L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

13 avril 2006

Les vieux jeunes



C'est un chiffre fourni par la Fédération bancaire française: 57.8% de moins de trente ans ont souscrit un crédit en 2005. De même, de 13 à 14% des crédits immobiliers sont souscrits par des moins de trente ans. Ainsi 19,2 % des moins de 30 ans étaient en accession à la propriété en 2005 (contre 14 % il y a deux ans). Ces chiffres n'ont jamais été aussi élevés et appelent à faire des constats assez paradoxaux. Si le recours à un crédit peut être vu comme le signe d'une "vision à la fois optimiste et volontariste"dixit Michel Mouillard, professeur à Paris X, on peut aussi y voir le signe de difficultés financières quotidiennes. Et en effet, avec un taux de chômage des jeunes parmi les plus élevés, la France n'est pas le bon élève de l'Europe. Si on résume, les trentenaires, inquiets pour leur retraite, capitalisent dans la pierre et se retrouvent assez vite dans une situation financière difficile, car les salaires ne suivent pas forcément. De là à considérer que les jeunes trentenaires d'aujourd'hui sont déjà vieux, le pas est vite franchi. Un forum tenu récemment par l'association Générations d'idées, va dans ce sens: les trentenaires seraient "l'ex-futur avenir du pays" selon le rappeur Ahmed Mazouz; ou alors "ils sont déjà vieux. Le succès incroyable des plans d'épargne retraite sur les 30-40 ans apparaît comme une forme de défaite de l'espoir de changer les choses" pour Erwan Lecoeur, sociologue. On a donc une jeunesse dans la rue, inquiète pour son avenir; des trentenaires qui se préocuppent de leur retraite; des quinquas soixante huitard qui ne veulent rien lâcher des avantages acquis, et une multitude de seniors qui seraient économiquement inaptes et condamnés à donner des cours bénévoles de soutien scolaire! Quant à ceux qui ont la chance d'avoir un job, c'est souvent pour appliquer des stratégies de donnant-donnant et de moindre implication dans l'entreprise. Comme dit Parisot, vive la "Séparabilité" ! Quelles solutions ? La coke ? Un article du Monde nous apprend que son usage n'est plus l'apanage des milieux branchés, mais s'infiltre dans l'univers du travail. D'un usage récréatif, on passerait à un usage conformisme: "On ne se drogue plus pour être rebelle ou original, mais pour se conformer au modèle du cadre éternellement jeune, infatigable, débordant d'idées", selon un médecin de Marmottan. Bref, le pays va de l'avant...

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