L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

06 juin 2006

"Celà existe. Pas ici, mais maintenant"



Alors que les annonceurs ne jurent plus que par l'interactivité et le formidable potentiel d'Internet pour renouveller des discours de marques parfois exsangues, il est aussi des campagnes qui viennent démentir la mort annoncée des vieux supports de communication. Prenez l'affichage en abribus par exemple. On voit apparaître depuis quelques temps une floraison de nouveautés - bien souvent techniques, qui redonnent attrait et intérêt au support: affiches luminescentes, dispositifs interactifs Bluetooth et Wifi, utilisation des parois comme vitrine... Mais ce qui fait avant tout la force d'une campagne, à mon sens, reste le concept et son illustration créative. Une campagne, repérée via Adrants, et en provenance de Suisse, illustre à merveille la force de l'image. Il s'agit de la dernière campagne d'Amnesty, intitulée "Celà existe. Pas ici, mais maintenant". Sous cet intitulé qui ressemble presque à un pitch Holywoodien de film d'horreur, se cache une campagne qui a pour objectif de faire prendre conscience de la réalité sociale qui bafoue au quotidien les droits les plus élémentaires partout dans le monde. Une réalité qui n'apparait ni dans le 13H de Jean Pierre Pernaut, ni sur MySpace et très rarement dans la presse. Cette campagne de sensibilisation se présente sous une série de photos récentes d'actualité. Exécution, comme celle ci-dessus -vue la semaine passée dans Libé et qui, nous disait la légende, représentait un homme autorisé par le jugement d'un tribunal islamique en Somalie, à tuer à l'arme blanche l'assassin d'un membre de sa famille), mais aussi détention arbitraire, malnutrition, torture, enfants soldats...L'intérêt de la campagne, et donc du dispositif publicitaire qui renforce l'impact de ces clichés, c'est de les mettre en scène dans un environnement du quotidien, de les banaliser à l'extrême, pour mieux les faire ressortir. Un peu de la même façon qu'on ne voit plus, ou rarement, le sans-abri dans la rue...Tous les acteurs-victimes de ces photos violentes ont été dissociés de leur cadre-contexte, pour être replacés dans notre environnement quotidien, banal, familier - abribus, colonne publicitaire. Ce qui donne une force intense au dispositif. L'ensemble de la campagne est visible sur le site d'Amnesty. Bravo.

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