L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

Ma photo
Nom :
Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

30 avril 2009

Bécassine Bachelot !



Alors que l'OMS vient d'annoncer que le système d'alerte sur la grippe porcine passe au niveau 5, qui veut concrètement dire "Préparez vous à l'éventualité d'une putain de pandémie mondiale!", il est toujours bon de se remémorer les récents et lénifiants propos de nos chères autorités sanitaires et politiques.
La France est considérée comme «l'un des pays les mieux préparés» en cas de pandémie, nous rassure Roselyne et Fillon, martial, affirme "La France est sans doute l'un des pays les mieux armés au monde parce que nous avons préparé avec beaucoup de sérieux les risques de grippe aviaire et que nous avons donc à la fois des infrastructures et des stocks de matériel qui nous permettent de faire face à une éventuelle épidémie".
Si ce n'est pas une spécificité française, cela y ressemble fortement.
Nuage radioactif, ondes électromagnétiques ou grippe porcine, le message est toujours le même: dormez tranquille braves gens, tout va bien.
C'est quand même fou! Alors que les cas infectieux et les mesures de précaution se multiplient partout dans le monde, la France, superbe, par la Voix de son maître, reste admirable de sang froid.
N'existe-t-il donc pas un juste milieu entre discours panique et méthode Coué ?
Pourquoi nos chers dirigeants se sentent-ils obligés de nous expliquer que tout vabien ?
Souvenez-vous des discours rassurants sur la crise économique, à l'été dernier qui nous expliquaient que la France serait à peine concernée...
A trop vouloir nous prendre pour des oies blanches, nos dirigeants donnent l'impression de vouloir nous gaver de fortes et rassurantes paroles visant sans doute à nous transformer en foie gras, de porc!

28 avril 2009

Qu'un seul objet vous manque...



Martin Hampton a réalisé il y a un an un documentaire autour d’individus entretenant des rapports aux objets oscillant entre passion et pathologie.

On y découvre des individus dont l’espace vital est submergé d’objets : appareils électroniques détenus en multiples exemplaires, livres, emballages plastiques et papiers qui s’accumulent par centaines, voire produits habituellement jetés, tels que flacons vides, rouleaux de PQ usagés et autres cotons démaquillants.

Filmé à la fois avec empathie et distance, le documentaire nous renvoie à nos propres rapports aux objets.

Qu’est-ce qui est indispensable, qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Dans un monde où paradoxalement l’abondance entraîne des envies de vide et de frugalité, ces objets qui nous entourent, dont nous arrivons ou pas à nous séparer, que l’on préserve précieusement en en attendant une éventuelle utilité, ces objets nous renvoient à nos mécanismes profonds de fonctionnement et de rapport à la vie ou à la mort.

Je me suis retrouvé par exemple dans cet homme du début de reportage, qui d’une façon presque maniaque, recense l’ensemble de ses livres, films sur des listings informatiques. Me renvoyant à mes propres tentatives de lister les quelques centaines de disques vinyls et non moins centaines de CD. Pour quelles raisons et quelles attentes ? Envie de pouvoir présenter à ses amis un document où ils pourront faire leur choix, à l’instar d’une bibliothèque ? Besoin de se rassurer, de mettre en chiffres et colonnes une masse de contenus avant tout immatériels, artistiques ? Ou encore posture flatteuse visant à mettre en forme structurée et visible la diversité des styles musicaux et de leurs interprètes accessible ?

Pareil pour ces objets que l’on trouve, dans la rue ou ailleurs, et qui auront forcément une utilité, un rôle à jouer, dans une vie future…Et qui prennent la poussière gentiment, occupant un espace restreint par nature.

C’est le talent de ce documentaire que de nous montrer, derrière ces comportements confinant aux obsessions pathologiques, tout ce qui se joue psychologiquement. Toute cette charge et décharge émotionnelle que l’on transfère sur ces objets, insignifiants pour certains et éléments structurants du quotidien pour d’autres.

Qu'en pensez vous ?



POSSESSED from Martin Hampton on Vimeo.
A voir de préférence en HD et full écran.

24 avril 2009

iCoq



















Dans la série des applis iPhone brandées, quelques unes ont une utilité ou sont amusantes, la plupart ne se révèlent intéressantes que le temps de les installer. Pacifico, marque de bière, propose à son tout une appli, qui réussit à concilier utilité et amusement: quel détenteur d'iPhone n'a jamais révé de se fairer réveiller au son du coq ? Eh bien c'est désormais possible grâce à El Gallo de Pacifico!
A télécharger ici.

23 avril 2009

Graffvertising ? Pas encore possible.

Quand la publicité essaye de s'infiltrer là où ce n'est pas sa place, voici ce qui se passe:

Graffiti FAIL from Michael Mandiberg on Vimeo.

En même temps, ce n'est pas complètement nouveau comme réaction.

22 avril 2009

Faire la queue, ça ne s'improvise pas!















Don Norman, professeur émérite de science cognitive à San Diego, et accessoirement premier Architect of User Experience chez Apple, a fait en avril 2008 une conférence pour promouvoir son dernier bouquin "The Design of future things".
Un blog propose la retranscription écrite de la conférence. C'est un peu long mais aborde souvent avec humour des thèmes très intéressants.
Comme par exemple celui de l'utilité des queues. Oui les queues, les fameuses queues que l'on peut aussi bien rencontrer voir expérimenter à la Poste, lors d'un concert ou une expo, ou encore dans le cadre d'un lancement de produit soigneusement orchestré autour d'une stratégie de raréfaction, voir de pénurie...
Chez Disney aussi, la queue fait partie de l'expérience même du divertissement proposé.
Et vous pensez bien que chez Disney, où pas grand chose n'est laissé au hasard, la queue joue un rôle stratégique.
Pour vous la faire simple, le principe est le suivant: Disney managers have long understood the pressures of waiting time vs. revenue. Faced with the fact that every minute spent waiting in line is a minute that the customer is not generating revenue, they have continuously attempted to optimize revenue by balancing between the costs of capacity and the costs of not having adequate capacity to serve customers as they attempt to enjoy the service experience. A brief chronological listing of their revenue maximizing steps as chronicled by Dickson et al (2005) follows." Source
Alors pour tout savoir savoir sur les queues ou encore pourquoi l'iPod n'est pas un simple appareil mais un système de base de données, allez lire les réflexions de Don Norman.
Tea Time!

20 avril 2009

Lire Ballard



L'écrivain James Graham Ballard est donc décédé ce dimanche à Londres.
Ces dernières années, non content de découvrir ses écrits passés, j'éprouvais toujours une certaine joie à l'annonce de la parution d'un nouvel ouvrage du bonhomme. Je me disais toujours: encore un de plus à découvrir de son vivant, avant que la mort ne le rattrape et ne m'oblige à me plonger enfin dans la volumineuse réédition de ses nouvelles.
Ballard pour moi, a été la découverte d'un certain genre littéraire, la science fiction, que je ne connais que trop peu.
Une science-fiction qui avait le délice de la réalité.
Avec Ballard, pas besoin d'embarquer sur des planètes lointaines pour découvrir ce que nous réserve l'avenir!
Il suffit de se rendre avec lui au supermarché du coin (Que notre règne arrive) ou de se retrouver entre gens de bonne compagnie vivant en non moins bonne compagnie (Sauvagerie) pour découvrir ce qui vient dérégler notre quotidien.
Par petites touches, par remarques d'apparence sibylline, Ballard savait décrypter l'angoisse existentielle qui bien souvent affleure de nos existences bien réglées.
Frénésie consumériste et endoctrinement sectaire, privatisation sécuritaire et dislocation des structures familiales, charmes de la copropriété et stratégies de différenciation sociale...
En partant du banal quotidien, à merveille Ballard savait rendre lisible ce qui nous guette et nous menace, si l'on ne prend pas garde à préserver une certaine lucidité.
Et pour les amateurs de Ballardises, plein de choses à lire ici.

16 avril 2009

Pixelator


Pixelator from Kray Cédric on Vimeo.

Plus d'infos ici

15 avril 2009

Potager à l'américaine
















Detroit, incarnation de l'industrie automobile américaine, est à son image devenue une ville en piteux état. Plus de photos ici pour les amateurs.
Profondément marqué par un maillage industriel décati, Detroit offre le visage d'une vaste zone industrielle à l'abandon, le témoignage d'un âge d'or industriel qui ne se renouvellera pas.
Mais nous sommes en Amérique, où l'état d'esprit n'est pas à se lamenter et à s'interroger sur la pertinence de conserver sous forme de musée ces vestiges industriels du passé.
Hantz Group, une société de services financiers, projette donc de transformer Detroit en vaste ferme urbaine!
Tous les terrains inutilisés, délaissés ou accueillants des usines fermées se verraient reconvertis en terrains agricoles ayant pour vocation la culture de fruits et légumes.
Une approche intéressante à plus d'un titre.
Ce projet pourrait permettre de revaloriser et développer une alimentation plus saine.
Sur un plan économique et écologique, c'est aussi une façon d'amener en quelque sorte la campagne à la ville, et de réduire ainsi les coûts liés au transport et leur impact écologique.
Affaire à suivre

10 avril 2009

Google, un cerveau annexe ?


















Nicholas Carr avait l'été dernier posé la question de savoir si Google nous rendait stupides, suscitant un vaste débat.
Un article plus récent de Carl Zimmer essaye d'apporter un autre éclairage sur la question en assimilant le Net à des ressources extérieures du cerveau.
Du coup, le Net est plutôt vu comme un dispositif externe permettant à notre cerveau d'y puiser, comme on le ferait dans un carnet, des infos en fonction de nos besoins.
A lire ici pour les amateurs.

09 avril 2009

Crise systémique globale ? WTF !!!

Ah ces experts ! S'il est vrai que la crise actuelle souligne une fois de plus la vacuité des experts en tous genres, force est de reconnaître que certains méritent peut être davantage d'attention que d'autres. C'est le cas du GEAB ou Global Europe Anticipation Bulletin, une bande de joyeux drilles qui dressent chaque mois un tableau toujours plus apocalyptique de la potentielle situation à venir. A leur crédit, on peut noter qu'ils avaient anticipé et décrit avec précision voilà 3 ans la crise économique dans laquelle nous nous trouvons...
Alors aujourd'hui, leurs dernières prédictions portent des titres annonciateurs de lendemains qui chantent comme "Début de la phase 5 de la crise systémique globale: la phase de dislocation géopolitique mondiale". Ah c'est sûr; on est assez loin de l'horoscope hebdomadaire de Marie Claire. Mais au-delà de l'effet d'annonce, il est intéressant de se plonger dans leurs analyses, qui sans effet de style et avec presque une certaine ironie, décrivent par le menu les défis auxquels nous sommes confrontés et les postures - malheureusement plus que les actions - de nos dirigeants. Le N° 32 propose ainsi l'analyse de deux phénomènes majeurs, la disparition du socle financier international (Dollar + dettes) et la fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système mondial.
Bon enfin, voilà, tout ça pour dire que y'a pas que Jean Marc Sylvestre, Marc Touati ou Robert Rochefort pour nous expliquer l'avenir!
Et qu'à l'avenir, il faudra faire preuve d'une certaine dose de souplesse...

08 avril 2009

Changer les régles du jeu















Le sport n'est pas le dernier des domaines où la discrimination sexuelle s'exerce.
Nike s'est donc associé à une ONG, Ashoka, spécialisée dans l'entrepreneuriat social, afin de développer un programme, Changemakers.
L'idée est d'organiser un concours visant à recenser de par le monde toutes les initiatives sportives visant à l'émancipation sociale et culturelle à travers l'accès à une pratique sportive. L'ensemble des projets sont jugés en fonction de trois critères: le caractère innovant du projet, son impact social et sa longévité. Dans un premier temps, les internautes sont invités à donner leurs avis sur les projets puis une sélection est effectuée par un jury composé de personnes qualifiées et de membres de l'ONG. Enfin, la présélection effectuée par le jury sera soumise au vote des internautes qui récompenseront trois projets.
Le système de prix est à plusieurs niveaux. Les trois premiers recevront la somme de 5000$ (Nike pourrait quand même lâcher un peu plus... ou offrir une paire de baskets à chacune des ouvrières travaillant dans les usines de ses sous-traitants!!) puis des prix additionnels sont versés par des ONG et associations de pays participants. Les vainqueurs seront annoncés le 15 avril.
Voici la vidéo présentant le projet.

06 avril 2009

Back in town !

Eh bien voilà, de retour après un mois de mars fort rempli.
De bonnes nouvelles personnelles avec l'arrivée d'une charmante petite fille.
De bonnes nouvelles professionnelles avec la poursuite de mes activités de planning stratégique dans une nouvelle agence.
Bref, le blog et ses charmes a laissé pendant quelque temps la place à des activités plus prosaïques mais non moins enrichissantes.
Mais l'actualité, professionnelle ou pas, continue d'offrir chaque jour de nouveaux sujets et occasions d'alimenter ce blog, qui bon post mal post, entame donc sa 5eme année d'existence, avec plus de 800 papiers publiés.
Quel en sera le rythme? Pas forcément quotidien, comme cela l'a été durant ces dernières années, mais calé sur les envies, le temps dispo et les irrépressibles envies de gratter un coup de cœur ou de gueule.
Alors malgré la crise, dont les effets se font chaque jour sentir un peu plus, ce blog essaiera de distiller un peu de légèreté pour préserver une saveur attractive à notre quotidien.