L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

29 septembre 2006

Tenue de combat !



Gap ne se porte pas très bien. Il a beau recruter à prix d'or des stars (Sarah Jessica Parker, Lenny Kravitz...) pour porter ses couleurs, les pubs ont assez peu d'effet sur les ventes. Les analystes fashion expliquent gravement que Gap a perdu son cool. Les ventes des magasins US ont baissé de 10% l'année passée. Gap n'arrive plus à répondre aux attentes des jeunes. Bref, toute la presse US et d'ailleurs se penche sur les malheurs (relatifs) de Gap. Gap décide alors au printemps dernier qu'il lui faut revoir le merchandising de tous ses magasins. L'objectif est de trouver un mode d'exposition qui permette d'accélerer les rotations de nouveautés, sur le modèle Zara ou H&M qui a fait ses preuves. La présidente de la marque Gap résume ainsi l'objectif de la nouvelle stratégie de communication qui accompagnera la rénovation des 200 magasins principaux: "a comprehensive campaign focused on creating buzz, building confidence in the brand and driving traffic"... Pour illustrer le profond chamboulement des intérieurs de magasins Gap, la marque fait appel aux talents de Spike Jonze, vidéaste doué, qui rélaise un film plutôt enlevé, comme vous allez pouvoir le constater. Malheureusement, Gap a pris la décision, ( à la vue du film ?), de ne pas le diffuser sur tout le territoire US. Heureusement, grâce à Youtube, pas besoin d'habiter aux US pour savoir ce qu'il s'y passe! Alors, Gap a t'il eu raison ou pas, de restreindre la diffusion du film ?
Pour info, le visuel ci-dessus est tiré du magazine interne d'Halliburton (je ne vais pas m'étendre sur Halliburton, le pétrole et Bush, ce serait trop long et pourrait faire l'objet de nombreux posts) et illustre par l'image les recommandations vestimentaires à respecter pour les employés du groupe amenés à travailler au Moyen-Orient et en Irak. Un visuel qui illustre bien la situation après 4 années de guerre américaine contre le terrorisme Peut-être devraient-ils s'habiller chez Gap?

28 septembre 2006

Pour un peu plus de clarté



Antijour N°2 vient de paraître. Si je vous en parle, c'est qu'il est important de le signaler, car je n'ai pas encore bien compris la périodicité du canard. Hebdomadaire, mensuel, trimestriel voire bi-annuel ? Peu importe finalement, c'est la surprise. Antijour, magazine fait principalement par des oiseaux de nuit, tient du format poche pour mieux épouser les notres (de poches hein, pas femmes). Antijour s'achète, bien que le prix ne figure pas sur l'ouvrage. Un montant à définir au regard de l'intérêt qu'on trouve à le lire ? Y'a même de la pub dans Antijour. Oh peu, rassurez vous: en résumé, un whisky coca chez Colette pour y apprendre à danser... Plein de gens participent à Antijour. Des qu'on ne présente pas, comme Ariel Wizman, Olivier Malnuit ou Gilb'r, et des qu'on ne connait pas, donc dur à présenter! Y'a même un rédac chef, Guido Minisky, connu des nocturnes parisiens pour ses sympathiques soirées Mercrediz au Pulp, TLM aux 9 Billards et Retour du Jeudi à La Pointe Lafayette. Un CV sérieux! Mais alors, qu'est-ce qu'on y trouve dans ce canard. Un grand dossier spécial Obsessions, un point de vue sur MySpace qui va dans le sens de l'histoire. A savoir, MySpace, c'est bientôt de l'histoire ancienne. On trouve aussi plein de rubriques, comme dans un vrai magazine sérieux. Un guide du crevard intergalactique, pardon international. Un créneau très en vogue à voir les sites qui fleurissent sur les combines en tous genres pour gagner six francs trois sous. Un compte-rendu du dernier salon SILEX, alias le Salon International de l'Exclusion. Il faudrait un jour faire une étude approfondie sur tous les salauds qui se cachent derrière des acronymes de façade. Voilà, Antijour, à consommer sans modération.

27 septembre 2006

Nouveaux médias - suite et fin temporaire



Après l'approche théorique (j'ai eu le plaisir de faire un petit-déj podcast avec Vincent Malone, visible ici & ici et qui témoigne de ma difficulté à être concis à l'oral, ce qui ne réduit en aucun cas le plaisir de l'expérience... ), rentrons un peu dans le vif du sujet. Restant sur l’idée que le terme est suffisamment large et flou pour que chacun y trouve son bonheur, je me contenterais d’une définition restrictive – les nouveaux médias, ce sont toutes les formes de communications électroniques qui circulent en ligne. A partir de là, si on veut comprendre l’impact de ces nouveaux médias sur nos usages, il me semble indispensable de partir du point de vue des différents acteurs : les internautes, les groupes médias, les marques et enfin les agences de publicité et de communication.

Internautes et nouveaux médias.
Les internautes sont peut être les moins concernés par ce qu’on entend par nouveaux médias, puisqu’ils en sont bien souvent l’incarnation même. Ce qui est important pour les internautes, c’est le pouvoir qu’ils acquièrent en tant qu’émetteurs de contenus. Contenus produits en majeure partie grâce aux ressources technologiques disponibles en ligne. Contenus qui ensuite s’échangent, changent de main, sont retravaillés, modifiés, détournés, exposés, commentés. Ces contenus rentrent en concurrence frontale avec les contenus dits d’anciens médias. Des blogueurs se révèlent plus documentés que certains journalistes ; des photographes amateurs supplantent les professionnels dans la chasse aux scoops ; des clients mécontents font plus de dégât avec un blog qu’une parution dans un journal de défense des consommateurs ; des amateurs & fans font leurs propres versions publicitaires et se révèlent autrement plus créatifs et inspirés que certains créatifs publicitaires de la création revendiquée…
Pour les internautes, les nouveaux médias peuvent donc être vus comme l’exercice salutaire d’un contre-pouvoir, dans un environnement médiatique saturé et qui est entre les mains de quelques grands groupes de communication.

Médias traditionnels et nouveaux médias.
Les médias traditionnels se voient remettre en cause sur plusieurs fronts. Sur le front de la production, ils se voient directement concurrencés par la production de contenus alternatifs. Se détournant des médias classiques, les internautes préfèrent de plus en plus s’informer et se divertir auprès de leurs pairs. Le succès de YouTube témoigne de l’intérêt grandissant des internautes pour des contenus dont la proximité est la grande force.
Sur le front de la diffusion, les nouvelles technologies obligent aussi les médias classiques à revisiter leur modèle de diffusion en faveur d’une plus grande individualisation et souplesse d’utilisation. C’est désormais aux émetteurs de suivre les auditeurs, et plus l’inverse.
Des médias traditionnels qui doivent aussi faire avec une remise en cause de leur modèle économique : la fragmentation croissante de l’audience entraîne une baisse des ventes au profit des nouveaux capteurs d’audience dont le modèle économique repose sur les recettes publcitaires : les géants du Net comme Google ou d'autres.
Du coup, bien obligés de réagir, tous les groupes médias sautent dans le train des nouveaux médias. Plus un journal qui n’ait sa version électronique, souvent gratuite, qui propose toute la palette de services interactifs : commenter, créer un blog, forums de discussion, envoyez nous vos photos…Et de racheter à tour de bras les succès les plus fulgurants de ces nouveaux médias.

Marques et nouveaux médias.
Avant c’était simple pour une marque de faire passer son message : tous les canaux de diffusion étaient à sens unique. C’était la pédagogie de la baguette : si vous voulez voir la fin de votre feuilleton, vous devez d’abord voir ma pub ! Manque de pot, tout ça c’est du passé. Les nouvelles technologies permettent à bon compte de se passer de la pub traditionnelle à la tv. L’environnement publicitaire est tellement saturé que les messages deviennent inaudibles. Et de plus, le consommateur lambda en a vraiment marre de la pub de masse pour une conso de masse. Il veut qu’on l’écoute, qu’on le reconnaisse. Et pour tout compliquer, quand avant un consommateur trouvait un produit ou une pub pas terrible, il pouvait toujours en parler un peu autour de lui, mais c’était à peu près tout. Aujourd’hui, il peut s’exprimer et faire partager ses convictions et coups de gueule. En ligne et avec une audience qui peut très vite grandir. Bref, le discours de marque en prend pour son grade et les nouveaux médias encouragent fortement les consommateurs à ne pas se laisser faire en leur donnant les moyens de s’exprimer. Les marques sont désormais obligées d’engager un dialogue et non plus d’interrompre des discussions pour se faire entendre.

Agences et nouveaux médias.
Avant, les agences de publicité étaient dépositaires de la création. Du moins, c’est ce que certains pensaient. Manque de pot, il existe des gens qui ont des idées, voire des bonnes, sur la meilleure façon de caractériser leurs marques préférées. Et ces gens n’attendent pas d’avoir un accord pour donner leur propre vision en ligne. C’est ainsi qu’on voit fleurir détournements publicitaires et propositions alternatives. Au point que les marques, qui ne sont pas folles, alimentent la tendance en proposant à leurs consommateurs de s’investir, à travers la mise à disposition d’outils de création, de concours d’idées et de grandes envolées participatives. Du coup, les agences voient évoluer leur rôle. Une bonne communication de marque reposera aujourd’hui davantage sur la capacité de l’agence à proposer un cadre de création au sein duquel les consommateurs pourront engager un dialogue avec la marque, y apporter leur propres vision et attentes.

26 septembre 2006

Nouveaux médias, vieux réflexes



Deux tendances distinctes illustrées par autant de sites web. Première tendance, particulièrement en vogue chez les jeunes : tu es ce que tu possèdes. Un site, Zebo.com, se propose de référencer des internautes par leurs rapports aux objets. Il n’est pas question de se définir par ce que l’on aime, ou pas, etc, mais par deux questions très révélatrices : Que possèdes tu ? & Qu’aimerais-tu posséder ? Une fois répondu à ces deux questions, l’internaute sera redirigé vers les profils similaires au sien. Les détenteurs de PlayStation avec les détenteurs de PlayStation, et idem pour les aficionados de XBox. On peut aussi faire une recherche par objet pour savoir quels en sont les heureux détenteurs. Ainsi, à ce jour, 7709 membres ont un baladeur mp3 dont 5342 un iPod…715 membres ont aussi un sextoy. On peut ainsi s’amuser à faire toutes sortes de croisements. Une sorte de MySpace de Grand Magasin.
Deuxième tendance : crois davantage tes pairs que tes supérieurs. Les consommateurs sont de plus en plus enclins à faire confiance à leur entourage. Le site ThisNext.com permet d’élargir son entourage de façon exponentielle. Dans un premier temps, vous cherchez à être rassuré sur votre choix. Sélectionnez le type de produits que vous cherchez (via des Tags ou mots-clés) et une liste de produits recommandés par un nombre variable d’individus vous est proposée. Chaque individu vous explique les raisons de son choix. Vous n’avez plus qu’à vous laissez convaincre. Après avoir été en quête de recommandations, vous devenez Recommandeur à votre tour. Il s’agit alors de proposer tout objet qui vous paraît digne d’intérêt. Vous devenez enfin prescripteur et digne de faire des Shoppcastlist. Quèsaco ? L’équivalent pour le shopping d’une playlist musicale : une liste de vos produits favoris.
Ces deux exemples récents illustrent l’imbrication croissante des social networks dans notre quotidien de consommateurs, au service d’un supposé renforcement du pouvoir du consommateur. Allez, une pub qui joue habilement sur une inversion de registres.

25 septembre 2006

Rasoir, les nouveaux médias ?



« Les Jeunes et les nouveaux médias », « la révolution des nouveaux médias », « l’industrie des nouveaux médias »…Même Patrick Le Lay dit dans la presse « Ma seule limite d'âge, c'est 70 ans. Je partirai quand j'aurai réussi à faire du groupe TF1 un groupe de médias et de nouveaux médias. » Alors TFI, incarnation du nouveau média ? Si le terme a autant de succès, c’est qu’il est d'abord un mot fourre-tout, auquel on peut trouver autant de définitions que d’interlocuteurs.
Quelles sont donc les qualités si nouvelles de ces médias ?
Tout d’abord, de nouveaux modes de production des contenus. L'une des grandes forces d'Internet est de faciliter l'accès élargi et à moindre coût aux technologies qui couvrent l'ensemble de la chaîne multimédia, de la production à la diffusion. Du coup, tout le monde s'y met. Vous, moi, les internautes (sites, blogs ; wikis...) tous les groupes médias sans oublier les marques et entreprises.
Les nouveaux médias se caractérisent aussi par un extension des possibilités d'accès aux contenus. Au service d'un usage individualisé et d'une plus grande souplesse: choix du support (tv, ordinateur, mobile, baladeur) et du mode d'accès (streaming, podcasting), du lieu de réception (à domicile, au travail, en extérieur, dans les transports…) et du moment de diffusion (en direct, en différé). Enfin la gratuité d'accès est considérée comme allant de soi pour stocker en ligne, recevoir et diffuser la majorité des contenus.
De nouveaux modes de production, de diffusion, des émetteurs toujours plus nombreux qui favorise une fragmentation tout aussi croissante de l'audience, il n'en fallait pas plus pour annoncer la venue des Nouveaux médias. Mais qui diffusent quoi au juste ? Ce pourrait faire l'objet d'un autre post.
Le Guardian propose la règle du 1% : sur un groupe de 100 personnes Online, une va créer du contenu, dix vont réagir avec ce contenu (commentaires, améliorations) et les 89 restants se content de regarder le contenu.On serait donc passé des bons vieux journaux intimes et fanzines aux blogs, pages perso à la MySpace et vidéos à la YouTube. Et plein d'autres trucs super.
Finalement, les "nouveaux médias" ne seraient-ils pas qu'un euphémisme pour cacher la crise des "vieux médias" ?

22 septembre 2006

L'obésité, avenir de l'homme développé ?



A la question "Les animaux peuvent-ils être obèses dans leur milieu naturel ?", le professeur de nutrition Bernard Guy-Grand répondait ( réponse reprise récemment sur AgoraVox.fr) lors d'un colloque organisé par la Fondation Recherche Médicale en 2004: "Non. L’animal est dans l’obligation de rechercher sa nourriture, de la chasser ou d’échapper aux prédateurs : il n’a donc pas de raison de devenir obèse. Un être humain placé dans les mêmes conditions ne développerait pas non plus d’obésité. L’homme n’est pas préparé à affronter les évolutions sociétales actuelles : l’accent est trop mis sur l’alimentation, alors que la sédentarité et l’absence d’activité physique jouent un rôle capital. Les changements qui se sont produits au cours des vingt ou trente dernières années montrent que la réduction de l’activité physique est nettement plus importante que l’augmentation de la consommation alimentaire. " Première info donc, seuls les animaux qui ont de gentils propriétaires risquent de se retrouver en surpoids. Une info qui n' a d'ailleurs pas échappée aux géants du petfood qui proposent une gamme complète de produits pour chats et chiens trop bien portants. Deuxième info, l'obésité est davantage un problème de non activité physique (un comble dans nos sociétés si"mobiles"...), problème renforcé par une alimentation non équilibrée. Résultat des courses, 6 millions d'obèses en France et un Français sur trois en surpoids. On peut ainsi commencer de trouver des rallonges de ceintures de sécurité pour ceux qui n'arrivent plus à la boucler. L'obésité, un sujet qui devient un marronier...Troisième info, l'obésité devient donc un enjeu de santé publique et sera au centre du prochain Programme National Nutrition Santé . Du coup, les industriels, après avoir été des apôtres du manger vite et pratique (souvent synonyme de malbouffe) retroussent les manches pour nous aider à manger sain. Nous voici face à une surenchère de promesses minceur de la part de l’industrie agroalimentaire. Ainsi, près de 13% des nouveaux produits alimentaires lancés dans le monde en 2005 étaient « light » contre 11% en 2004, d’après l’institut XTC. La tendance santé explose également (32% des nouveaux produits aux US !). Omega-3 à gogo, produits double, triple promesse. Aux US, nous apprend le Marketing Book 2006 de TNS, Kellogg's vient de lancer SmartStart Heakthy Heart, des céréales censées faire baisser le taux de cholésterol et la pression artérielle. Et ce n'est qu'un début, "Quaker Take Heart Instant Oatmeal n’a pas moins de trois promesses fortes : baisse du taux de cholestérol (50% de fibres solubles en plus grâce aux graines entières) ; baisse du risque de forte pression artérielle (grâce au potassium) ; maintien des artères «en bonne santé» grâce à l’enrichissement en vitamines B et en vitamines «antioxydantes», les vitamines C et E"...Ouf, on arrête là. Et en France, on fait quoi ? Et bien, nos industriels aussi se décarcassent, puisque les Salaisons des Monts projettent de mettre sur le marché un saucisson dont le gras ne serait plus animal, mais végétal! C'est le magazine LSA de ce jeudi qui nous l'apprend. Comme les matières végétales l'emportent sur les matières animales dans les tendances actuelles de consommation, qu'à celà ne tienne, on vous proposera du saucisson végétal, baptisé Eleïs, avec du gras répondant au doux nom de Végébarde® ! Elle est pas belle la vie!

21 septembre 2006

Le syndrome NetFake ?



C'est une jeune ado qui tient un journal intime vidéo en ligne, accessible sur YouTube, comme des milliers d'autres jeunes. Chaque jour, Bree (c'est son nom sur YouTube) livre ses pensées, sous le pseudo de LonelyGirl115. Son vlog quotidien approche les 3,5 millions de spectateurs et plus de 40 000 internautes sont abonnés à son fil. Le contexte est le suivant: Bree a la joie d'avoir d'avoir des parents très stricts et puritains, qui essayent de la protéger des dangers du monde extérieur. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'avec l'aide de son ami Daniel qui tient la caméra, leur fille livre chaque jour en ligne un sentiment, une anecdote...L'histoire a commencé le 16 juin dernier, avec ce blog. Et à ce stade, un peu plus de trente vidéos sont visibles. Bref, toute l'Amérique, du moins une partie de ceux qui sont en ligne, se passionne pour les histoires de Bree. Et ce qui devait arriver arriva, des internautes malins ont fini par découvrir le pot aux roses: toute cette histoire n'est qu'un gigantesque Hoax destiné à promouvoir un film dont on ne sait rien pour l'instant. La jeune ado est une actrice embauchée et ce cher Daniel n'est plus un jeune stagiaire de plateau...On a donc ici un cas d'école de faits fictifs présentés aux internautes comme étant réels. Une stratégie qui peut avoir des implications sur la crédibilité de ce qu'on trouve en ligne, qui vont bien au-delà d'un simple problème de marketing. Mais restons dans le marketing pour l'instant, car plusieurs exemples récents ont joué sur une corde identique: présenter une fiction comme une réalité. Premier exemple avec le hoax de Marc Ecko, fondateur de la marque de fringues éponyme. Il y a quelques mois, il a mis en ligne une vidéo où on le voit taguer Air Force One, l'avion présidentiel de Bush...Info ou intox ? Intox, mais savamment montée et qui cherchait à promouvoir un jeu vidéo lancé par Ecko. Objectif atteint avec des retombées médias mondiales pour un coût de production quasi-nul au regard des investissements qu'il aurait fallu pour une campagne publicitaire traditionnelle visant le même résultat. Bien qu'ayant été moi-même le premier piégé par le dispositif, je suis convaincu que celà reste un bon exemple de communication alternative, car en phase avec l'identité et l'image de Marc Ecko. Deuxième exemple, plus récent, avec Emily qui utilise des panneaux d'affichage à Manhattan pour annoncer à son mari qu'elle connaît son infidélité. Idem, grand tintouin etc. Et au final, une nouvelle opération de communication pour une série télévisée. Et aujourd'hui, LonelyGirl. A partir de là, deux possibilités s'offrent: soit on considère que ces phénomènes tendent à renforcer l'idée qu'Internet est un espace où il faut de méfier de tout ce que l'on peut voir ou entendre (Et à ce moment là, heureusement qu'il existe encore des journalistes pour distinguer le vrai du faux, et confirmer par là-même qu'un bon blogueur n'est pas pour autant un journaliste...). Soit on considère que c'est inéluctable et que les spécificités du média Internet font que chacun peut dire ce qu'il veut (autrement dit vive le Consumer Created Content, et ne nous embarrassons plus de savoir qui dit vrai). Autrement dit, à trop vouloir utiliser et détourner les ficelles qui font la richesse de ce média, certaines marques peuvent s'y perdre tout en discréditant Internet. Je pense que s'il y a un trop grand écart entre la stratégie imaginée et l'identité de la marque/produit, c'est au détriment de la marque. Le débat est ouvert.

20 septembre 2006

Materazzidane



On savait que l'agence de pub Ogilvy avait dû modifier en urgence une pub pour le Scrabble avec Zidane, dont l'accroche initialement prévue pour être "Maintenant, il va falloir ne jouer qu’avec la tête" s'est transformée en catastrophe en "Il n’y en aura toujours qu’un seul"...On avait aussi appris à l'occasion de ce psychodrame national que les sponsors gardaient leur entière confiance à Zidane après l'affaire du coup de tête. Et qu'un coup de tête passait donc mieux qu'une ligne de coke (même tapée par Miss Moss - qui soit-dit en passant aligne pas moins de treize nouveaux contrats publicitaires...) dans l'échelle de valeurs des annonceurs. On en était donc à attendre l'annonceur qui saurait mettre en scène "l'affreux" Materazzi. Et bien c'est fait, et c'est Nike qui s'y colle. La pub est visible ici, plutôt amusante sur le registre de l'entraînement au...coup de tête dans le plexus. Autre pub amusante visible sur YouTube, et repérée via Adrants, celle mettant en scène Lebron James, star du basket US et professionnel de la communication - surtout de lui-même. Un exercice savoureux de prononciation à l'usage des white people qui , c'est bien connu depuis le sketch de Dave Chappelle, s'ils savent danser, ne savent pas forcément parler correctement le bling bling/Hommies speaking. Pour ceux qui aiment, une deuxième est visible ici. Et enfin, toujours visible sur YouTube (décidément, on se demande de plus en plus à quoi sert la TV) la nouvelle pub Apple pour les iPods de couleur. La musique est de Cut Chemist.

19 septembre 2006

Prière de tenir la main courante



Au Canada, Cadbury ne propose pas de la "fresh advertising" pour retenir le public de la Star Ac, mais offre de jolis billboards à tous ceux qui préfèrent voir ce qui se passe dehors . Pour preuve, cette série de photos de panneaux d'affichages pour la marque de chocolat Dairy Milk. Autre sujet, l'escalator, qui semble être ces derniers temps un support prisé pour des communications de marque décalées. Petit tour d'horizon des possibilités. Après la pub pour la Croix Rouge canadienne de la fausse chute en vrai trompe-l'oeil, voici la leçon de Ola en escalator, version brésilienne pour un parc d'attraction. Visible ici. Toujours dans le registre de l'escalator, et un peu plus ancien, une campagne Duracell en provenance de Malaisie. Autre illustration avec cette version publicitaire asiatique. Et encore une, sur escalier fixe cette fois-ci! La version pour amateurs d'émotions fortes, c'est ici...Voilà, c'est tout pour l'instant. Si vous en avez d'autres.

18 septembre 2006

Un magazine très yaourt...



Après Madrid, et à l'occasion de la semaine de la mode à Londres, c'est au tour du gouvernement britannique d'inciter les organisateurs de l'événement à ne pas faire défiler des mannequins filiformes. Qu'en sera-t'il à Milan, prochaine étape des défilés, où le maire a annoncé une volonté similaire, et enfin à Paris ? On attend l'avis de Delanöe sur la question...
Tout aussi intéressant, et vu à la télé vendredi soir (cherchez l'erreur) à l'occasion du tunnel publicitaire pré Thalassa sur France3. Il s'agit d'une publicité pour le yaourt Activia (qui remplace la marque Bio, interdite par la Commission européenne qui réserve cette appellation aux produits réellement bio, ce qui n'était pas le cas du yaourt de Danone, et pouvait donc inciter à la confusion...), bref. On voit une mère et sa fille (esthétique Comptoir des Cotonniers) dans un salon en train de deviser des vertus dudit yaourt qui "contribue à l'équilibre de la flore intestinale" et donc à une bonne digestion. Jusque-là rien que de très banal. Quand soudain surgit dans la pub le magazine Top Santé, N°1 du secteur, brandi par la mère qui se met à citer le magazine comme garant de la véracité des allégations-santé du yaourt. Sur le mode, si Top Santé le dit, c'est que c'est vrai! Après le magazine Lire qui a fait de la retape pour les cuisines Miele, un nouvel exemple de collusion entre un magazine et une marque ? Un peu éberlué, je m'interroge alors sur cet inattendu pas de deux entre un yaourt et un magazine de santé. Assez habilement, la pub place deux registres de discours assez différents dans la bouche des actrices. C'est la fille qui dit à sa mère qu'Activia est bon pour la santé, car c'est expliqué par la marque dans sa communication. Et c'est la mère, apparemment réservée sur la véracité du discours publicitaire, qui lui réplique qu'elle croit davantage ce qu'elle à lu dans Top Santé. Les deux sont donc convaincues, mais par des sources différentes. Et puis je me dis, c'est quand même un peu gros comme ficelle. Moi, j’aurais bien vu une pub avec les journalistes de Top Santé en pleine conférence de rédaction, tous en train de manger un Activia…Alors, qui est gagnant dans cette histoire, et qui est perdant ? Gagnant, le yaourt de Danone qui renforce son discours en s’appuyant sur la crédibilité Top Santé ? Je ne suis pas sûr. Perdant, le magazine Top Santé qui affirme ainsi sa politique assez poreuse entre info et pub ? Je le pense. Qu'en pensez vous ? Du coup, tout ça faisait assez de télé pour un vendredi soir et je n'ai pas vu la fameuse pub improvisée de Star Ac en fin d'émission. Des acteurs de la Ligue d'improvisation devaient s'y coller, mais d'après les infos, était préféré au final le comique-dien Bruno Salomone. Pour plus d'improvisation ? Quelqu'un l'a t-il vu ? C'était comment ? Allez, une nouvelle pub toute fraîche, la dernière de Carlton Draught.

15 septembre 2006

Place au changement...

Ce qui a de sympa quand on a la manie de garder ses vieux papiers, c'est de faire du rangement de temps à autre. Et en l'occurence, en me décidant à classer mes vieux papiers, je suis tombé sur çà. Un vieux tract du RPR de l'époque, sans doute sous gouvernement socialiste, et qui fustigeait à bon compte le soi-disant laxisme socialiste. On nous annonçait alors le changement...Et le changement vint. Jamais autant que sous la droite des voitures ont été brulées. Et cette 605 d'époque brûlée sonne comme un signe annonciateur des émeutes de novembre dernier, où on a pu voir tout le talent de l'UMP et de ce cher Sarko à jouer du Kärcher pour essayer d'éteindre, en vain, les incendies. On brûle tellemet de voitures qu'on n'ose plus plublier les statistiques...Et aujourd'hui, ce cher Sarko, Iznogoud de palais nous refait le coup de la rupture. Rupture avec le passé, rupture avec le laisser-faire, rupture pour incarner une pseudo-modernité. Sarko qui devait se rendre chaque semaine dans une cité difficile, mais qui préfère rendre visite à Bush pendant que la situation empire à Cachan. Sarko qui va faire rire grassement les patrons à l'université d'été du Medef, et qu'on entend peu sur les rackets de taxi par des CRS. Et Sarko qui nous annonce qu'il est le plus à même d'offrir de l'espoir à la France, alors que ses gesticulations médiatiques sonnent comme un aveu de faiblesse.

14 septembre 2006

Second Life, une virtualité rattrapée par la réalité ?



Quelques nouvelles du monde virtuel. Je relatais dernièrement l'arrivée d'American Apparel dans Second Life ainsi que les première conférences marketing sur les stratégies de marques dans les univers virtuels. La tendance se poursuit et touche, phénomène intéressant, des secteurs d'activités très variés. De nouvelles marques trouvent pertinent d'assurer la promotion ou la découverte de leurs nouveaux produits dans le monde très à mi-chemin entre réalité et virtualité de Second Life. rappelons ici que MasterCard propose une carte bancaire qui permet de retirer dans des vrais DAB l'argent gagné sur la planète Second Life. Parmi les derniers arrivants, on peut noter Scion, la marque automobile de Toyota destinée au marché américain des jeunes. Scion a placé dans plusieurs endroits de Second Life des clones de son dernier modèle, SLCC, afin d'en faire profiter des habitants de Second Life, et pourquoi pas les inciter à la tester en vrai...Autre exemple de communication de marque, celui de la chaîne hotellière Starwood, qui pour promouvoir son nouveau concept, le Aloft - accessible en vrai à partir de 2008, propose aux habitants de Second Life de tester par eux-mêmes le confort des prestations...Autre exemple, dans un tout autre domaine, Suzanne Vega est la première artiste à avoir donné le 3 août dernier un bref concert visible dans Second Life et rediffusé en parallèle sur une radio publique. Le concert est aussi visible sur YouTube pour ceux qui ne sont pas encore résidents de la planète virtuelle. Et enfin, sans doute encore plus étonnant, l'école de droit d'Harvard propose un cours sur les nouvelles technologies qui prendra place dans...Second Life. Alors, toujours pas tenté par le cyberNet ?

13 septembre 2006

Mannequin modèle ?



Une initiative surprenante, relatée par Libé, en Espagne. A l'occasion d'un festival international de la mode, qui se tient à Madrid du 18 au 22 septembre, le gouvernement régional a pris la décision d'exclure du casting des mannequins sélectionnés, toutes celles qui étaient trop maigres, au regard d'un indice corporel (qui évalue le rapport entre taille et poids). De 30 à 40% des mannequins attendus ont donc été refusés. Au motif que ce modèle de représentation féminine pouvait être nocif auprès des adolescentes qui cherchent à ressembler aux canons esthétiques en vigueur dans la mode. Et quand on sait que les jeunes d'une génération à l'autre ont tendance a gagner en poids et en taille...Une initiative à noter et qui mériterait d'être amplifiée et étendue à d'autres pays.

12 septembre 2006

L'attaque de la courge géante



Ca semble a première vue assez farfelu, mais pas du tout. La Chine (vu dans le Canard de la semaine passée) a mis sur pied depuis plusieurs années un programme de graines agricoles spatiales! Fin Septembre, le satellite Shijian-8 "emportera dans l'espace plus de 2 000 portions de semences de plantes, réparties en 9 catégories et 180 groupes, y compris des semences de céréales, de plantes industrielles et de plantes fouragères, ainsi que celles de champignons et de biomatériels moléculaires" nous dite le site de l'ambassade de Chine. L'objectif étant d'exposer celles-ci à la microgravité et aux radiations cosmiques pour les faire muter. Puis, le satellite est récupéré et les graines plantées dans la bonne vieille terre. D'après le Canard, ce type de séjour dans l'espace permettrait de cultiver des légumes 10 à 20% plus gros que leurs lointains cousins terrestres. Un restaurant, the Land Spring Garden, aurait même été ouvert à Pékin pour habituer la population à découvrir les charmes de ces "OSM" ou organismes spatialement modifiés! A quand la poule géante après un petit tour en apesanteur ?

11 septembre 2006

Les vertus du marché



C'est bien connu, la concurrence est saine, joue en faveur des consommateurs, ravis de voir les acteurs économiques s'affronter pour leur offrir des produits à moindre-coût. Et en prime, il existe une super main invisible qui régule tout ça quand ça va trop mal. Bref, le marché libéral, que du bonheur nous promettent ses nombreux thuriféraires. Alors, même les entreprises se mettent à y croire. Prenez le marché de l'énergie. Ces salauds d'EDF et GDF ont une situation de monopole, ils en profitent pour vendre très cher leur énergie. Alors vivement la libéralisation du marché et son ouverture à la concurrence. Qui jouera forcément en faveur des consommateurs, puisque c'est le refrain à entonner en coeur. Depuis juillet 2005, les entreprises françaises peuvent choisir leur fournisseur d'électricité. Un bon millier s'est dit, enfin, on va pouvoir faire des économies sur notre facture, en faisant jouer la concurrence. Manque de pot, les prix du marché, ils sont libres, et répondent à la loi de l'offre et la demande. Et la demande énergétique, en ce moment et probablement dans le futur, elle est supérieure à l'offre. Du coup, les prix grimpent, jusqu'à 40% de plus pour toutes ces malheureuses entreprises qui pensaient faire une bonne affaire. Et une fois parti, il n'est plus possible de revenir aux tarifs régulés d'EDF. Alors que font-elles ? Assument-elles leur choix d'avoir quitté les tarifs régulés de l'acteur énergétique national ? Que nenni, elles vont se plaindre à l'Etat, en l'occurence au gouvernement, qui n'est actuellement pas en position de faire la sourde oreille à ces pauvres entreprises. Vous imaginez, si en plus, ils fallaient qu'elles licencient du personnel à la suite de cette hausse de facture énergétique. Allons mon brave monsieur, à l'approche d'élections présidentielles, ce serait suicidaire. Sans parler de la laborieuse fusion GDF-Suez, initiée en urgence (Montesquieu disait que quand c'est urgent c'est déjà trop tard...) pour sauver notre fleuron gazier national des griffes de la méchante entreprise italienne ENI qui voulait absorber GDF. Donc, que fait notre cher gouvernement face à ces malheureuses entreprises ? Et bien, il vient de mettre en place une taxe (une broutille, environ 700 millions € d'après Libé), payée uniquement par EDF et Suez, qui ira dans la poche des énergéticiens coupables de vendre leur électricité 40% plus cher, afin qu'ils puissent baisser leurs prix auprès de ces malheureuses entreprises, et les retenir. Laissez les entreprises faire leurs affaires, mais si ça va mal, allez vous plaindre à l'Etat. Et quand GDF sera privatisé, et augmentera forcément à terme ses tarifs, que se passera t'il pour les entreprises, et citoyens à partir de l'été prochain, qui verront leur facture augmenter de façon vertiginieuse ? Car il faut savoir que la France a les tarifs énergétiques parmi les plus bas en Europe (est-ce dû au savoir-faire du service public ?), et qu'ils ne pourront qu'aller qu'à la hausse. L'énergie devient un bien précieux. Voilà, c'est une illustration assez exemplaire du fonctionnement libéral: privatisons les bénéfices et socialisons les dettes. Allez, pub!


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Vidéo envoyée par xeul

08 septembre 2006

Détournement de star



Banksy, graffeur activiste londonien dont j'avais relaté en août dernier les vacances en Israel refait parler de lui avec une nouvelle opération subversive. Profitant de la sortie de l'album de Paris Hilton, il s'est lancé dans une belle opération de détournement. Acte I, se procurer légalement (acheter en magasin) un exemplaire du fameux CD. Acte II, détourner le livret (à l'exception de la couv) du CD en intégrant des textes comme "Every CD you buy puts me even further out of your league". Acte III, insérer à la place du CD original un CD gravé comportant des morceaux réalisés par Banksy et le remettre dans le boitier avec le livret détourné. Acte IV, dupliquer le nouveau CD en plusieurs exemplaires et les reconditionner sous blister. Acte V, retourner en magasin et substituer discrétement les fake CD de Paris aux originaux. Voilà, l'ensemble de la manoeuvre est filmée et visible sur...YouTube. Une façon maligne de faire connaître son action à l'échelle mondiale (mis en ligne le 31 août, la vidéo a déjà été vue par 168906 internautes), puisque seuls les acheteurs d'un faux CD de Paris Hilton vont découvrir la manipulation. Une action réfléchie et habilement médiatisée qui permet d'interpeller les acheteurs du CD de Paris sur sa légitimité artistique et la peopleisation générale de la culture. Comme le dit très justement Banksy en ouverture de son site, "If you want a audience, start a fight". Avis aux marques... Je suis prêt à parier que les CD modifiés de Banksy vont devenir des collectors et finir par se retrouver sur eBay. On attend la réaction de Paris ou la maison de disques...

07 septembre 2006

HD pas tout à fait Ready...



Alléchés à l'idée de voir la Coupe du Monde de foot en image haute définition, de nombreux Français ont craqué pour l'achat d'un téléviseur HD Ready, voire Full HD pour les plus audacieux (ou fortunés). HD Ready n'est ni plus ni moins qu'un label mis au point par les industriels du secteur et qui garantit les spécificités techniques minimales qui permettent à une TV de recevoir des programmes produits en HD. Bref tout allait bien jusqu'à ce que de nombreux clients aient beaucoup de mal à percevoir l'amélioration de la qualité de l'image par rapport à leur ancien téléviseur! Car le seul hic de la tv haute définition est...le manque cruel de programmes en haute définition. Avoir le récepteur, c'est une chose, mais les programmes sont rares pour l'instant, à l'exception des bouquets satellites, c'est un peu problématique... Autrement dit, le matériel de réception existe, mais pas les contenus! Car tourner en haute définition coûte très cher et peu de programmes pourraient être rentabilisés via ce nouveau format de production. Comme le résume avec subtilité dans LSA de la semaine dernière le président de Siemens HOCD, "'la promesse actuelle offerte par le HD Ready, ce n'est pas "avec cette télévision, vous avez la haute définition", mais "avec cette télévision, vous pourrez supporter la haute définition"!!! Si elle arrive demain, car rien ne dit que les producteurs de contenus vont massivement passer à la production de leurs contenus en haute définition. Alors, la Haute Définition, piège à cons ?

06 septembre 2006

Riche de malheurs



Libé de mardi consacrait un article à la Millionnaire Fair, une foire itinérante destinée aux très riches. Attention les yeux car "Quiconque entre dans le Millionaire Fair se voit transporté dans un pays de rêve rempli de tout ce que le monde peut offrir de plus beau et de plus luxueux". Ce qui est toujours rassurant à voir l'inventaire à la Prévert des multiples produits accessibles, c'est que la richesse est loin de garantir le bon goût (appréciation il est vrai très subjective). Mais ce qui m'a frappé est l'illustration de l'article: une photo mettant en scène une femme à la tenue exhubérante et d'un certain âge (la mère ?) et une enfant d'une dizaine d'années installée dans une réplique miniature de Mercedes. Un contraste saisissant oppose les deux visages: la femme arbore un visage extatique, pour ne pas dire plus alors que la jeune fille - qui est censée être celle qui s'amuse - semble profondément triste et désintéressée par son jouet de luxe. La richesse ne ferait-elle pas le bonheur ? Ceci me permet de rebondir sur une étude intéressante qui évalue les pays non pas en fonction de leur PIB mais du HPI. Le HPI, ou Happy Planet Index, est un indicateur qui repose sur une simple formule mathématique qui prend en compte trois paramètres pour établir un classement des pays: la satisfaction à vivre, l'espèrance de vie et l'empreinte écologique (la capacité à ne pas trop condamner l'environnement écologique des générations futures) liée au mode de vie. Et que nous apprend ce nouvel indicateur de développement ? Que ce ne sont pas les pays qui arrivent en tête de classement pour leur PIB où les habitants sont les plus heureux! La France arrive ainsi en 129 eme position sur 178 pays...A l'inverse, des pays pauvres se classent très correctement en terme de joie de vivre. A mettre en perspective avec le post que j'avais fait sur Peter Sloterdijk.

05 septembre 2006

Mobilité réduite ?


Mon post d'hier serait trop long! (c'est assez vrai). Mea Culpa. Pour remotiver ceux qui auraient pu être découragé par sa lecture, voici le résumé: 1/ l'arrivée de MySpace en France 2/ le phénomène de dépendance croissante des jeunes internautes chinois à leur ordinateur 3/ l'essor du processus d'externalisation des jeux vidéos 4/ Google et les affres de la notoriété 5/ le divorce de Tom Cruise et Paramount 6/ La marque US en mauvaise santé ou comment Disney va redonner le sourire au immigrants 7/ Le milliard d'obèses est atteint 8/ la réhabilitation de la langue populaire au Maroc 9/ le faux CGM d'Exxon 10/ Des vertus de l'apparence en Arabie Saoudite 11/ Le désarroi des français face au travail 12/ quelques perles musicales glanées sur YouTube. 12 sujets pour un post, en plus de rentrée, c'est vrai que ça fait beaucoup! Enfin, pour ceux d'entre vous intéressé par l'un des sujets ci-dessus, il faut se replonger dans le post d'hier. Pour les autres, l'info du jour: on a enfin réinventé la cabine téléphonique pour mobile. Une société, The Cell Zone, propose des cabines individuelles qui assurent isolation phonique dans des lieux publics tels que restaurants, librairies...pour le confort des clients et des utilisateurs de mobiles. A quand le retour du fil?
PS: le visuel est une photo parue dans un Télérama récent sur les provocateurs, et met en scène François Pinoncelli, dans une pose dite du "Penchieur"...

04 septembre 2006

Blog de Vacances

Trois semaines sans bloguer. C’est difficile de s’y remettre. A croire que le rythme se perd vite ! Choses vues en vrac, dans la presse, dans la vie et ailleurs. Côté Blogs, le Figaro voit dans l’arrivée de la version française de MySpace, « un séisme dans les blogs français » ! S’il est vrai que le succès phénoménal outre-atlantique du site de l’ami Tom, et son arrivée en version française, peut inquiéter quelques acteurs locaux avides de mettre la main sur des internautes en mal de destinations, je reste un peu sceptique sur la capacité de nuisance de MySpace version VF dans la blogosphère française. Non pas que le format MySpace ne réponde pas à une demande – d’ailleurs déjà bien comprise par des acteurs comme Skyrock et ses Skyblogs, mais plutôt que l’intérêt de la blogosphère française réside davantage dans sa capacité à proposer une grande variété de registre de contenus. Là où MySpace est à 90% un recueil de pages perso à apparence fluo, qui se prête finalement assez peu à l’exercice de l’écriture. Et a quand la version chinoise de MySpace ? Car la Chine est en train de devenir la première nation d’internautes dans le monde, avec pas loin de 123 millions d’internautes (sur a peu près 700 dans le monde), nous dit Libé du 22 août. Et le phénomène d’accoutumance à Internet fait apparemment des ravages chez les jeunes internautes chinois. Par personne dépendante, on entend « la personne qui passe plus de cinq heures par jour, pendant plus d’un an, devant l’ordinateur pour autre chose que son travail (Ouf !!!), qui tend à augmenter les durées, et pour cela réduit son temps de travail, de repos et d’alimentation, et se sent mal à l’aise si elle est privée d’Internet ». 10% des jeunes internautes chinois seraient donc accros à Internet. Je vous en parlais le 20 janvier dernier, c’est le dernier avatar du grand jeu de la délocalisation et s’est encore Libé qui revient dessus : des jeunes chinois jouent aux jeux vidéos comme World of Warcraft, pour le compte d’autres joueurs, occidentaux, qui ne souhaitent pas perdre de temps dans les échelons intermédiaires. Le tout est proposé comme un service payant et d’après l’article semble avoir un avenir certain. A quand le coach/psy en ligne pour avatars en mal de bien être ? Quoi d’autre ? Ah oui, un article sur Google, qui est ravi de capter plus de la moitié du marché de la recherche en ligne, mais semble apprécier plus modérément la rançon du succès. A savoir finir comme un vulgaire frigidaire voir un Caddie ®. Le terme Google, ou to Google est effectivement en train de rentrer dans le langage commun et fait son apparition dans les dicos. Du coup, les marketeurs de « Don’t be evil » cherchent à préserver la majuscule du moteur de recherche et inondent la presse de recommandations sémantiques sur le bon parler Googlelien…Un qui ne risque pas de perdre sa majuscule, c’est Tom Cruise, ambassadeur de poids de la scientologie. Après 14 années de collaboration juteuse, Mister Cruise et Paramount annoncent la fin des fiançailles. C’est le patron de Viacom qui s’est collé à l’exercice, mettant en avant que « les frasques de monsieur Tom Cruise sont devenues intolérables et pèsent désormais sur les entrées des films ». Tom Cruise et son associée, Paula Wagner, ont annoncé dans les jours suivants avoir monté une nouvelle structure de production. A quand la vie de Ron Hubbard ?
Si les Etats Unis étaient une marque, elle serait en crise, perçue comme bruyante, arrogante, insensible et ignorante. Arrêtez là ! Le diagnostic n’est pas de moi, mais de l’ancien patron de DDB Worldwide, agence de publicité renommée. Keith Reinhard, c’est son nom, vient d’être nommé à la tête d’une structure dont le but est d’améliorer l’image des Etats-Unis dans le monde. Comment ? Par exemple, en demandant à Disney de gérer les files d’attentes des contrôles de l’immigration aux States ! On a du mal à y croire, mais c’est bien vrai et c’est relaté dans le Figaro du 26 août. On pourrait demander à Walmart de réécrire le guide du parfait petit soldat US en Irak…États-Unis toujours, avec cette anecdote lue dans Courrier International : « dans le cadre de son accord bilatéral avec Singapour, les Etats-Unis ont réussi à lever en partie l’interdiction du chewing-gum dans la ville-Etat, obligeant les autorités à admettre son usage médicinal ». Attention à l’explosion de la bulle… Le milliard, le milliard, oui mais de dollars mais d’obèses ! La terre compte officiellement un milliard d’obèses nous apprend le Canard enchaîné, et ce n’est qu’un début puisque même les biberons et les pots pour bébés seraient trop riches. Bon appétit. Toujours dans Courrier International, un article amusant qui relate la réhabilitation de la Darija, langue de la rue marocaine, qui sort du ghetto pour s’imposer dans le paysage culturel et médiatique. Un publicitaire y va de son explication : la Darija serait « aspirationnelle. C’est le dialecte de la ville, soft, concis, que tout le monde peut comprendre ». A quand les pubs Vuitton en verlan pour séduire au mieux les jeunes ? La nouvelle pub Bravia de Sony n’est pas encore visible, mais je suis tombé sur un blog parlant d’une installation dans une galerie à Sidney, qui permet de patienter en regardant d’autres jolies balles colorées. Le CGM, ou Consumer Generated Media étant le dernier truc à la mode, les marques s’y mettent à leur tour, avec plus ou moins de réussite. On peut néanmoins décerner la palme de l’hypocrisie à Exxon qui s’exerce au marketing viral dissimulé derrière de faux CGM, livrés clé en main par sa boite de relations publiques, DCI. L’objet (qui aurait été réalisée par de jeunes espiègles) est visible sur Youtube et se veut une critique de la position d’Al Gore sur le réchauffement climatique,. Peu drôle, et surtout immédiatement identifié comme étant mis en ligne par la boite DCI…C’est ce qui s’appelle un bon exercice de relations publiques. Dans la série des études amusantes, celui-ci vu dans Marketing Magazine, qui évalue les pays où rechercher l’apparence la plus attrayante, prime. Qui est le grand vainqueur ? Les Etats-Unis, le Japon ? Et non, c’est l’Arabie Saoudite ! Autre étude vue dans Le Monde, la World Value Survey, enquête internationale sur les valeurs et les attitudes des citoyens dans plus de 80 pays. Deux questions portent sur la valeur travail. On y apprend que la « France est le pays développé où la part des gens satisfaits de leur travail est la plus faible ». Cerise sur la gâteau, parmi les pays d’Europe, la France se classe dernière pour la « liberté de prendre des décisions dans son travail »…Qu’en pense Laurence Parisot. Vite, un sondage à l’IFOP !
Et pour finir, j’ai été flâner sur YouTube à la recherche de perles musicales. Voici donc, dans le désordre et sans logique quelques trouvailles : on commence avec trois DJ’s, dans des registres très différents. C’est içi ou ou encore .. Dans un registre old school, vous pouvez allez voir ça. Pour ceux qui ne le savent pas, c’était cette année les 40 ans du Festival de jazz de Montreux. Une tranche de 1980 içi. Encore autre chose avec une grande dame du jazz, Betty Carter. Autre grand Monsieur, et toujours vivant (avis aux amateurs quand il repasse en concert), Archie Shepp. Plus funky, quoique, cette vidéo du Rubber Band. J’avais fait un post sur la mort de NHOP. Le voici, accompagnant Oscar Peterson à Montreux. Si je vous dis Dizzy Gillespie au Muppets Show ! Attention, c’est ultra chaud. Muppets toujours, avec un duo surprise…Et pour vous prouver que ce n’est pas une plaisanterie. Et enfin Zappa qui fait du vélo…A découvrir tout ça, on se demande bien ce qu’on va faire avec une TV dans le futur!
Et cerise sur le gâteau, enfin pour les amateurs de Mac, voici la technique pour télécharger les vidéos de YouTube et les visionner sur iTunes ou iPod. Ouvrez la page YouTube souhaitée via Safari. Ouvrez la fenêtre d’activité, repérez le fichier le plus lourd (en Mo). Double cliquez dessus pour le télécharger. Puis aller sur iSquint, téléchargez l’appli gratuite. Vous n’avez plus qu’à faire glisser le fichier téléchargé préalablement et l’ouvrir ensuite sur iTunes,iPod ou QuickTime. C’est pas sympa ça ? Merci Wired pour la combine et bonne rentrée à tous.