"Le premier luxe, c'est le mécontentement"
Peter Sloterdijk, philosophe allemand, vient de publier un ouvrage, Ecumes, où il livre une analyse clairvoyante de notre société de surabondance.
Quelques extraits d'un interview donné au mensuel Technikart dans le numéro d'Avril.
A la question de savoir ce qui peut expliquer un tel usage d'antidépresseurs dans nos sociétés de consommation, Sloterdijk répond :"Mais qui a dit que le luxe mène au bonheur? La grande révélation de l'âge présent, c'est qu'il existe un lien profond entre l'absence de nécessité et l'humeur maussade. Car plus la gâterie avance, plus les gens peuvent se permettre de déconnecter leur réalité affective de leur réalité économique. [...] Plus vous approchez des pays où les gens vivent encore dans la misère classique, plus vous vous éloignez de ce miasme qui règne au-dessus des pays post-modernes. Parce que dans ces pays pour ainsi dire "arrierés", vous trouvez des gens très joyeux ou très motivés. Dans la misère objective, la mauvaise humeur, c'est le début de la fin. Nous, nous avons une nouvelle option: s'attendre à une vie de quatre-vingts années et se prévoir mécontent tout le temps. C'est la grande vision des Européens contemporains: la longévité maussade."
Voilà, alors n'hésitez pas à plonger dans Ecumes, et restez joyeux avant de tomber dans la misère objective...
Quelques extraits d'un interview donné au mensuel Technikart dans le numéro d'Avril.
A la question de savoir ce qui peut expliquer un tel usage d'antidépresseurs dans nos sociétés de consommation, Sloterdijk répond :"Mais qui a dit que le luxe mène au bonheur? La grande révélation de l'âge présent, c'est qu'il existe un lien profond entre l'absence de nécessité et l'humeur maussade. Car plus la gâterie avance, plus les gens peuvent se permettre de déconnecter leur réalité affective de leur réalité économique. [...] Plus vous approchez des pays où les gens vivent encore dans la misère classique, plus vous vous éloignez de ce miasme qui règne au-dessus des pays post-modernes. Parce que dans ces pays pour ainsi dire "arrierés", vous trouvez des gens très joyeux ou très motivés. Dans la misère objective, la mauvaise humeur, c'est le début de la fin. Nous, nous avons une nouvelle option: s'attendre à une vie de quatre-vingts années et se prévoir mécontent tout le temps. C'est la grande vision des Européens contemporains: la longévité maussade."
Voilà, alors n'hésitez pas à plonger dans Ecumes, et restez joyeux avant de tomber dans la misère objective...
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