L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

Ma photo
Nom :
Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

27 mai 2008

Habitudes durables









A écouter les nombreux et juteux sondages sur les Français et le DD, c’est le grand amour.
Ainsi de ce récent sondage en date du 3 avril 2008, réalisé par TNS Sofres, dont les principaux enseignements laissent penser que le DD est devenu une implication quotidienne pour chaque Français : « les Français sont impliqués dans la protection de l'environnement ; ils ont à cœur de préserver l'avenir, les générations futures et l'équilibre social au travers du développement durable ; la notion de développement durable s'est largement diffusée dans le grand public ; plus d'un tiers sont des citoyens engagés à la protection de l'environnement. ».
C’est juste merveilleux, on a l’impression de lire la profession de foi d’un grand groupe industriel dans son rapport annuel de RSE…
Et puis on tombe sur cette étude mondiale menée par National Geographic et la société d’études Globescan, qui vise justement à évaluer les progrès faits par les consommateurs de pays industrialisés sur les enjeux de consommation durable.
Une étude qui a pour principale qualité d'apporter des résultats à la fois plus complets et plus nuancés sur les bons et moins bons côtés de la situation française. La synthèse de la partie française est donc ci-dessous, c'est un peu long mais cela vaut la lecture.
En résumé, y’a du boulot, et qui dit boulot dit emplois à créer sur des marchés encore peu développés.

« FRENCH CONSUMERS: Near the Bottom

Greendex Score: 48.7 (Rank: 12th of 14)

  • French consumers rank third-lowest overall, and lowest among Europeans. They rank 10th of 14 on the housing sub-index. Their homes are relatively large, and nearly all have home heating (95%), nearly a quarter by oil. Fewer than half have insulation in their walls, and just three in 10 have acted to seal up drafts and cracks for more efficient heating or cooling in the past five years, well below average. French consumers are less likely than most others surveyed to have installed energy-saving appliances in their homes in the past five years, and are among the least likely by far to wash their laundry in cold water to save energy (only 12% do all the time). An unusual feature in most European households, home air-conditioning is rare among French consumers (9%, the lowest surveyed). French consumers also get points for minimizing their use of fresh water.
  • French consumers perform relatively poorly on transportation: 62% drive alone daily, the highest measured and just 14% use public transportation daily, among the lowest.
  • Overall, French consumers fall in the middle of the food index. French respondents report high consumption of beef and seafood, and 54% drink bottled water daily, among the highest of countries surveyed. They are well below average in their daily consumption of locally grown food. Together with those in Great Britain and Germany, French consumers report the highest availability of organically raised meats, fruits and vegetables, and coffee and tea. However, people in these countries also report relatively low consumptions of organic foods — the French report the lowest levels of all 14 countries surveyed.
  • On the goods sub-index, French consumers rank near the bottom. While they are among the most likely to practice conventional environmental behavior such as recycling (46% always do) and using their own shopping bags (61%), they are significantly above average in their ownership of items such as dishwashers and motorized landscaping tools (lawnmowers, leaf blowers, etc.). Interestingly, the French are more likely to say they always avoid environmentally unfriendly products (21%) than to say they always buy environmentally friendly ones (10%).
  • Similar to their counterparts in North American and in other European countries surveyed, French consumers indicate below-average concern about environmental problems (25% strongly agree they are concerned). Very few have recently learned something that had an impact on their environmental actions, and they are least likely of all respondents to say they have been encouraged by others to be more environmentally responsible. While they are average or below average on most attitudinal measures of environmental engagement, French consumers are ranked at or near the top in agreeing that we must leave a better environment for future generations, and that the media and advertising are encouraging us to consume far more than is responsible.
  • French consumers are about average on most citizen behaviors measured — like others surveyed, they are fairly unlikely to have attended a demonstration about environmental issues, to base their voting decisions on environmental concerns, or to have written a letter to a company or their government expressing their environmental concerns. Also similar to consumers in other countries, roughly half have sought out more information about environmental issues, talked to others about climate change, or encouraged others to be more environmentally responsible. There was only one behavior in this category in which the French were standouts: they were the least likely of consumers in any country to have volunteered for or donated money to an environmental group.”

Photo: nid géant de Benjamin Verdonck à Rotterdam

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Passionnant cette étude et merci de la signaler. Plusieurs questions, de niveaux très différents, se posent :
- est ce que cette étude va avoir une répercution en France ? Et si oui laquelle ? (d'ailleurs comment en avait vous eu connaissance, lors d'une recherche pro ou en tant que simple lecteur ?)
- elle pose des questions de fond. En gros, les trois pays qui s'en sortent le mieux sont le Brésil, L'inde et la Chine. Si on peut comparer tous les pays quant à leurs effets écologiques cela devient beaucoup plus ambigu quand on rentre dans l'explication du pourquoi du comment. Par exemple, les meilleurs résultats de ces trois pays peuvent s'expliquer par leur niveau de développement et non par des politiques écologiques adaptées et volontaristes - politiques que l'on attend aujourd'hui des pays les plus développés. Quels seraient leurs scores à un niveau socio-économique proche ? Pour caricaturer, les individus polluent moins parce qu'ils sont en moyenne plus pauvres. Ce pose donc à l'analyste le problème des économistes, le fameux "toutes choses égales par ailleurs". Dans la réalité les choses ne sont jamais égales par ailleurs;-). D'où un vrai problème de comparaison et d'analyse.
Mais cela a au moins le mérite d'englober dans les "habitudes durables" des habitudes qui ne posent aucun problème politique chez nous (comme la consommation de poisson, de viandes etc. à l'inverse du tri des déchets par exemple)

3:03 PM  
Blogger LeXeul a dit...

Je suis tombé sur cette étude via une de mes sources (je n'arrive pas à retrouver laquelle...) et davantage par intérêt personnel que dans un cadre professionnel. Votre remarque sur les niveaux de pollution "toutes choses égales par ailleurs" est très juste. Et effectivement, l'un des intérêts de cette étude est de montrer l'incidence (ou empreinte) écologique de comportements de consommation profondément ancrés dans notre culture (consommation de viande par exemple). Dès lors, la critique de ces comportements est bien souvent laissée à la responsabilité de groupes radicaux (écologiques, végétariens ou autres) et stigmatisés en tant que tels, alors qu'il s'agit de sujets qui nous concernent tous et pas seulement à l'échelle de notre pays. Ainsi, de nombreux pays essayent à leur tour de consommer de façon sensiblement équivalente à nos modes alimentaires, avec des conséquences importantes en termes de désorganisation des filières alimentaires locales, et en reproduisant les mêmes conséquences néfastes sur un plan écologique (épuisement des sols, eau utilisée principalement à faire pousser les cultures alimentant les vaches...).

4:26 PM  
Blogger Lizzy Lamia Burkart a dit...

Tres interessante cette etude. Le gap est en effet certain, mais il ne concerne pas que le developpement durable : tous les professionnels des etudes confirmeront qu il y a toujours un decalage entre ce que les sondes declarent sur eux memes et la realite, surtout lorsque les sujets touchent a la morale, la bonne conduite! Il n est donc pas etonnant de mesurer qu'un tiers des francais se declarent investis dans la cause du DD et qu'en realite ils sont bien moins nombreux!! Un autre facteur est aussi l effet de mode de ce sujet et donc la pression sociale qui va avec. Voila pour les remarques de forme.
Quant au fond, je rejoins egalement le commentaire qui a etet fait et qui laisse presager du pire avec l'essor economique des pays emergeants. Neanmoins l etude a le merite de casser un tabou : nos habitudes individuelles de pays developpes ne sont pas les meilleures pour la planete et nous devrions nous inspirer des gestes quotidiens des societes que nous considerons plus "retrogrades" que nous. Je pense que c est une belle lecon d'humilite!
Enfin, une remarque a motivation plus personnelle : le DD n est il pas aussi matiere a education? J ai ete elevee en Afrique et au primaire, nous avions des petits cours d'agriculture, de nutrition, d'hygiene. La-bas, les ressources etant rares, l'on nous apprenais a les epargner. Pourquoi ne pas faire en sorte d'apprendre ce que nous ne savons plus a nos enfants?

11:05 AM  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil