L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

31 mars 2008

La peau de l'ours

28 mars 2008

Circulez, y'a rien à voir...














C'est un peu le mot d'ordre actuel Chinois à l'égard de la situation au Tibet.
Et il y a cette photo parue dans le Libé d'hier. On y voit quatre militaires à l'allure spartiate marchant en file indienne sous l'œil attentif d'un cinquième. La légende nous dit "Dans la province du Sichuan, dimanche, des soldats patrouillent dans la préfecture autonome tibétaine de Garze".
Impression d'ordre et de contrôle.
Mais dans ce bel ordonnancement, quelque chose trouble l'œil.
C'est ce 4eme soldat, qui ferme la marche.
Il tourne légèrement la tête en souriant, comme s'il défiait son supérieur.
Son pied gauche, à l'arrière, est en l'air.
On a l'impression qu'il va s'élever dans les airs.
Un envol qui vient fausser cette impression d'ordre, de tout va bien que cherche désespérément à communiquer la Chine à l'opinion mondiale (qui bientôt se détournera du Tibet comme elle s'est détournée de la Birmanie).
Un envol qui rappelle irrésistiblement ces jeunes moines Tibétains, qui dans Tintin au Tibet, s'élevaient dans les airs par la seule force de la méditation.
Ce 4eme Chinois est là pour nous rappeler le juste combat Tibétain.

27 mars 2008

Ring musical















Hier soir, j’étais au Blanc-Mesnil pour assister à un concert donné dans le cadre du festival Banlieues Bleues.
C’est marrant la banlieue, on a toujours l’impression que c’est loin, mais aller de Montreuil au Blanc-Mesnil, c’est parfois moins galère que d’aller au New Morning…
Bref, hier c’était dans un lieu dénommé le Forum et la salle, Barbara. C’est fou comme les lieux culturels en banlieue portent souvent des noms qui se veulent des étendards de citoyenneté ou de morceaux du patrimoine français. Bref, des noms pas très inventifs. Passons. A l’intérieur de ce « Forum », un bar, avec un mec derrière le comptoir qui considérait sans doute qu’être complètement à la masse était le signe d’une implication artistique certaine…Eh non mec, quand on est derrière un bar, c’est pour être efficace, de la même façon qu’un artiste sur une scène doit l’être.
Passons à la musique.
La première partie était un hommage musical à Hendrix, assuré par trois contrebassistes à la proximité musicale certaine. C’était fin, entraînant, intelligent et le tout sans se prendre au sérieux, ce qui ne gâte rien.
Mais rentrons dans le vif du sujet et le pourquoi de notre présence : Jack DeJohnette. Car c’est de lui qu’il s’agit. Pour faire bref, c’est un des grands batteurs de jazz de ces 50 dernières années.
Hier soir, il était entouré d’un bassiste électrique, d’un guitariste à double guitare et de deux cuivres - ce modèle si typiquement américain du musicien polyvalent, qui passe du clavier à la trompette en passant par les bidouillages électroniques, costume et chapeau noir, le chic à l’état brut.
Cinq personnes sur scène pour un projet unique : rejouer la bande-son du film Jack Johnson, diffusé en arrière-scène sur un grand écran. Jack Johnson, c’est le premier grand sportif noir américain, un boxeur d’élite, amateur de voitures de courses, Dandy épris de jolies femmes blanches dans un univers (début du 20e aux USA) où le KKK n’était pas un rite folklorique. Bref, le genre de gars qui déchainait les passions. Un homme qui disait « Je suis noir et ils ne me laisseront pas l’oublier. Je suis noir et je ne les laisserais pas l’oublier » ne pouvait qu’inspirer Miles Davis, qui sort en 1970 l’album Tribute to Jack Johnson (sur lequel joue DeJohnette...), formidable hymne électrique à la mémoire du lutteur.
Hier soir donc, grand moment de musique. Il fallait voir DeJohnette accompagner de ses baguettes les punchs que l’on voyait à l’écran assénés par Johnson à son adversaire de l’époque. Il fallait voir DeJohnette jouer tel un chat sur les images de Charlie Chaplin boxeur. Il fallait les entendre, frénétiques, accompagner ces images de course automobile dont était si amateur Jack Johnson. C’était hier soir au Blanc Mesnil, un grand moment de musique, rare par définition. Et comme le disait si bien Eric Dolphy « When you hear music, after it's over, it's gone, in the air. You can never capture it again ».

26 mars 2008

Keith is on my side


















La semaine passée, Adage magazine professionnel de la publicité américaine, posait la question suivante dans son sondage hebdomadaire : « Would you want Keith Richards as the face of your brand? ». Question qui faisait référence au choix de l’icône Rock par Vuitton comme nouvel ambassadeur de la marque, photographié par Annie Leibowitz, après Gorbatchev, Deneuve et d’autres.
Au-delà des résultats, qui étaient assez partagés, j’ai trouvé la question bizzare. Comme témoignant d’une certaine inversion de sens. Car enfin, la question n’est pas de savoir si un obscur directeur marketing de marque souhaite Keith Richards comme le « visage de sa marque », mais plutôt à quelle marque le guitariste accepterait-il de s’identifier ? Et là, les réponses doivent être nettement moins nombreuses.
Car enfin, Keith Richards n’est-il pas finalement l’incarnation de ce qu’on pourrait être légitimement en droit d’attendre d’une marque ?
La richesse de son jeu est un gage de qualité.
Il est authentique et constant, transgénérationnel et ne change pas de valeurs tous les six mois. Il assume son passé, ses erreurs et ses défauts. Il n’essaye pas de se faire passer pour un autre par des artifices.
Il réussit à incarner une promesse qui semble réconcilier l’inconciliable, excès et longévité.
Il est à lui tout seul une formidable promesse de bénéfice émotionnel pour parler comme les marketeurs.
Et sans doute pas le moins important, il n’a jamais trahi ses fans.
Bref, Keith Richards est crédible et cohérent dans ce qu’il est, dans ce qu’il fait, dans ce qu’il dit.
C’est un Artiste et non un produit.
De nombreuses marques pourraient donc s’en inspirer !

21 mars 2008

If it’s too loud you’re too old ! (bis)











Travailler sur une scène expose forcément aux risques de la musique amplifiée. Non, il ne s’agit pas d’un message de prévention – quoique les jeunes amateurs de tektonik iPodée devraient y penser s’ils veulent écouter autre chose que du boom boom à 35 ans.
Mais plutôt d’un constat empirique : une flopée de musiciens sont eux-mêmes sourdingues.
Petit florilège des amateurs de décibels.
On commence avec une spéciale dédicace à Bootsy Collins. Le gamin qui à 18 ans prenait la basse derrière James Brown , le bassiste intergalactique, l’homme aux chaussures dont les talons abritent un poisson rouge, est avant tout un amateur de grosses basses qui transpercent les murs.
En 1998, il se produit sur la scène principale de Montreux et c’est l’apocalypse sur scène.
Le système d’amplification de Boosty, c’est 18 kilowatts ou 18 000 watts ! Juste pour sa basse, juste pour sa gueule, et donc le plaisir ou la souffrance de nos oreilles.
Vu de derrière, c’est une accumulation de câbles comme j’en ai rarement vu au dos d’un ampli basse. Il faut imaginer une bonne douzaine d’amplis répartis en arc de cercle dans le fond de scène. Au moment où Bootsy branche son « Système », véridique, les 7 étages du Centre des Congrès tremblent. A la régie façade, l’ingé son s’arrache les oreilles.
Cela ne sert à rien de baisser le son en façade puisque Bootsy dispose de 18 Kg sous le pied ou plutôt entre les doigts. Et il semble difficile d’aller taper sur l’épaule de Bootsy et de lui dire de baisser son merdier…
Le soir du concert, auquel j’assiste de la régie façade, la moitié du public présent (3500 personnes) passera l’intégralité du concert avec les doigts dans les oreilles !
Dans le registre sourdingue, on peut aussi noter la prestation de Jeff Beck, grand monsieur de la guitare, mais complètement sourd. C’est bien simple, ses retours de scène étaient quasiment à fond, attention danger, ne pas s’approcher !
Et enfin Deep Purple, autre bel exemple de longévité sonore. Un volume sur scène à décoiffer un congrès de nonnes.


18 mars 2008

C'est mon blog !




















Ne me demandez pas ce que cela représente précisément, cela dépasse mon niveau de compétences informatiques, mais c'est fort joli et pour ceux qui voudraient tester l'expérience, c'est par ici.

Histoires de loges











Les loges d’artistes sont souvent l’objet de tous les fantasmes. Mais que se passe-t-il donc dans ces lieux, coulisses de concerts - on parle alors de backstages, ou lieux réservés à l'intimité des artistes - les fameuses loges.
Sur un plan technique, la venue d’un artiste renommé implique en général la prise en compte d’un Rider, liste rattachée au Technical Rider (liste des équipements techniques demandés par le groupe) et qui établit les volontés de l’artiste – ou de son management, en matière de nourritures terrestres. Pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemblent ces documents, le site The Smoking Gun en donne un bon aperçu. Ainsi de 50 Cent, qui pour sa tournée 2007, demande un lunch pour 45 personnes, un dîner pour 75 personnes – le tout étant bien évidemment cuit du jour, sans préjuger de ce qu’il faut spécifiquement pour la loge de 50 Cent, entre autres une boite de cigares cubains…
Bref, les artistes ont leurs exigences, leurs manies, qui ne sont pas forcément proportionnelles à leur talent. Je dirais même par observation et sauf exception, que le degré d’exigence d’un artiste en tournée est bien souvent inversement proportionnel à son talent.

Quelques souvenirs donc. Il y a ceux qui sont des adeptes réguliers du démontage de loges, au sens physique. Ainsi de Van Morrisson, dont je me souviens avoir vu débouler son Tour Manager nous demandant, que dis-je nous suppliant d’intervenir pour calmer ce cher Van qui était en train de retourner sa loge après un concert.
Ou encore le souvenir des flight case personnels (contenant vêtements de scène et affaires personnelles) de ZZ Top, des sortes de malles cabine renforcées qui se dévoilaient comme un ersatz d’album photo ambulant. Un groupe comme ZZ Top devait enchaîner à l’époque une centaine de concerts par an, cela laisse peu de temps auprès des siens. Le flight case devient alors le réceptacle de tous les souvenirs, familiaux, rencontres avec des célébrités, photos de vieilles voitures, une façon de promener son petit monde à soi par delà le grand monde.
En parlant de ZZ Top, une autre anecdote me revient. Se produisant en 1996, le trio disposait avec lui de splendides amplis Orange, au nombre de trois superposés l’un sur l’autre. Les deux premiers très lourds à manier, et le troisième étonnamment léger ! C’était en fait un faux ampli Orange, en mousse et muni d’une petite pile pour alimenter le voyant lumineux sur le devant de l’ampli. Vu du public, on n’y voyait que du feu, le troisième était juste là pour en mettre un peu plus plein les yeux. C’était très amusant.

Et enfin Al Green. Je l’ai vu en 1999. J’assistais au concert par l’entrée de scène latérale. Son accompagnatrice était là parmi d’autres personnes, mais elle me semblait un peu inquiète à l’approche de la fin du concert. Me renseignant, elle me dit avoir besoin de quelqu’un pour raccompagner Al à sa loge à la fin du concert, en le tenant fermement par la main. Et de l’expliquer que le chanteur, profondément religieux, sort généralement de scène dans un tel état de transe qu’il lui faut regagner au plus vite sa loge. Et c’est effectivement ce qui s’est passé. A peine sorti de scène et me tenant fermement la main, je me retrouve avec Al Green en coulisses, entouré d’admiratrices en attente d’autographes, et l’accompagnant jusqu’à sa loge. Dont il ressortira un peu plus tard plus chic qu’un milord.
Affiche de Shigeo Fukuda.


13 mars 2008

Histoires d'ascenseur


















Stravinsky Hall, la salle principale du Festival de Montreux est située au 5e étage du Centre des Congrès de la ville. Du coup, tout le transfert de matériel et parfois des artistes se fait par un monte-voitures. Lieu propice à quelques rencontres imprévues.
En 1993, c’est en compagnie de Millie Jackson que j’ai l’occasion de me trouver dans l’ascenseur. Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, c’est une chanteuse de soul-blues célèbre dans les années 70-80, et plus particulièrement réputée pour la crudité de ses paroles et un caractère explosif. Bref, une sorte de Black Panther. Et donc ce jour dans l’ascenseur, elle était en compagnie de celui qui devait être son manager ou tour manager, et était en train de lui passer un savon mémorable. Le bonhomme n’en menait pas large, mais alors vraiment pas. Et moi, à l’autre bout de l’ascenseur, je me disais, putain, sacré Millie, elle n’a pas volé sa réputation !

Autre moment en ascenseur, plus intimiste celui-là. La montée, presque au ciel, avec Ray Charles. C’est en 1997 qu’il se produisait à Montreux et j’étais chargé de l’accueillir à sa sortie de véhicule pour l’accompagner jusqu’à la salle de concert. Ray Charles était accompagné de son homme de confiance, les deux en smoking impeccables. Et on s’est retrouvé tous les trois dans ce grand ascenseur, pendant allez, une minute. Mais une minute d’intense émotion. L’acolyte de Ray a sorti un petit papier plié de sa poche et a commencé à le lire à Ray. Il s’agissait d’un message reçu des USA, un message d’amis de Ray, un message entre encouragement et prière. C’était presque un moment pieux, d’intense recueillement, j’avais coupé mon talkie pour ne pas risquer l’interférence sonore, et écoutais avec gourmandise cet échange entre les deux hommes.
PS: l'affiche d'aujourd'hui est signée de Jean Tinguely, celle d'hier de Tomi Ungerer et celle d'avant hier par Milton Glaser.

12 mars 2008

L'expérience, une somme d'erreurs...



1993. 1ere année de Festival.
J’ai été embauché pour placer les chaises dans la salle de concert mais fait très vite comprendre que je souhaite m’investir autrement…Je me retrouve à faire des installations de lumières pour la scène gratuite du Montreux Jazz Café. Et découvre les joies du travail sur scène. 1er exploit : alors que je suis chargé d’installer un élément de lumière sur l’arrière-scène du Miles Davis Hall (salle intermédiaire) pendant que Chris Isaac et son groupe sont en train de faire leur balance (ce n’est pas une répétition mais un exercice indispensable au bon réglage acoustique des retours sur scène et du système de sonorisation en façade), je me heurte malencontreusement à un pied de micro de la batterie. Ledit micro pivote sur son pied et va heurter (doucement quand même…) la tête du batteur de Chris Isaac, heureusement sans mal ! Mais non sans quelques grognements dudit batteur...
Autre année, autre erreur. Chaque année, le Festival inclut dans sa programmation un WE brésilien, la Suisse comptant une forte population brésilienne.
Sans rentrer dans des considérations musicales (je suis particulièrement sensible à ces musiques), il faut bien admettre que sur un plan organisationnel et dans le cadre d'un Festival, gérer un voire plusieurs groupes brésiliens en même temps, est une tâche ardue. Retard quasi-systématique aux balances (elles-mêmes prises pour des répétitions), joyeux mélange de techniciens et de musiciens sur scène, groupes où pas un ne parle anglais, déballage de transformateurs qui tiennent par des bouts de scotch, instruments perdus à l'aéroport, musiciens demandant des claviers dont ils ne savent pas se servir… Bref, au cours d’une de ces soirées survoltées, et dans la précipitation d’un changement de scène, je branche le clavier d' un musicien brésilien sur du 220 V et une légère fumée s’échappe de l’instrument ! Grillé. Eh oui, le Brésil fonctionne en 110 V. Face à un musicien hystérique, il ne me reste plus qu’à quitter la scène, plutôt penaud et m’attendant à subir les foudres du directeur de production de la scène. Qui, fort compréhensif, m’explique que c’est le type d’erreur que chacun peut faire une fois mais pas deux. Leçon retenue car sinon je n’aurais sans doute pas passé huit ans à travailler avec la même équipe de techniciens anglais.
En images, Al Jarreau à Montreux en 93.

11 mars 2008

Montreux memories



Montreux est une vieille passion pour moi.
Tout gamin, accompagné de mes parents, j’allais voir le Festival Off et parfois des concerts payants. L’ambiance de ce début des années 80 était festive, les quais squattés par des bandes de jeunes qui dénotaient quelque peu avec l’atmosphère habituellement calme de ces longues promenades fleuries.
J’ai le souvenir, en 1985, d’un concert de Keith Jarrett au Casino de Montreux – celui là-même objet du fameux morceau Smoke on the Water.
J’avais alors 15 ans, un âge où le jazz ne m’était pas encore apparu dans toute sa richesse. Un concert ubuesque, où le piano sur scène ne convenait pas à l’illustre pianiste. Un second piano avait donc été apporté de Lausanne, en urgence, pour finalement revenir au premier piano, tout ça sur les yeux d’un public partagé mais finalement patient.
Bref, le festival de Montreux était une sorte de paradis. J’étais attiré par cette mécanique brillante, par ce défilé permanent de musiciens, ces individus qui semblaient si éloigné d’un quotidien pas toujours rose.
Je me souviens encore d’un autre concert en 1990 de Georges Clinton. Un soir d’anniversaire du beau Georges, un concert qui débuta vers 03H00 du matin, mémorable. Et un flash, le changement de scène précédant son concert. Une mécanique parfaitement huilée qui substitue l’installation de scène d’un groupe par son suivant.
De là cette folle envie d’y travailler, de découvrir plus avant les coulisses du spectacle.
En découla, de 1993 à 2000, huit années à travailler chaque été au Festival, commençant bas pour finir par intégrer l’équipe de production technique de la scène principale, le Saint des Saints, un univers propice à des rencontres humaines et des souvenirs en pagaille.
Ainsi, et pour changer un peu la tonalité de ce blog parfois catastrophiste, je vous propose dans les jours à venir quelques souvenirs musicaux de ces années de festival.

10 mars 2008

Tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur Monsanto



















Ah Monsanto, fabricant de l’Agent Orange pendant la guerre du Vietnam, mais aussi du Round Up qui fait la joie des abeilles et grand défenseur des OGM, Monsanto donc se présente comme partisan d’une « agriculture de qualité, compétitive et durable ».
Mais Monsanto ne dit pas toujours ce qui fâche.
Pour tout savoir sur Monsanto, c’est mardi 11 mars sur Arte à 21H00. Un documentaire de Marie Monique Robin sera diffusé, et suivi d'un chat avec celle-ci entre 22H30 et 24H00.
A ne pas louper.
Ci-dessous la bande-annonce du docupmentaire diffusé sur Arte.


07 mars 2008

Site en flammes










Ainsi, les gens n’auraient pas plus envie que ça de voir des pubs online ! Firebrand, lancé (par GE et Microsoft principalement) il y a 5 mois avec force enthousiasme, présenté comme un nouveau graal publicitaire, n’a convaincu ni le public ni ses actionnaires, qui ont donc décidé de fermer le robinet.
Le principe était simple : partant du constat qu’une bonne pub peut être une forme de distraction (Entertainment en bon anglais), pourquoi ne pas créer un site qui ne proposerait que des pubs, sélectionnées pour leur qualité et leur supposée attractivité.
La raison de l’échec de Firebrand est peut être tout aussi simple : de façon générale, une majorité de gens n’aiment pas les pubs. Voir une bonne pub fait toujours son effet, car c’est l’exception à la règle qui veut que neuf pub sur dix n’aient aucun intérêt. Mais de-là à se rendre sur un site qui ne propose que des pubs, il y a un pas. On peut aussi expliquer cet échec par une autre hypothèse. Pourquoi créer un site qui regroupe des « bonnes » pubs alors que la réalité actuelle du mode de fonctionnement des réseaux et sites de partage fait que les bonnes pubs se retrouvent sur ceux-ci. Allez sur Youtube, vous y verrez sans doute davantage de bonnes que de mauvaises pubs. La raison en est toute simple : qui a envie de mettre en ligne une pub en bois, et pour quel intérêt. Cela reste une règle fondamentale du viral, on ne transmet que ce qui nous semble intéressant et valorisant pour soi en tant que diffuseur. 



06 mars 2008

“I’ve never had a problem with drugs. I’ve had problems with the police.” Keith Richards


05 mars 2008

Sacs à lire






















Retour au boulot après une semaine de vacances propices aux lectures qu’on avait mis de côté, faute de temps.
Entre autres, le très bon XXI, nouveau venu atypique dans un paysage médiatique foisonnant.
Je ne peux que vous conseiller la lecture des quelques 200 pages de ce magazine.
Une épaisseur qui permet d’abriter de longs reportages, comme il devient rare d’en trouver ailleurs – c’est trop cher ou ça n’intéresse pas le public sont en général les explications avancées.
Qu’y trouve-t-on ? Un long article sur les étranges relations entre le maire de Ploërmel, Paul Anselin, personnage haut en couleurs, et le sculpteur businessman Géorgien Zourab Tsereteli. Plus loin, un bon papier d’Emmanuel Carrère sur l’ambigu et complexe Edouard Limonov, activiste-écrivain ou l’inverse, qui a « été voyou à Kharkov, poète underground à Moscou, loser magnifique à New York, écrivain branché à Paris, soldat de fortune dans les Balkans… ». Un article qui met à jour les difficultés d’être opposant politique en Russie à l’heure poutinienne.
Et enfin un intéressant papier sur « la France de la désobéissance », cette France qui voit se développer des mouvements de rébellion, d’insoumission qui touchent toutes les classes sociales. Une tendance qui vient comme résonner au livre que je viens d’entamer, Ecologica, recueil de différents articles écrits par André Gorz, qui nous prédit l’entrée dans la fin du capitalisme. Un ouvrage d’une intelligence lucide et apte à décrypter les mécanismes sociaux à l’œuvre. Démontrant la nécessité de la décroissance, Gorz nous invite à penser l’après-capitalisme, à inventer « une autre économie, un autre de style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux ». Car, « en leur absence, l’effondrement ne pourrait être évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer ». 
En illustration, les sacs créés en 2006 par l'agence Mother. L'idée ? Faire des sacs qu'on ne souhaiterait àpriori pas porter...Humour british.