L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

Ma photo
Nom :
Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

24 avril 2006

Le facteur Dinosaure ?



Je viens de finir la lecture de l'ouvrage de Ronald Wright, La fin du progrès ?, déjà évoqué dans un précedent post. Pour rappel, le propos de l'ouvrage est de dresser un panorama des civilisations à travers les âges, et de monter en quoi parvenues à l'apogée de leur puissance, elles se sont effondrées et ont disparues. La thèse centrale tient autour de la notion de progrès, rappelons içi le propos de Einstein, cité en 4eme de couv. "Tout notre fameux progrès technologique - notre civilisation même - est comme la hache dans la main du criminel pathologique". Le progrès, quesaco ? Florilège: "le nombre de personnes vivant aujourd'hui dans la pauvreté la plus abjecte équivaut à l'entière population du globe en 1901"; ou encore " Dès la fin du XXeme siècle, les trois individus les plus riches du monde possèdaient à eux seuls plus que les quarante pays les plus pauvres". "En 1998, seulement quarante miliards de dollars auraient suffi pour fournir aux citoyens les plus pauvres du monde la santé, l'éducation, l'eau propre et des installations d'hygiène élémentaires". Alors venons en au facteur dinosaure. Le dinosaure, nous dit Tainter, c'est l'hostilité envers tout changement affectant les intérêts matériels, et inertie à tous les niveaux de la société. Alors qui sont les dinosaures des temps modernes ? Un rapport de l'ONU de 1998 estime qu'un enfant qui naît aux Etats-Unis, en Grande Bretagne ou en France consommera et polluera dans sa vie plus que ne le feront cinquante enfants de pays pauvres. Heureusement, on nous fait miroiter une espérance de vie toujours plus grande! Et la nature dans tout ça ? Alfred Crosby nous rappelle, non sans ironie, que "Mère Nature vient toujours à la rescousse d'une société frappée de [...] surpopulation, mais ses remèdes ne sont jamais plaisants". Nous laissons donc la conclusion à Wright :"Et ce nouveau siècle ne vivra pas très vieux avant d'entrer dans une ère de chaos et d'effondrement qui éclipsera tous les âges des ténèbres du passé". A moins que le progrès...

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil