« Il vaut mieux être un raté intelligent qu'un con efficace. » Georges Wolinski
C’est la première conférence de rédaction de la nouvelle année.
C’est le temps des retrouvailles, entre amis de plusieurs décennies pour certains.
On les imagine réunis autour d’une grande table.
Entre échange de vœux et anecdotes de réveillon.
On les voit, ces hommes de tous âges, rassemblés par le même besoin irrépressible.
Celui de continuer, quoi qu’il arrive, à utiliser humour et provocation pour interpeller, informer, défendre et faire réfléchir.
Ce droit, gagné de haute lutte alors qu’il semble aller de soi, ce droit d’expression qui est celui de la liberté de chacun à s’exprimer.
En cette nouvelle année, l’air est pollué, l’ambiance sourde d’électricité, de tensions rentrées.
La litanie des mots et des sujets s’enchaîne.
Les réfugiés syriens qu’on envoie se fracasser sur les côtes italiennes.
La montée des mouvements anti-islamisme en Allemagne.
La Syrie, encore et toujours.
Le climat politique et social, qui rappelle avec insistance d’autres périodes historiques que l’on ne voudrait pas revoir.
On les imagine, parlant de tout et de rien, entre éclats de rire et coups de gueule.
Et on imagine difficilement la stupeur qui a dû les saisir.
Cette violence stupide, ce carnage aveugle d’individus qui avaient une richesse et une intelligence à partager.
Des qualités, qui loin d’être réparties de façon démocratique dans la société, en faisaient la valeur essentielle.