Bouygues pris les mains dans le pot de Nutella ?
Il y a environ un an, je grattais un papier, intitulé Le crime paye, sur les partenariats public privé qui étaient alors présentés comme une approche économiquement performante, et plus particulièrement sur leur mise en œuvre dans le domaine pénitentiaire, à travers un appel d'offre gagné alors par Bouygues pour construire trois prisons et assurer une lucrative concession d'entretien de 27 ans...
De façon quelque peu prémonitoire, il semblerait qu'effectivement le crime paye.
La Cour des Comptes vient ainsi de rendre un rapport qui pointe du doigt les dérives de la gestion privée des prisons.
Au menu, dérive du coût de la gestion déléguée, forte progression des loyers versés par l'administration pénitentiaire aux prestataires privés entraînant une restriction des investissements dans les autres établissements et donc le risque d'une prison à deux vitesses...
La Cour estime aussi que l'organisation du travail pénitentiaire par les prestataires privés se révèle également déficiente, ou encore que l'heure de formation professionnelle facturée en gestion déléguée est 2.5 fois plus élevée qu'en gestion publique... C'est marrant, ça rappelle vaguement les dérives entrainées par la privatisation du marché des chômeurs au bénéfice d'acteurs privés.
Et enfin, cerise sur le gâteau, les prestataires privés ont une fâcheuse tendance à surfacturer les produits proposés aux détenus, afin de dégager de confortables marges. La Cour, qui sait toujours dire les choses avec délicatesse, estime ainsi que "le prix le plus élevé est le plus généralement recensé dans un établissement en gestion déléguée [...] et que les marges pratiquées sur certains produits mettent en évidence les gains - non chiffrés - réalisés par les délégataires sur l'activité cantine".
Bon ben voilà, c'était le petit papier d'avant les vacances.
Quant à ce blog, dont vous l'aurez aisément constaté, le rythme a fabuleusement chuté, il s'oriente sans doute vers une mise en retraite, après 5 années de blog.
Moins d'envie ou plutôt l'envie de gratter ailleurs, différemment ou sous d'autres formes.