Retour de promenade
Quelques jours de vacances se sont achevés par une visite au Grand Palais, à l'occasion de Monumenta 2008, investi par le sculpteur Richard Serra. C'est vivement recommandable et s'arrête au 15 juin.
Celui-ci a occupé l'espace de la Grande Nef par un vide qui s'articule autour de 5 grandes plaques d'acier de 17 mètres de hauteur.
Laissons parler l'artiste dans un extrait de l'audioguide de l'expo, qui m'a attiré l'oreille: "Le sujet est l'expérience que vous avez en entrant dans cet espace et en vous y déplaçant. C'est votre expérience de cette œuvre. Ces cinq plaques en acier ne signifient rien... Le véritable contenu de l'œuvre, c'est le spectateur qui se déplace à travers l'œuvre et l'expérience qu'il en a dans la durée. Le temps devient une valeur en lui-même. Ce qui est important ici, c'est que le spectateur se déplace et choisisse où il veut aller, en toute liberté".
Cette déambulation aérée est un intense plaisir spatial.
A l'heure où "l'expérience" est promise comme la gratification ultime d'une marque à un consommateur - qui se verrait ainsi transfigurer en "acteur", il est intéressant de noter que Serra propose lui aussi une "expérience", mais où c'est notre part de spectateur qui amène à l'expérience créative - une perception sans cesse renouvelée de l'espace, dans un cadre quasi absolu de liberté spatiale et temporelle.
Quelles expériences de marques seraient à même de susciter pareille adhésion ?
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