Le blues du panneau
En septembre dernier, le nouveau maire de Sao Paulo décretait l'interdiction de la publicité sur panneaux extérieurs dans la ville. Au nombre de 8000 et pour une bonne partie implantés illégalement, leur probable suppression suscita bien évidemment de vives protestations de la part des associations professionnelles d'annonceurs, qui crièrent au fascisme et annoncèrent des cohortes de licenciements. Neuf mois après, où en est-on ? Le magazine BusinessWeek revient dans un long article sur le sujet et livre ses conclusions. Avec des bons et des moins bons côtés. De son côté, le photographe Tony De Marco s'est lancé dans un travail de recensement de ces squelettes de panneaux publicitaires.
J'évoquais lundi dernier les décisions prises par Kellog's sur sa politique publicitaire vis-à-vis des enfants. Un autre géant du secteur, Nestlé, vient de sortir une nouvelle pub pour Nesquick (qui perd au passage 25% de sucre), que je trouve assez choquante. Surfant allégrement sur l'idée que les enfants n'aiment pas forcément ce qui est censé être bon pour leur santé, la pub est un hymne au nutritionnellement incorrect. Volonté affichée de s'inscrire à contre-courant de l'évolution de plus en plus perceptible de la position des grands de l'agroalimentaire sur ces sujets ? Je n'en sais rien mais ne serais pas étonné que cette pub déclenche des retours de bâton assez violents contre Nestlé. A suivre. La pub est visible ci-dessous. Qu'en pensez vous ?
publié par LeXeul | 7:23 AM
6 commentaires:
Que c'est finement joué.
ce n'est une pub pour une chaine de fastfood, mais pour une boisson.
On ne peut pas remplacer les haricots verts et autres légumes que l'on voit les enfant rejeter durant la pub par du Nesquick.
Le slogan n'est pas "donnez leur plutôt quelque chose qu'ils vont aimer", mais donner leur quelque chose[...]".
Maintenant, il est vrai que le résultat, la pensée véhiculée par le spot, est criticable!
si on ne peut remplacer les haricots et autres légumes par du Nesquick, raison de plus que de s'interroger sur leur présence dans le film.
Ah oui, non, mais tout à fait !
Je n'ai pas su m'exprimer, en fait.
Et je ne sais pas comment reformuler ça, d'ailleurs...
En disant "finement joué", je parlais du fait qu'après coup, ce spot me paraissait plus réfléchi que la simple provoc à laquelle on pourrait l'assimiler: j'imagine que les détails que j'évoquais ne sont pas le fait du hasard.
Tiens, moi, par exemple, je comprends en voyant ce spot que donner du Nesquick à ses enfants est une bonne et saine manière de les récompenser de leurs efforts si ils mangent des légumes...
C'est pas ça ? ;)
Sinon, je te rassure quand même, j'y vois bien la même chose que toi, hein.
Et je suis vraiment étonné de voir qu'ils se permettent de sortir un truc comme ça, aussi provoc/"nutritionnellement incorrect"...
Mais bon, disons que c'était une occasion comme une autre de laisser un commentaire sur ton blog !
(Je commence à avoir honte de lire sans laisser de messages: j'imagine que tu as des stats, mais un nombre de visites me semble une bien faible récompense au vu de la qualité de ce que tu ponds jour après jour. Voilà, comme ça, c'est dit. ;) )
Juste pour compléter le commentaire de Tekrotzen... Je ne sais pas si le travail quotidien d'Alex est lu par beaucoup, mais je le souhaite sincérement !! C'est effectivement un travail colossal de rédiger chaque jour un article sur des thèmes tout aussi interessants les uns que les autres. Je lis tous les jours. Il m'arrive parfois d'avoir deux ou trois de retard, mais je n'arrive pas à zapper !! J'apprends beaucoup avec ces "mini-reportages" et c'est une sorte de veille très instructive.
Un grand merci à toi ALEX !!!
@Tek, voyons alors Nesquick comme la carotte chocolatée pour les enfants mangeurs de légumes verts! Plus sérieusement, je trouve quand même ce spot assez déplacé, tant bien même étant assez réussi créativement. Et effectivement, les commentaires qui permettent de poursuivre la discussion et d'échanger sont toujours les bienvenus, même si je n'ai pas forcément toujours le temps de répondre.
@Karine, merci pour ce gentil commentaire. Dans mon cas, c'est plus une drogue qu'un travail - quoique le travail puisse être une drogue. J'avais pensé m'arrêter, et puis non, j'ai besoin de cet espace d'expression et d'ouverture aux autres. A bientôt. alex
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