, mais aussi des blogs abandonnés et hackés pour servir de relais vers ces mêmes sites, ou encore l’utilisation de faux commentaires… (Contre lesquels essaye de lutter Blogger avec ses « Captchas »).
Dès lors, il suffit qu’une petite fraction des millions d’internautes qui voient ces pages de résultats, se dirigent vers le site en question et cliquent sur les pubs, et c’est le jackpot pour ceux qui ont placé ces pubs. Le nec plus ultra étant de créer des sites qui sont quasiment exclusivement constitués de liens commerciaux. Un bon exemple en est photography.com, ou encore debts.com
Les moyens qui permettront de lutter contre cette invasion iront vraisemblablement à l’encontre de la fluidité et de l’interactivité du web 2.0.
Et pour les blogueurs influents qui rêvent de louer leur sens critique à des marques en mal d'amour, vous pouvez allez voir ce site, relevé par Que Choisir.
3 commentaires:
Papier vraiment excellent !!!
Il existe une solution pour augmenter la qualité des recherches sur les blogs : donner plus de crédit aux blogs écrits sur des plate-formes payantes comme TypePad. Un grand nombre de blogs "gratuits" sont sans doute très intéressants, mais une chose est certaine : un internaute ne va pas payer 5 à 15 euros par mois pour un blog inactif.
Great Blog! Excellent Information.
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