L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

31 juillet 2006

Vacance de blog



Après un Printemps au charbon, l'été sera au gazon.
Bonnes vacances à ceux qui en ont le loisir.
Je serais de retour tout début Septembre.
Alex

28 juillet 2006

Trendsetters de tous les pays, en gréve !



Que dire un vendredi matin, quand l'inspiration ne vient pas ? Parlez brièvement de la grève des Trendsetters américains et passez une petite pub. C'est un article rigolo paru dans The Onion qui relate ce mouvement de protestation des trendsetters US. Mécontents du manque de reconnaissance de leur inestimable apport à la culture américaine - "Without us, America would be wearing Nehru jackets and saying 'right on' all the time." L'appel à la grève est donc lancé et on s'inquiète déjà des fâcheuses conséquences: plus de tendances farfelues à commenter, plus d'épiphénomènes à disséquer...Ce serait alors l'avénement d'une nouvelle tendance en soi: laisser tomber l'observation de l'écume pour se concentrer sur les courants profonds, autrement plus riches d'enseignements. Allez repérer ce qui se cache derrière ces tendances de l'apparence pour en extraire des enseignements de fond. Par exemple, Floyd Landis, dernier survivant d'une époque révolue dans le cyclisme - le vainqueur présumé dopé ? Ou alors illustration récurrente d'un sport écrasé par les enjeux économiques et où le dopage est la régle ?

27 juillet 2006

Sac à bonnes idées...



US Airways vient de faire une découverte fantastique: ils ont trouvé un nouveau support publicitaire inutilisé en avion: le sac à vomi! Ce n'est apparement pas un gag-bag, et c'est TrendHunter qui nous l'apprend. US Airways est persuadé que le sac à vomi peut être un support publicitaire à commercialiser auprès d'annonceurs. Et c'est vrai qu'on peut dérouler à l'infini les avantages du support: une clientèle captive, un bon taux de prise en main et une image vraiment très select et valorisante pour l'annonceur...On imagine déjà les marques de luxe se ruer sur l'idée. Un sac à vomi oui, mais siglé Chanel, quel chic! Le sac à vomi d'US Airways ne peut-il pas se transformer en bonnet d'âne à l'intention de leurs services marketing ? En tout cas, pour les amateurs de sac à vomi, et les site suivants tendent à prouver que tout et n'importe quoi trouve toujours son amateur, la bonne adresse est ici ou ici...Ou peut être ici. Et pour les amateurs de Beanerie...

26 juillet 2006

Who's Emily ?


Tout Manhattan se passionne actuellement pour Emily. Mais qui est Emily ? Ce n'est pas un ouragan, quoi que. Emily est une jeune femme d'une trentaine d'années, mariée à un certain Steven, et qui s'est aperçu que son mari la trompait avec une de ses amies. Jusque là, une banale histoire de moeurs. Ce qui l'est moins est la façon dont l'histoire est devenue publique (sinon, nous n'en saurions rien). Emily s'est mis en tête de faire savoir à son cher Steven qu'elle était au courant de tout, d'une façon, comment dire, très visible. Elle a tout bonnement fait appel à des panneaux d'affichage pour faire passer son message (voir visuel) . S'adressant à Steven, et espérant son attention, elle lui explique qu'elle est au courant de tout, et que la vengeance féminine peut être un art à savourer... Emily a donc ouvert un blog (dont le profil a été vu plus de 100 000 fois), où elle revient sur sa vie avec Steven. A le lire, c'est une sorte de journal intime furieusement Desperate Housewive, avec leçon de gym Pilate, séance de shopping et commentaires acides sur un quotidien très américain. Elle explique aussi les raisons de son acte et annonce un programme intensif de 15 jours pour se débarrasser définitivement de son Steven, mais non sans avoir fait savoir à toute la ville ce qu'elle a endurée. Extraits: "So for the next two weeks, starting with today, I will exact revenge on my whoring husband. And who knows what a disparaged woman with lots of resources at her disposal might do?! It’s going to be 14 days of vengeance. 14 days of unbridled revenge. 14 days of Steven looking over his back to see what’s coming next. Because I’ve decided that 14 days is precisely the amount of time I’ll still devote to that faithless and deceitful husband before I wash my hands of him completely. These 14 days will be a message to all of those nut-sacks who betray their family. Remember in Jamaica, on our honeymoon, when you said we were now a family? Me and you. Oh, you remember! It was on the terrace, in our white satin robes, right after you came prematurely. (Shoulda seen that pattern!) 14 days of misery for Steven, 14 days of reprisal for me, and 14 days of fun for all of you reading this blog!Welcome to Emily’s 14 Days of WRATH! Wait till you see what I’ve got in store for Steven tomorrow – a wine tasting party with a twist!"... Ce qui me frappe avec cette histoire, au-delà son aspect sensationnel, c'est ce déplacement des relations intimes, conjugales, de la sphère privée, familiale vers la sphère publique, presque marchande, à travers l'utilisation de techniques publicitaires. Traduisant ainsi une irrésistible envie chez Emily de faire savoir à Steven qu'elle sait et que lui aussi (ainsi que tous ses amis et relations professionnelles) doit savoir qu'elle sait. Par là-même, on peut voir aussi dans cet acte une façon de revenir sur le devant de la scène, de réaffirmer sa valeur marchande sur le marché des sentiments. Oui, j'ai été trompé, mais je le fais savoir, je riposte, m'extrayant par là de la posture de victime, de femme trompée. Une façon de revenir victorieuse, prête à redébuter une nouvelle vie, sans Steven.

25 juillet 2006

Papa Vincent


C'est l'histoire d'un roi multi-cartes qui aimait avant tout faire plaisir aux enfants. Son nom est Vincent Malone. Je ne sais pas si vous connaissez le personnage, connu dans la publicité pour son travail de création radio. Mais le bougre a plusieurs cordes à son arc. Amateur éclairé de verlan enfantin et auteur collaboratif d'histoires pour enfants, Malone est aussi un musicien prolifique, multi-instrumentiste toujours à l'écoute des enfants et de leurs envies musicales. Une sorte de roi des papas comme il se définit lui-même. Bref, un type comme on doit peu en rencontrer dans la pub! Mais Malone est aussi en ligne, acteur infatigable d'une sorte de laboratoire qui s'est fixé entre autres missions la recherche de la meilleure définition possible du podcast...Allez Vincent, la bonne définition, elle est sur Wiki... Une ambiance décalée qui rappelle par moments l'esprit Deschiens. Alors, pour tout savoir sur Malone, deux pistes, l'une virtuelle, avec un site perso bien foutu qui récapitule l'ensemble des activités du bonhomme. L'autre, physique et pour le plaisir des oreilles et des bambins, le dimanche 30 juillet sous le Pont de Sully en concert. Et maintenant, de la pub!


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Vidéo envoyée par xeul

24 juillet 2006

"My job is personal again"

L'actualité vient parfois rappeler avec force que la communication peut difficilement faire l'économie d'une certain réalisme social. En l'occurence, les mésaventures françaises de HP viennent éclairer d'un jour nouveau la nouvelle campagne mondiale de HP. Le constructeur informatique, avec sa campagne "The computer is personal again", tente de réaffirmer la primauté de l'ordinateur comme vecteur d'expériences et d'aventures pour l'utilisateur. Le PC n'est plus un vulgaire ordinateur, mais une porte d'accès sur vos centres d'intérêts, une ouverture au monde. Et pour illustrer ce discours, HP a fait appel à quelques célébrités, dont Jay-Z. Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, c'est l'un des actuels moguls du rap américain. Patron de Def Jam et de Roc A Fella, Jay-Z est un acteur de poids de l'Entertainment américain. Pour l'anecdote, il a récemment lancé le boycott des champagnes Cristal de Roederer, après avoir accusé le nouveau boss de propos racistes...En attendant, Jay-Z s'est laissé séduire par HP pour illustrer la nouvelle campagne. Bref, tout allait bien et puis on tombe dans le Libé de ce we sur les témoignages de salariés français de HP, qui nous parlent d'une autre porte, celle du départ volontaire! HP France est en effet bien embêté: alors que la filiale française souhaitait supprimer une centaine de postes sur la base du départ volontaire, les candidats sont plusieurs centaines à vouloir quitter HP. Petit florilège des motivations, receuillies par Libé: «J'étais bien chez HP, mais travailler pour une entreprise qui fait des plans sociaux et, dans le même temps, des bénéfices, je n'adhère pas.» Ou encore "Mais elle ne se voyait pas passer sa vie «à compter les ordinateurs que vend HP»". Bref, tous ces salariés (qui on le sent bien, arriveront assez facilement à se recaser) souhaitent partir, et dans des conditions plutôt favorables. On a donc d'un côté une campagne qui prône l'épanouissement personnel et de l'autre côté des salariés qui veulent quitter l'entreprise par faute d'intérêt et d'épanouissement personnel...Tout ça pour dire que le discours de l'entreprise ne se déploie pas dans une bulle immaculée, étanche aux phénomènes sociaux, mais se trouve bien au contraire, constamment au contact de la réalité. Et que le discours institutionnel de l'entreprise est d'autant plus fort qu' il est en adéquation avec une certaine réalité sociale et économique. Y'a plus qu'à proposer un concert de Jay-Z chez HP France!

21 juillet 2006

Wal-Mart Attitude

Après le WAT (We Are Talented...) de TF1, la WAL (We Are Looser) - Mart Attitude. Décidément, le succès de sites comme MySpace fait saliver de nombreux annonceurs et on assiste donc à une débauche de création de sites communautaires, qui se veulent tous plus cool les uns que les autres. Malheureusement, le cool, ça ne se décréte pas. Et Wal-Mart en fait l'expérience à son tour, relatée dans un article plutôt inhabituellement critique d' AdAge. Face à la concurrence croissante de Target (autre grande chaîne de distribution US), Wal-Mart essaye désespéremment d'adopter une posture à même de séduire les jeunes ados américains. Pour celà, Wal-Mart lance le HUB, un site qui permet de créer sa page perso, héberger des vidéos de son cru et pourquoi pas gagner des "prix fabuleux" en participant à un concours de vidéo (rien que de lire la notice juridique donne mal au crâne!). Les heureux membres de ce club sont appelés les Hubsters, une fine allusion aux Hipsters, détenteurs de la Hip Attitude. Donc les gentils Hubsters sont fermement conviés à mettre leur journal intime en ligne, pour la plus grande joie de Wal-Mart. Mais attention les enfants, ici, c'est pas MySpace! Pas de vidéo qui "Contain materials that are profane, disruptive, unlawful, harmful, threatening, abusive, vulgar, obscene, hateful, or racially or ethnically-motivated, or otherwise objectionable". Ouf, on s'arrête là. Et tout est de la même eau: les parents peuvent être prévenus par email en cas de soucis. Bref, tout est encadré, aseptisé, réduisant la possibilité d'expression à proclamer son amour de Wal-Mart. Les quelques profils déjà en ligne sont une apologie de l'American Way Of Life, hymne à la conso débridée de jeunes chipies, images de skaters propres sur soi, et juste ce qu'il faut de multi-ethnique, pour ne pas oublier le pouvoir de consommation croissant des Latinos ("Aujourd'hui nous manifestons, demain nous votons"). Voilà, c'était la dernière tentative en date de social network brandé. Un contre-exemple absolu de ce que recherche les jeunes et qui illustre la profonde méconnaissance des régles de base de l'outil Internet (qui rappelons le, permet aujourd'hui à tout un chacun de produire et de promouvoir sa production en toute liberté). Finalement, c'est peut être un site qui serait idéal pour servir d'interface entre la DRH de Wal-Mart et les jeunes qui rêvent de bosser chez eux... Jeune, si tu veux toi aussi, rejoindre l'univers souriant de Wal-Mart, crée ta page perso sur The Hub!

20 juillet 2006

Pump it Up



L'Oeil du Xeul fait partie des blogs recensés par le magazine Stratégies de la semaine passée qui consacrait un dossier sur les blogs de l'été. Je suis donc condamné à ne plus prendre de vacances cet été...
Dans un tout autre registre, et découvert via la newsletter de Springwise, voici la PlayPumps. Quesako ? Il faut savoir qu'un tiers de la population mondiale est privé d'accès à l'eau potable. De nombreux dispositifs d'extraction d'eau existent mais ils nécessitent tous une alimentation énergétique, qu'elle soit d'origine solaire, électrique, manuelle ou autre. La PlayPumps propose une solution alternative et auto-suffisante qui occupe et amuse les enfants tout en permettant de pomper de l'eau. Le principe est tout simple, comme souvent avec les idées brillantes : les enfants jouent à faire tourner une grande roue qui repose sur un axe, comme une sorte de manège. Et la force motrice crée par cette action permet d'actionner une pompe en sous-sol qui extrait de l'eau des nappes souterraines pour la stocker dans un réservoir de 2500 litres enfoui dans le sol. Si c'est pas clair, le schéma du site l'est nettement plus...Plus de 700 pompes ont déjà été installées en Afrique du Sud, et pour les amateurs, il est possible de faire un don en ligne pour aider à de nouvelles implantations. Bref, c'est le genre d'idées follement Shadockienne qui relativise toujours fortement, à mon sens, le sens de nos labeurs quotidiens et de nos petits états d'âme.

19 juillet 2006

Tag Attack





Attaque et contre-attaque. La ville de San Francisco se lance dans une grande campagne anti-graffiti et a confiée à l'agence de pub BBDO le soin de produire les affiches. La stratégie mise en oeuvre peut se résumer ainsi: le syndrome NIMBY (Not In My Backyard) inversé. Partant de l'idée "Et si ça se passait chez vous ?", les affiches mettent en scène trois personnages, homme, femme et enfant qui sont photographiés dans des intérieurs entièrement taggés, avec le slogan "Clean Up tagging in your neighborhood before it really spreads". Signé Graffiti Watch, le principe rappelle fortement le système du Neighborhood Watch: une veille préventive des citoyens d'un quartier à l'égard de tout individu "étrange" qui viendrait rôder. Bref, une campagne dont le ressort est équivalent à ce que proposait la Mairie de Paris il y a quelque temps avec ses affiches mettant en scène des intérieurs ressemblant à des dépôts d'encombrants et le slogan "Pas de ça chez vous ? Paris c'est chez vous!". Là où celà devient intéressant, c'est que la contre-attaque ne s'est pas faite attendre. Wooster Collective, Le site de référence du graff urbain, prend donc position sur l'intérêt de cette campagne en s'interogeant sur la pertinence de l'utilisation des ressources de la ville et sur le fait de savoir s'il n'y avait pas mieux à faire, comme développer des programmes de soutien aux arts officieux. Et de poser la question qui fâche: en quoi le graff serait-il une agression supérieure à la publicité extérieure. Pourquoi une pub dégueulasse en affichage serait-elle mieux tolérée qu'un graff réussi ? Et d'enfoncer le clou en se demandant pourquoi une floppée de campagnes de pub récentes reprennent les codes graphiques du graff. Et d'ironiser sur BBDO qui fait une campagne contre les graffitis un jour et en reprend l'esthétique un autre jour pour une autre campagne. Bref, le débat est ouvert. Et en attendant, de nombreux Mashups des pubs originales sont visibles sur le site de Wooster.

18 juillet 2006

Parce que le consommateur le veut bien !



Sony travaille à la réalisation de sa deuxième pub pour les téléviseurs Bravia. Le succès du site - le film a été visionné plus de sept millions de fois (et suscité de nombreuses versions alternatives), le site est référencé sur plus de 8000 blogs - encourage Sony à passer à la vitesse supérieure. Afin de répondre aux attentes des amateurs de la technologie Bravia, décrits dans BrandRepublic par le vice-président marketing Europe de Sony comme "... tech savvy, they are passionate about embracing new technologies, which means online is the ideal medium to connect with this market." Sony joue donc la carte de l'interactivité, en utilisant tout le potentiel du média internet: fil RSS pour suivre les actualisations (making off, etc), partenariat avec les Google Video, YouTube et autres Flick'r pour transmettre du contenu vidéo à même d'être utilisé par les internautes, accès à des webcams placées sur le tournage, prêt de caméscopes à des bloggers pour venir sur le tournage... La future pub, un hymne aux couleurs reposant sur un travail de peintures et de feux d'artifices, sera visible sur le site avant d'être diffusée à la télé. Une approche interactive, qui joue la carte de l'implication et de la valorisation des afficionados de la marque, en misant sur l'échange. Autrement dit, quand vos consommateurs aiment vos produits au point de passer du temps à créer leurs propres pubs (voir Current TV), il serait vraiment stupide d'aller à l'encontre de la tendance en cherchant à tout prix à "contrôler" le message (voir post sur Coca vs Mentos).

17 juillet 2006

Snickers With Attitude



Black Eyed Peas succombe aux charmes de la barre chocolatée. Pour la promotion de Snickers aux USA, un site a été créé qui relance les aventures des Mysteries Five . Dans le rôle des Mysteries Five, on retrouve donc les Black Eyed Peas et le fameux Scooby Doo, rebaptisé Say Say. Intitulé Instant Def, le site propose une aventure en cinq épisodes (intitulé Digisodes) mis en ligne au cours de l'été. Le travail créatif est assez intéressant, à mi-chemin entre le dessin animé, le film d'animation et le cinéma. Les ingrédients du succès: un travail de production très pro, une bande son mainstream qui colle aux envies d'un jeune public, juste ce qu'il faut d'humour décalé. Quant au scénario du film, c'est toujours la bonne vieille histoire de défense du vrai hip hop...Voilà, je ne suis pas sûr que BEP renforce sa crédibilité de Hip Hopper dans ce partenariat, mais ça doit être le cadet de leurs soucis. On est loin de Niggers With Attitude...En tout cas, celà confirme la position prédominante qu'à pris le Hip Hop (au sens large) dans la culture musicale middle class américaine. Et donc son utilisation marketing pour toucher les jeunes blancs amateurs de rap Black. Je ne sais plus qui disait "les jeunes noirs courent après la richesse des blancs et les jeunes blancs courent après le cool des Blacks".

13 juillet 2006

Vieilles bulles cherchent idées jeunes



L'histoire commence comme ça: des joyeux drilles s'aperçoivent du caractère explosif (c'est peu dire) du mélange Coca Cola - Mentos. Le phénomène est bien évidemment filmé et mis en ligne, suscitant un vaste mouvement de bouche à oreille . L'émulation aidant, des centaines de variantes sont visibles. Inévitablement, l'info se retrouve dans les grands journaux américains, comme le Wall Street Journal. Bref, une formidable opération de marketing viral, mais avec une donnée importante: aucune des deux marques n'est à l'origine du phénomène. Tout part du consommateur et est amplifié par le Net. La réaction première de Coca est de minorer le phénomène et d'espérer par la bouche d'un porte-parole du groupe : ""We would hope people want to drink [Diet Coke] more than try experiments with it"... Du côté de Mentos, on s'affirme plutôt content de la situation, ayant bien compris que cette "prise de pouvoir" des consommateurs sur le produit est un bon indice de sa popularité. Et d'entamer des discussions avec Grobe & Voltz, les auteurs du petit film ci-dessus, afin d'amplifier le phénomène. Fin du premier round. Puis Coca se réveille (voir interview du directeur marketing monde dans le Figaro), découvre le pouvoir du consommateur et se dit: faisons un site (cliquer sur USA) de concours vidéo où les internautes proposeront leur production autour du thème de "l'essence du réalisateur", fine allusion à la signature de Coca, The Essence of you. Bref, plus de lien direct avec le fameux effet Mentos. Si la forme du site, réalisé par AQKA, est super léchée, le fond est nettement moins intéressant, puisque comme le relève BL Ochman dans un article au titre saignant de sa newsletter - "Coke trying to get new media: like a middle-aged guy trying to look young and hip", la plupart des films proposés sont de la pub détournée pour des techniciens vidéo! Voilà. Tout ça pour dire que la richesse du consumer-created réside justement dans le fait que c'est l'usager qui le réalise, et pas la marque. Et que toute communication de marque qui souhaite s'appuyer sur ce type de contenu ou en susciter la création doit intégrer la dimension de liberté qui doit être laissé à l'usager. Autrement dit, mieux vaut être à l'affut d'un phénomène et l'amplifier habilement à son avantage que de vouloir créer de toutes pièces de faux consumer-created très formatés.

12 juillet 2006

Responsabilité ?



Le principal enseignement de l'étude hier, à savoir la préférence accordée par une partie des jeunes consommateurs américains aux marques ayant une forte image de responsabilité sociale et environnementale, est balayé par le résultat d'une autre étude, émanant de Landor cette fois-ci, et qui révélerait que 58% des sondés ne se considérent pas spécialement comme "Eco-friendly" mais plutôt comme des "Not Green Interested". Traduit du bolo-bolo, celà veut dire n'attachant pas un intérêt fou aux pratiques environnementales responsables, comme le recyclage, la responsabilité sociale d'entreprise (sur les limites de laquelle les américains seraient peut être d'une extrême lucidité. Voir posts ici et ici et encore ici). Bref, comme nous le rappelait ce cher Bush, le mode de vie américain n'est pas négociable!
Dans un tout autre registre, on apprend avec bonheur que Zidane garde l'entière confiance de ses sponsors. Tant mieux pour lui. La mise en perspective du désormais fameux coup de boule de Zizou avec la ligne de coke de Miss Moss (qui avait fait fuir une bonne partie de ses partenaires publicitaires, avant de les voir revenir quelques mois plus tard...) est riche d'enseignement sur l'échelle de valeurs des annonceurs: coup de boule contre ligne de coke, avanatge au premier dans la hiérarchie des "valeurs"...
Quoi d'autre ? Ah oui, un dîner belge dans le ciel. Dinner in the Sky (c'est du flamand!) vous propose une expérience à mi-chemin entre le manège de Foire du Trône et la dégustation culinaire. Pour amateurs à l'estomac bien accroché! Rien que pour l'utilisation musicale d'un thème d'Ella (enfin je crois à l'oreille) sur la page d'accueil, j'en aurais parlé.
En illustration, une bonne pub pour sensibiliser les récalcitrants à la problématique des places réservées.

11 juillet 2006

Fuck Attitude











C'est le principal enseignement d'une étude réalisée aux USA auprès de 1800 jeunes de 18 à 30 ans: 33% des interviewés disent préférer les marques réputées pour leur responsabilité sociale et environnementale. Pas d'affolement, le fun et les paillettes fonctionnent toujours mais les consommateurs ont une conscience croissante qu'ils peuvent agir au service de leurs convictions au travers de leurs choix d'achats. Dès lors, la prime à l'empathie est donnée à des marques qui affichent clairement leurs engagements éthiques (voir American Apparel, mais aussi StonyField Farm, Innocent, Ben& Jerry malgré son rachat). Un phénomène qui n'est finalement pas si étonnant dans un univers consumériste où le fait d'exhiber/consommer des marques à forte valeur éthique fait office de brevet de bonne conduite. La marque, et son image, deviennent ainsi le substitut par lequel l'individu affiche ses engagements.
Côté création, vous pouvez allez découvrir le site mis en ligne par Absolut pour le lancement de sa dernière création, Absolut RubyRed. Une promenade musicale qui varie en fonction des choix de l'internaute au sein d'un univers créatif onirique. Une espèce de mix entre les collages surréalistes à la Monthy Python et une bande son qui n'aurait peut être pas déplu à Zappa. Et petit plus, il est possible de télécharger votre périple pour le visionner sur iPod ou PSP...

10 juillet 2006

Foot alors!



Et voilà, la Coupe est pleine et ne reviendra pas déverser son flot consensuel de "Victoire en chantant" sur les Champs. C'est l'Italie qui empoche donc la victoire, consacrant la suprématie des équipes pragmatiques réalistes dans ce Mondial. Laissons à la presse la joie de nous dresser le grand tableau des gagnants et perdants de cette football-effusion. On ne verra pas non plus Thierry Rolland chausser ses crampons pour partir à l'assaut de la Concorde...Et revenons à TF1 avec son dispositif spécial Finale de Coupe en direct de la terrasse Publicis sur les Champs. Petit retour sur l'art du direct. Les Champs étant le thermomètre de la ferveur nationale en ces temps de compétitions sportives, TF1 ne pouvait se permettre de ne pas proposer des images des lieux après chacune des victoires de l'équipe de France. Ce qui est intéressant, à mon avis, est la montée en puissance du dispositif. Lors du 1/4 de finale France - Brésil, la chaîne privée avait dépêchée sur les Champs une malheureuse envoyée spéciale. Celle-ci, au niveau du bitume, ne pouvait que constater l'ambiance de fête qui régnait, et qui se traduit dans ces cas là par de sympathiques jeunes qui font force signe dans le dos de la journaliste, au point que celle-ci se retourne pendant son intervention. Bref, TF1 était à hauteur citoyenne. Pour la demi-finale France - Portugal, le dispositif prend de la hauteur, pour trouver refuge sur une terrasse surplombant les Champs à mi-hauteur, à l'abri de toute manifestation intempestive de joie. Une situation intermédiaire qui n'autorisait pas encore ces fameux panoramiques sur la foule en délire...Et enfin, le dispositif de finale. TF1 a transporté tout son dispositif sur la terrasse de l'agence de publicité Publicis, qui offre une vue privilégiée sur l'Arc et l'avenue (et par la même occasion une belle audience médiatique pour la renommée de Publicis...). Et accueillait pour l'occasion un panel d'happy few, de Tapie à Bugsy en passant par Lorie ou...Comment TF1 en est arrivé à se retrouver chez Publicis ? Une hypothèse purement personnelle: lors de la demi-finale France- Portugal, on a pu apercevoir côte à côte Etienne Mougeotte, vice-président de TF1 et Christophe Lambert, président de Publicis Conseil. Le second aurait-il "conseillé" au premier les charmes de sa terrasse ? Question palpitante ! Allez, une petite pub en forme de rébus pour un début de réponse...

07 juillet 2006

Regards



Trois petits sujets différents qui finissent peut être par se rejoindre.
Michael Wolf, photographe américain, a créé en 2004 une installation autour des jouets fabriqués en Chine, intitulée The Real Toy Story. La Chine produit 75% des jouets fabriqués dans le monde et il semble que ce n'est pas toujours un jeu à voir les conditions de production...La physionomie du nouveau ballon Teamgeist aura-t'elle un impact sur les conditions de travail des petits peintres de damiers noirs ?
Jan Chipcase travaille au Centre de recherche de Nokia à Tokyo. Son travail s'apparente à de l'ethnographie de terrain: observer et analyser les usages liés au mobile dans les pays émergents (marchés de demain pour la téléphonie). Il revient de ses voyages en Inde, Afrique du Sud ou Ouganda avec des carnets de photo qui montrent les tendances à l'oeuvre dans ces pays: la force de la culture de la réparation par exemple(un terme tombé en désuétude dans nos sociétés technologiquement développées...). Son site propose plusieurs enquêtes de terrain sur les usages du mobile. Une façon de voir la modernité avec un autre oeil.
Et enfin pour rebondir avec mon post récent sur le programmme ACT, les Nations Unies ont créé un site dédié à la création publicitaire touchant aux questions du développement durable sous toutes ses formes. Une vaste base de plus de 700 publicités (tv, presse, outdoor...) est accessible. Avis aux amateurs.

06 juillet 2006

Une virtualité toujours plus réelle



Je vous parlais le 21 juin dernier de l'initiative d'American Apparel qui avait ouvert une boutique virtuelle dans le jeu vidéo online Second Life. Pour avoir un aperçu des possibilités offertes par cette "seconde vie", des petits films faits par des résidents sont visibles. Un autre événement récent vient confirmer l'imbrication croissante entre réalité et mondes virtuels: la tenue d'une conférence, intitulée "Avatar-based Marketing: What's the Future of Real-Life Companies Marketing to Second Life Avatars?". L'objet de la rencontre d'une cinquantaine de participants était d'échanger des expériences entre marketing réel et marketing virtuel. Ce qui est plus étonnant est le dispositif adopté pour tenir cette conférence: celle-ci s'est déroulée de façon tout à fait virtuelle, étant hébergée à l'intérieur même du jeu Second Life, et les participants étant représentés et matérialisés en 3D par des avatars. La retranscription des débats est accessible ici.
Dans un tout autre registre, un excellent dossier sur le blog sexe de Fluctuat sur l'homme-pétasse! Et oui, les femmes n'ont pas le monopole de la vulgarité.

05 juillet 2006

Voir qu'on est vu...


Un truc qui m’a frappé en regardant Allemagne – Italie hier soir, c’est le rapport des supporters à l’image, plus exactement à leur propre image. A chaque fois que la caméra cadre un groupe de supporters dans les tribunes, ceux-ci s’aperçoivent très vite de leur présence à l’antenne en se voyant sur les écrans de retransmission installés dans les stades. Et manifestent alors une joie décuplée à l’idée d’être dans la petite boîte. C’est en général le moment que choisit le réalisateur pour changer de plan, comme s’il se sentait presque coupable d’avoir donné un moment de célébrité à des inconnus. On a toujours vu des images de supporters lors de retransmission de matches, mais ils n’apparaissaient pas aussi réactifs à la diffusion de leur propre image, presque à l’affut. Ce qui me semble intéressant dans ce comportement, c’est le changement de rapport à l’image télévisée de soi-même. Dans ces temps de téléréalité et autres gloires télévisuelles à bon compte, le fait de se voir à la télé est presque devenu une fin en soi, sans que la raison en soit d’une quelconque importance. Ce qui compte c’est d’être vu, mais surtout de voir qu’on est vu et faire savoir qu’on en est ravi. C’est assez étonnant. D’ailleurs, certaines marques ne s’y sont pas trompées en proposant des dispositifs en ligne dont l’intérêt est de transformer l’internaute anonyme en star acclamée par les supporters. On en revient toujours à la fameuse minute télévisuelle de célébrité. (le ¼ d’heure cher à Warhol est devenu trop cher…).

04 juillet 2006

Tu penseras à me dire Vous



Le tutoiement en entreprises serait devenu un véritable outil de management. Voire un nouveau mode de management, dit management de proximité! Qui impliquerait une certaine égalité entre les salariés. Et serait révélateur d'un nouveau mode de relations, plus cool, en entreprise. Heureusement, à chaque nouvelle tendance son sociologue, en l'occurence Jean-Pierre Le Goff, pour relativiser un peu la portée de ce tutoiement managérial. D'après Le Goff, cité dans le Figaro, "tout le monde est supposé à égalité dans l'entreprise, mais ce n'est pas vrai: tout le monde n'est pas rénuméré pareil, n'a pas les mêmes compétences, ni les mêmes responsabilités". Ouf, on respire. Je me voyais déjà aller voir mon patron pour lui dire "tu m'augmente"! Un sondage apporte peut être une autre explication au phénomène du tutoiement. Selon le baromètre Accor Services, les Français seraient heureux au travail mais pas dans leur entreprise! Le charme des sondages qui disent une chose et son contraire...Et si finalement, le tutoiement en entreprise n'était pas la soupape qui permet de dire régulièrement à ses chers collègues: Ah, qu'est-ce que tu me fais chier! Allez, une bonne pub pour rester dans la thématique canine.

03 juillet 2006

KaKatre Attitude



C'est une étude réalisée dans les rues de Londres par des universitaires anglais, et relatée dans la presse française de la semaine passée qui l'affirme: les conducteurs de 4X4 téléphonent quatre fois plus souvent au volant de leur véhicule que la moyenne des conducteurs. Et cerise sur le capot, 20% des propriétaires 4X4 ne portent pas leur ceinture contre 2% des autres automobilistes. Qu'en déduire ? Que les amateurs de 4X4 sont de grand communicants ou qu'ils se foutent royalement des autres ? Persuadé d'être au-dessus des régles élémentaires de sécurité, protégés qu'ils sont dans leurs deux tonnes de tôle contre les agressions du monde extérieur. Et le faible port de la ceinture pourrait accréditer cette hypothèse. Le seul hic, c'est que gros KaKatre avec visibilité réduite plus mobile en ligne, et le tout en ville, ça fait beaucoup de risques pour pas grand chose (voir posts sur 4X4). Le conducteur de 4X4, symbole du "Parce que je m'en fous bien" ?