Plus tard, je serais millionnaire...
Et si la discrimination commençait avec le prénom ? A l'heure où le CV anonyme est présenté comme un progrès pour lutter contre les discriminations à l'embauche, une étude réalisée par l'Observatoire des Discriminations, installé à Paris I, fait le point sur l'impact du prénom sur les trajectoires sociales d'un individu. Résumé un peu schématiquement par le titre de l'étude, celà donne "Gérard, Paul et Mohammed ont-ils les mêmes chances de faire carrière ?". On ne peut que constater, au vu de l'étude, que la réponse est fournie dans la question, Non. On savait déjà qu'entre deux personnes à compétence égale, celle au physique plus flatteur serait sans doute mieux payée, voire embauchée si c'était dans un contexte d'entretien. Mais l'étude menée par le sociologie Jean-François Amadieu met en évidence le fait que le prénom est un marqueur social puissant, qui peut aller jusqu'à la stigmatisation. Révélant au passage origine sociale, géographique, voire catégorie d'âge (voir les services marketing qui donnent pour consigne de cibler les Yvette ou Georgette...). Les résultats de l'étude, faite à partir de données de l'Insee, sont éclairants: les prénoms donnés par les cadres à leurs enfants sont bien souvent différents de ceux que choisissent des parents de classe sociale moindre. Et avec un impact non négligeable sur les perspectives professionnelles. Ainsi par exemple, les filles de cadre ayant un prénom bourgeois ont 50% de chances en plus de devenir cadres que les filles portant un prénom populaire. Faut-il alors imposer le Charles-Henri et le Marie-Amélie comme remède au chômage ? Et si Zinédine s'était appelé Amaury, aurait-il était un grand joueur de foot ? Et si Curtis Jackson s'était appelé Eleuthère Irénée du Pont, serait-il devenu 50 Cent, l'un des artistes américains les plus riches...
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