La Société d'Hyperformation
Bifo, historien Italien de la communication, parlait dans le supplément Ecrans de Libé du 20 mai dernier, de la société d'hypermédiatisation et des risques de panique liés à la surcharge d'informations. Dans le texte, celà donne: "Lorsque l'organisme est frappé par une masse de stimulation informative qui ne peut pas être élaborée, énoncée, lorsqu'il sait que sa survie (économique, relationnelle, émotionnelle) est liée à son habilité à décodifier l'info, lorsqu'il n'est plus en mesure de distinguer et évaluer de façon séquentielle l'information, il peut entrer dans un état d'hypermobilisation et de désagrégation de la conscience qu'on peut appeler panique" ! Est-ce un exercice salutaire d'auto-critique ? Je n'ai pas encore l'impression d'être noyé par l'information, mais il faut bien reconnaître qu'abondance ne veut pas dire connaisance et que tout expert en relations publiques et institutionnelles vous expliquera qu'il est préférable de noyer les journalistes sous l'info plutôt que de la délivrer au compte-gouttes. Entre la presse, nationale, régionale, spécialisée, internationale, les newsletters, les blogs, la tv, radio et j'en passe, que retenir, que comprendre, que raconter? Vaut-il mieux parler des conditions de fabrication des jouets Happy Meals de Mc Do ou s'enthousiasmer sur leur dernière offensive marketing ? Ou encore s'alarmer sur les chiffres inquiétants de propagation des armes à l'école ou rigoler un bon coup sur le dernier gadget: un pistolet qui tire des Teddy Bears ? S'amuser de la façon dont des jeunes ont détourné un son qui était censé les faire fuir des devantures de magasins, en une sonnerie de téléphone inaudible par les adultes, ou au contraire évoquer la tendance du happy slapping ? Et on peut continuer ainsi longtemps. Et tout ça pour en venir où? Que traiter de l'info est toujours un exercice partial, même sous une apparente neutralité. Qu'il y a parfois plus à apprendre dans des faits apparemment insignifiants que dans les grands éclairages sociétaux. Mais à la vérité, pour échapper à la panique ou son pendant, la déprime, il faut bien trouver un équilibre entre nouvelles catastrophistes et brèves futiles. Une sorte de coktail de l'info: un dixième de Pernault, un doigt de Monde Diplo, un chouilla de newsletters en tous genres, la presse du jour et juste assez de recul pour en rire. Robert Sabatier disait "Le rire sucre les larmes".
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