Mais que regardez-vous ?
En Septembre dernier, l’agence de publicité JWT a conduit aux Etats-Unis une étude auprès d’un millier de personnes sur le thème des nouvelles technologies. Qu’y apprend-t-on ?
Qu’environ un tiers des personnes interrogées déclarent passer moins de temps à échanger de visu avec d’autres, du fait du temps croissant passé en ligne. Et conclusion logique, 20% disent baiser moins…
S’il fallait se passer d’un média/technologie, ce serait d’abord la tv, puis le mobile et enfin Internet. 55% des répondants disent ainsi envisager avec difficulté de vivre pendant plus d’une semaine sans Internet.
Autre enseignement intéressant, les ¾ reconnaissent qu’Internet a une influence sur leurs habitudes de consommation, au profit bien évidemment du e-commerce.
On repère aussi une fracture générationnelle sur les usages du online. Là où les quadras-quinquas ne rechignent pas à surfer à partir d’un seul et unique endroit physique, les jeunes aspirent à pouvoir se connecter de partout et quand ils le souhaitent. Une indication qui renforce le rôle stratégique du wi-fi urbain et le mobile comme point d’accès au online.
Dans ce contexte, le point de vue de l’anthropologue Stefana Broadbent, qui travaille chez SwissCom, est particulièrement intéressant. Ses principaux constats au regard de l’incidence des nouvelles technologies sur notre quotidien, sont les suivants :
La vie privée s’immisce de plus en plus dans notre vie professionnelle : le poste informatique devient (quand la politique informatique de l’employeur le permet…) un point d’accès à la gestion de son quotidien (courses…) ; un point de contact avec ses réseaux amicaux (Facebook…), professionnels (Linked…), familiaux.
La vogue du multitasking (ou usage multitâches en bon français) n’entraîne pas tant la substitution d’un usage média à un autre mais au contraire un empilage permanent : plus d’applications, plus de médias, plus de sources, plus de tout, c’est sans fin.
Ce mode de « consommation » des médias a une incidence directe sur notre capacité à se concentrer. Sur quoi se concentrer quand on a un œil sur l’ordi (qui peut lui-même proposer de façon simultanée IM, internet, radio, vidéo…) et l’autre sur un magazine, pendant que l’on échange au téléphone les dernières nouvelles…Sur pas grand-chose.
Et c’est le principal enseignement de Stefana Broadbent : tout devient fond d’écran, arrière-plan voir papier peint. Avec pour conséquence directe la mise en place de routines d’utilisation (qui a une page Netvibes à consulter quotidiennement avec plusieurs dizaines de flux saura ce que j’entends par là).
Au final, et c’est à la fois un grand enjeu de demain tant pour les médias que pour les marques (avec des frontières chaque jour plus poreuses entre ces univers), comment sortir l’usager de ses routines, comment capter suffisamment de son attention pour rendre un message, et quel qu’il soit, audible. Comment faire en sorte qu’un message/contenu attire suffisamment pour « focuser » l’attention du destinataire. Ou inversement, comment une personne décide de ce qui va plus particulièrement retenir son attention parmi un flux ininterrompu de sollicitations et sources.
A croire qu’il faut réinventer le métier de planneur…
Qu’environ un tiers des personnes interrogées déclarent passer moins de temps à échanger de visu avec d’autres, du fait du temps croissant passé en ligne. Et conclusion logique, 20% disent baiser moins…
S’il fallait se passer d’un média/technologie, ce serait d’abord la tv, puis le mobile et enfin Internet. 55% des répondants disent ainsi envisager avec difficulté de vivre pendant plus d’une semaine sans Internet.
Autre enseignement intéressant, les ¾ reconnaissent qu’Internet a une influence sur leurs habitudes de consommation, au profit bien évidemment du e-commerce.
On repère aussi une fracture générationnelle sur les usages du online. Là où les quadras-quinquas ne rechignent pas à surfer à partir d’un seul et unique endroit physique, les jeunes aspirent à pouvoir se connecter de partout et quand ils le souhaitent. Une indication qui renforce le rôle stratégique du wi-fi urbain et le mobile comme point d’accès au online.
Dans ce contexte, le point de vue de l’anthropologue Stefana Broadbent, qui travaille chez SwissCom, est particulièrement intéressant. Ses principaux constats au regard de l’incidence des nouvelles technologies sur notre quotidien, sont les suivants :
La vie privée s’immisce de plus en plus dans notre vie professionnelle : le poste informatique devient (quand la politique informatique de l’employeur le permet…) un point d’accès à la gestion de son quotidien (courses…) ; un point de contact avec ses réseaux amicaux (Facebook…), professionnels (Linked…), familiaux.
La vogue du multitasking (ou usage multitâches en bon français) n’entraîne pas tant la substitution d’un usage média à un autre mais au contraire un empilage permanent : plus d’applications, plus de médias, plus de sources, plus de tout, c’est sans fin.
Ce mode de « consommation » des médias a une incidence directe sur notre capacité à se concentrer. Sur quoi se concentrer quand on a un œil sur l’ordi (qui peut lui-même proposer de façon simultanée IM, internet, radio, vidéo…) et l’autre sur un magazine, pendant que l’on échange au téléphone les dernières nouvelles…Sur pas grand-chose.
Et c’est le principal enseignement de Stefana Broadbent : tout devient fond d’écran, arrière-plan voir papier peint. Avec pour conséquence directe la mise en place de routines d’utilisation (qui a une page Netvibes à consulter quotidiennement avec plusieurs dizaines de flux saura ce que j’entends par là).
Au final, et c’est à la fois un grand enjeu de demain tant pour les médias que pour les marques (avec des frontières chaque jour plus poreuses entre ces univers), comment sortir l’usager de ses routines, comment capter suffisamment de son attention pour rendre un message, et quel qu’il soit, audible. Comment faire en sorte qu’un message/contenu attire suffisamment pour « focuser » l’attention du destinataire. Ou inversement, comment une personne décide de ce qui va plus particulièrement retenir son attention parmi un flux ininterrompu de sollicitations et sources.
A croire qu’il faut réinventer le métier de planneur…
Allez, une petite vidéo!
6 commentaires:
Vu ! gare au goriiiiiiiiiille !!!
C'est Kouchner qui va jogger...
La solution pour les marques : Passer du consommateur au fan... Bien sûr toutes les marques ne sont ni Apple, ni harley Davidson mais elles doivent s'inspirer d'elles pour que ces consommateurs deviennent des fans de la marque... Une manégère peut devenir fan de Canard WC la marque la valorise et développe une relation moins impersonnelle avec elle... Les points de connexions clés sont : le digital et la création de contenu!
Pour rebondir sur ce que dit Nicolas, comment doit-on envisager le "fan" ? A mon sens, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une version bien spécifique du consommateur. Car, comme les autres, le "fan" utilise le produit/service, développe certaines pratiques personnelles, mais s'en éloigne par son aptitude à s'identifier à la marque, à s'approprier/détourner (positivement) son univers.
Comme Nicolas le souligne, il est facile de constater que les communautés de fan n'existent que dans le cas de marques très emblématiques qui, par nature, ne s'adressent pas à une majorité. Lorsqu'une minorité se retrouve face à une majorité, que peut-elle bien faire ? 1. Se révolter et revendiquer son droit à faire partie de la majorité ou 2. Assumer et affirmer haut et fort sa différence. Les communautés se fondent sur cette deuxième logique, valorisante dans les sociétés contemporaines car elle ne remet pas en question ce qui donne une place à chacun au sein de la "société civile", à savoir l'identité. J'imagine que si une marque venait à connoter trop négativement "sa" communauté, ceux qui la composent changeraient rapidement d'opinion à son sujet.
Pour en revenir à la marque, je vais me faire plus radical : je ne pense pas qu'il soit possible pour Canard WC de développer sa propre communauté, tout simplement parce que le bénéfice recherché est profondément utilitariste. Par ailleurs, c'est justement parce que des marques ne peuvent pas développer un cercle d'assidus que d'autres disposent justement d'une vraie légitimé à le faire.
Et, franchement, est-il raisonnable de penser que le digital et le contenu, à eux seuls, suffiraient à densifier une marque telle que Canard WC ?
Au fait, Nicolas, Alex, pourrait-on me dire de quoi est faite l'identité de cette marque ?
Bonjour Yves,
belle analyse de la communauté.
Quant à l'identité de marque de Canard WC, je botte en touche à l'intention de Nicolas...
ijC'est vrai qu'il est difficle de l'imaginer aujourd'hui pour Canard WC... Seulement je ne l'imaginais pas pour Dove il y a 4 ans aussi... Et pourtant, Dove a sur se créer des fans... C'est un beau cas pour montrer comment passer d'une marque de savon (bénéfice rationel) à la marque des femmes bien dans leurs corps (bénéfice émotionnel)...
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