L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

30 juin 2006

Inpes / Une campagne qu’il faut mériter...



L’Inpes, qui collabore avec l’agence FCB, vient se sortir sa nouvelle campagne antitabac. Campagne qui repose principalement sur un spot qui met en scène une classe d’élèves invitée à venir visiter Toxic Corp, une entreprise de production de cigarettes. Dans un décor immaculé, les élèves évoluent parmi des cadavres et se voient invitées par de charmantes hôtesses à devenir des « fumeurs de remplacement ». Ce fil sera uniquement visible en ligne via un site dédié qui propose aussi un jeu vidéo. Le directeur de l’Inpes explique qu’un « plan médias classique avec un spot signé du Ministère aurait contribué à nous discréditer auprès d’une cible qui rejette toute forme de morale et de discours institutionnel ». S’il est effectivement malin de passer par le jeu vidéo pour toucher cette population et utiliser les codes créatifs et médias affinitaires des jeunes – le Net, on peut s’interroger sur l’efficacité de la stratégie virale qui est souhaitée à propos du film, sachant qu’il faut s’inscrire sur le site en laissant ses cordonnées pour pouvoir accéder au contenu. Une démarche qui risque malheureusement de refroidir beaucoup de jeunes internautes. On voudrait bloquer la diffusion du film qu’on ne s’y prendrait pas autrement! Heureusement, le film est visible sur YouTube ! A titre d’exemple, on peut aller voir ce que proposent les américains de TheTruth sur le même thème.

Jeux d'enfants ?



Les nouvelles technologies ne s'arrêtent pas au monde des adultes, mais s'infiltrent aussi puissamment dans l'univers des jeux pour enfants. Quel sera l'impact de ces nouveaux types de jeux sur le développement des enfants, leurs capacités créatives et d'imagination ? Experientia tente d'apporter quelques éléments de réponse à ces questions en publiant un guide intéressant des grandes tendances à l'oeuvre dans l'univers des jeux électroniques et des jouets. Des consoles aux jeux éducatifs en passant par les jeux d'action ou de création, voici un tour d'horizon des jouets du futur...proche. Pour rebondir sur mon blog d'hier, j'ai trouvé sur le No Man's Blog un appel un peu similaire sur la nécessaire coalition des ressources et compétences de la communication pour aider aux changements des comportements et attitudes qui peuvent faire évoluer les comportements vers plus de responsabilité. Et enfin pour en finir avec Cannes, recherche Lion d'Or perdu: on ne sait s’il s’agit d’un énième Fake mais comme l’histoire est bien drôle, on la relaye même si c’est un peu gros : des créatifs suédois auraient égaré au cours d’une party nocturne sur la plage bien arrosée leur récompense. Ils ont l’air très embêtés…

29 juin 2006

Implication



Depuis 2001, Advertising Community Together est la vitrine de la capacité publicitaire à se mobiliser efficacement sur des thématiques liées au développement durable et équitable et à la responsabilité sociale. Chaque année, lors du festival publicitaire de Cannes, est donc récompensé un ensemble de campagnes mondiales réalisées pour des ONG. Au-delà du simple exercice de bonne conscience que certains ne manqueront pas de pointer du doigt, la démarche me semble assez positive et devrait être encouragée. On ne peut d'abord nier la force de persuasion de la mécanique publicitaire quand elle est bien mis en oeuvre (voir par exemple la dernière campagne d'Amnesty en Suisse). Et à ce titre, on ne peut qu'encourager la création de dispositifs variés de communication pour sensibiliser les populations aux innombrables problèmes qui nous entourent. Ensuite, l'exercice publicitaire exercé au service de causes justes me semble salutaire pour la publicité elle-même. Salutaire pour la profession, en l'obligeant à s'extraire d'une pure logique marchande de production et à mettre ses outils au service de causes non lucratives. Mais on pourrait pousser la réflexion et se demander jusqu'à quel point, et à travers des dispositifs de communication adaptées, les marques elles-mêmes ne pourraient pas s'impliquer davantage face à ces combats. Sortir d'une vision purement économique et forcément à court terme pour s'impliquer réellement et à long terme. Après avoir tenu d'innombrables discours de façade sur leur responsabilité sociale, n'est-il pas temps que les entreprises qui en ont les moyens s'y mettent réellement ? N'ont-elles pas tout à gagner? Dans un monde où la consommation à bon compte des "valeurs" de marques a remplacée l'engagement citoyen et fait office de cache-misère pour des individus en mal d'implication. Si porter une marque dite "commerce équitable" permet à son propriétaire de jouir de cette image de responsabilité sociale, pourquoi ne pas accentuer le phénomène? A l'instar d'un Bono, qui en créant la marque RED, lutte contre le Sida à sa façon: proposer à des marques (Motorola, Amex, Converse...) de pouvoir griffer certains de leurs produits du logo RED en échange du reversement d'une partie du chiffre d'affaire réalisé sur ces produits à l'Unitaid. On lutte pas à contre-courant de la tendance générale, mais on peut influer sur le cours de la tendance, à son échelle. Alors, à quand de grandes campagnes orchestrées par ACT, mais aussi par de grandes entreprises sur des problématiques mondiales ? Quelques chiffres qui me sont tombés dessus hier devant la tv, pour stimuler la créativité: s'il faut trente dollars pour acheter un AK47 d'occasion en Afrique, il faut compter 60000€ pour acquérir un Kg d'absolu de fleurs d'Iris (l'extrait le plus concentré). S'il y a environ 700 millions d'internautes dans le monde, pas moins de 640 millions d'armes à feu légères sont aussi en circulation dans le même monde...qui font 1000 morts par jour.

28 juin 2006

Bud VS Heineken



Les grandes réunions sportives sont encore un des rares évènements à rassembler des audiences mondiales, qui justifient le prix élevé du ticket d’entrée pour les sponsors officiels (de l’ordre de 40 millions € pour la Coupe du Monde). Face à ces sponsors officiels, de nombreuses marques essayent de trouver un peu de visibilité de façon détournée. Les grands événements sportifs de ces vingt dernières années ont tous été l’occasion de ce que l’on appelle des opérations d’Ambush Marketing (littéralement Marketing en embuscade). Cette Coupe du Monde n’échappe pas à la règle. Le grand combat oppose Budweiser, sponsor officiel à Heineken. Depuis plusieurs mois, Heineken mène une sorte de guérilla en ligne avec des films viraux qui montrent les aventures de supporters bataves échappant à la surveillance des pandores de la FIFA en arborant des chapeaux de type Tyrolien qui s’avèrent être des porte-voix extensibles, aux couleurs Heineken. La tension a atteint son maximum lors du match Hollande – Côte d’Ivoire, lorsqu’un bon millier de supporters hollandais ont dû laisser leurs pantalons à l’entrée du stade, pantalons estampillés Heineken ! Là où ça se corse, c’est qu’en Allemagne, on aime bien la bière, et pas forcément la bière américaine…D’où un vent de contestation contre cette bière qui n’en serait pas vraiment, avec force sites et blogs à l’appui. Ce qui pourrait n’être qu’une anecdote illustre à mon avis la tendance forte du nouveau rapport des individus aux marques. Il ne suffit plus de payer pour être vu. C'est d'ailleurs mis en avant dans un sondage publié par Les Echos qui montrent une perception parfois erronée chez les consommateurs de qui est ou pas sponsor officiel de la Coupe du Monde. Ainsi de Nike ou Pepsi qui apparaissent, à tort, comme sponsors officiels aux yeux des consommateurs. De plus, il ne suffit plus d'être vu pour être apprécié par des consommateurs qui affichent parfois une certaine méfiance vis à vis des grandes marques. Car ce mode de publicité ne correspond plus vraiment aux attentes des consommateurs, qui préféreront toujours une marque maligne, qui joue la carte de la connivence et du divertissement, et arrive à exister médiatiquement à travers des dispositifs alternatifs (voir la victoire de Marc Ecko à Cannes). Quant à Budweiser, il aurait pu prendre en considération quelques leçons de stratégie culturelle en se doutant bien qu’il n’était pas en territoire conquis en Allemagne sur la thématique de la bière…et que sa posture de sponsor officiel pourrait presque apparaitre comme un outrage aux yeux de certains amateurs de bière. Bref, s’il faut désigner un vainqueur, on peut estimer qu'Heineken a pris un peu d’avance. Et en poussant un peu le bouchon, on pourrait presque dire qu'être sponsor officiel devient un aveu de faiblesse à imaginer des stratégies de communications innovantes et aternatives. Enfin, c'est à relativiser. PhillyNews. / BBC

27 juin 2006

Blancheur animale



Dans son livre Le Village métamorphosé, Pascal Dibie, ethnologue, revient sur une anecdote (p.246) à propos de Jean Monod, autre ethnologue fameux pour ses travaux avec les Indiens d'Amazonie. L'histoire est la suivante: Jean Monod "s'installait doucement et essayait de faire sa place au milieu des Indiens [ Piaroa, au bord de l'Orénoque] quand, un jour de juin 1968, arriva sur le fleuve une lancha qui lui apportait du courrier et quelques provisions. Ce jour-là, les Piaroa qui déjà s'en doutaient eurent confirmation qu'ils avaient bien parmi eux un cannibale. L'ethnologue, en même temps qu'il ouvrait une boîte de corned-beef, feuilletait un Paris Match dont la couverture représentait un étudiant parisien ensanglanté, couverture choc de ce Mai 68 qui se déroulait aux antipodes. Pour les Piaroa, la preuve en était faite: depuis le début, ce séduisant jeune homme n'avait cessé de leur montrer ses dents - Monod souriait en effet souvent à belles dents blanches - eux, en vrais humains, noircissaient les leurs pour ne pas manifester d'agressivité animale...Ce que le Blanc regardait était de toute évidence la photo de l'homme qu'on lui avait livré en boite ! Jean Monod fut obligé de s'enfuir, au risque réel d'être fléché." Eux, en vrais humains, noircissaient leurs dents pour ne pas manifester d'agressivité animale. Je trouve que cette anecdote éclaire de façon assez saisissante la profonde variabilité de ce qu'on appelle progrès ou civilisation. Alors que le "bon sauvage" marque sa compréhension de ce qui le sépare de l'animal sauvage et de son agressivité en se noircissant les dents, l'homme "civilisé" lui, exhibe ses dents blanches comme un trophée de chasse. Un signe de bonne santé et de vitalité sociale, presque un passeport pour la réussite. Est-ce à dire qu'il faut faire preuve d'agressivité animale pour réusssir à s'intégrer dans nos sociétés modernes ?

Pour rebondir sur le sujet, une petite vidéo assez bluffante qui montre le travail effectué autour des mandibules de Marlon Brando (prises lors de shootings datant de 1978) pour le réintroduire dans le nouveau Superman version 2006.

26 juin 2006

Plus on communique, moins on a d'amis !!!



C'est la conclusion quelque peu paradoxale qu'on peut tirer de la lecture d'une étude réalisée en 2004 et publiée par l'American Sociological Review. Citée dans Libération, l'étude montre qu'en vingt ans la proportion d'américains sans amis a doublé. Là où l'américain moyen avait trois amis en 1985, il n'en compte plus que deux. Et cerise sur le gateau, 25% des interrogés déclarent ne pas avoir un seul ami! Parmi les causes de isolement, les auteurs avancent le temps passé au bureau et le développement des communications en ligne. En clair, plus on se fait de potes sur MySpace (voir post du 6 avril), moins on en a dans la vraie vie. Pas complétement étonnant en soi. Et toujours révélateur de la fâcheuse tendance de nos sociétés modernes à toujours sanctifier ce qui disparaît. On ne jure que par le développement durable alors qu'on pourrait davantage miser sur un sous-développement probable. On nous explique que grâce à Internet, c'est merveilleux, on fait plein de nouvelles rencontres, mais dans le même temps nous aurions toujours moins d'amis! Bref, on nage en pleine communication permanente, mobile, technologique et individualisée, mais à quel prix ? Autres chiffres, toujours dans Libé, et grâce à la progression du nombre de foyers connectés (100 fois plus qu'il y a dix ans), la fameuse fracture numérique se réduirait. Mais pour en venir où ? Au modèle américain du "chacun ses deux amis" ? La prolifération des social network sur le modèle MySpace témoigne à mon avis de cette difficulté croissante de nos modernes sociétés à proposer un modèle collectif dans lequel peut s'insérer l'individu. Livré à lui-même, il se retrouve à errer de network en réseau, papillonnant au gré des rencontres virtuelles.

23 juin 2006

Dreaming Airlines ?








Lynx, ou Axe suivant les pays, est un annonceur particulièrement réputé pour ses publicités (en voir deux illustrations ici et ici. Lynx a été une nouvelle fois récompensé lors du festival publicitaire de Cannes pour une campagne australienne. L'idée, qui doit effectivement trouver un écho chez bon nombre de cerveaux masculins, tourne autour du fantasme de l'hôtesse de l'air. Et sachant qu'en Australie, un voyage commence généralement par un long trajet en avion... Poussant la réflexion, Lynx a monté une campagne vantant les mérites d'une compagnie aérienne factice, Lynx Jet. Un petit film de trente secondes, visible ci-dessous, reprend habilement les codes publicitaires en usage dans ce secteur. La campagne a été appuyée par un dispositif important: un avion a été repeint aux couleurs de LynxJet. Un site, Lynxjet, a été créé avec un faux système de réservation...Le film résume la campagne.
Mark Ecko a été aussi récompensé pour son vrai-faux graff de Air Force One (voir post du 20 avril)




lynxjet
Vidéo envoyée par xeul

22 juin 2006

Un ballon d'oxygène ?









Une hypothèse un peu audacieuse. Et si l'éventuelle ou probable non qualification de la France pour les 8eme de finale pouvait avoir un effet bénéfique sur l'économie française ? C'est la lecture d'un article relatant l'impact négatif de la Coupe du Monde sur l'économie anglaise qui nous pousse à faire cette hypothèse. Une étude de Active Health Partners évalue à 100,000,000£ les pertes engendrées par chaque journée supplémentaire que passe l'équipe d'Angelterre dans la Coupe du Monde. Dans le même temps, l'absentéisme devrait augmenter de 20%. On comprend mieux pourquoi la plupart des grandes entreprises préfèrent mettre en place des dispositifs de rediffusion des matches pour leurs salariés, plutôt que de les voir s'évader dans la nature. Bref, l'issue incertaine du match France - Togo réjouira au choix soit les patrons Français, soit désespérera le gouvernement qui comptait bien sur un ballon d'oxygène avec cette Coupe du Monde pour tenir jusqu'à la rentrée. Nous n'aurons plus alors qu'à chanter tous en coeur DaDaDa...

21 juin 2006

Luxueuse virtualité



Le magasin, nouveau réceptacle sensoriel destiné à l'éveil des sens d'un consommateur revenu de tout, fait l'objet d'attentions toujours plus affinées. Les marques ont bien compris l'importance de plus en plus stratégique que revêtait le magasin physique comme expression de leur identité. Ce qui me semble intéressant est ce jeu toujours plus poussé entre magasins réels qui tendent vers une certaine virtualité et marques réelles qui s'engouffrent dans des univers virtuels. Deux exemples pour illustrer le phénomène. A Tokyo, le designer Masamichi Katayama a conçu un magasin de chaussures de sport, Bapexclusive, pour la marque de streetwear Bape. Ultra design, le projet est fondé sur une tension forte entre le minimalisme presque chirurgical des agencements et le foisonnement de couleurs apportées par le sol et les chaussures exposées dans des vitrines translucides. Au centre, trône un énorme caisson qui abrite un tapis roulant - comme on peut en voir dans certains Sushi-bars, sur lequel sont mis en valeur d'autres chaussures. Bref, une scénographie digne d'un musée. L'autre exemple illustre l'irruption croissante des marques dans les univers virtuels que sont les jeux vidéos On-line et multi-joueurs. Second Life est l'un d'eux. Un jeu qui offre la possibilité à ses "résidents" d'évoluer dans un monde virtuel bien réel (voir le bon article de Business Week sur le sujet). Où chacun peut créer ses propres objets, oeuvres artistiques. Un monde qui est aussi régi par les bonnes vieilles lois de l'argent, avec une monnaie spécifique, le Linden (300 Lindens = 1$). Monnaie qui permet bien évidemment de faire des achats. Et j'en viens à mon deuxième exemple. American Apparel, marque de fringues au positionnement marketing qui réjouit les alters en tous genres, vient d'annoncer l'ouverture d'un magasin virtuel dans Second Life. Installé sur une des îles privées de Second Life, le magasin offrira à la vente des fringues qui pourront être portées par tous les résidents-avatars qui peuplent Second Life. On ne sait pas encore où ira l'argent des ventes. Cet exemple illustre la capacité de certaines marques à s'intégrer au mieux dans les univers parallèles de certaines catégories de consommateurs: ceux qui vivent dans une réalité qui flirte de plus en plus avec une virtualité numérique, passant de l'un à l'autre, évoluant dans les deux univers, retrouvant dans le second les avatars des gens qu'ils fréquentent dans le premier. A quand l'ouverture de l'usine American Apparel dans Second Life ?

20 juin 2006

Cannes à pêche...



Ah Cannes, son festival de cinéma, fini. Ses people, partis. Et son festival de pub. C'est maintenant. Chaque année Cannes accueille la crème publicitaire internationale dans le cadre d'une vaste opération d'auto-congratulation soutenue par des fêtes qui essayent de rivaliser avec celles du cinéma. Car Cannes, c'est avant tout un business. Juteux pour l'organisateur, Reed, et aussi pour les grands groupes de communications ou petites agences indépendantes qui voient leur travail récompensé. Alors que faire à Cannes ? Pour Adrants, Cannes est devenu "one big advertising industry inside joke. We all want to go but we all know it's an idiotic event and just an excuse to party and drink on the company's tab"... Pour Adage, le magazine de la profession, celà vaut encore la peine d'y aller, bien que les coûts d'inscription deviennent pharaoniques. Pour info, les sommes englouties par les grosses agences de Madison Avenue (le spot des agences à NY) pour les inscriptions des quatres plus grands prix publicitaires internationaux (dont Cannes) s'élèvent à la bagatelle de 37 millions de $...Sans compter les défrayements et autres frais de bouche comme on dit. Alors pourquoi y aller ? Parce qu'il y a une coorélation forte entre le fait de gagner les prix prestigieux de Cannes et une croissance rapide du business qui s'en suivrait. DDB Londres, agence réputée pour sa créativité, a pris le parti de rire de Cannes cette année, tout en n'oubliant pas de s'auto-promouvoir. Un site, Cannes Private View, a été créé en partenariat avec le magazine professionnel Campaign, pour offrir un succédané de ce qui s'y passe. Au programme, la possibilité d'envoyer des photos - de soi-même ou d'autrui, prises dans le cadre du Festival, un concours de légendes de photos (le gagnant se verra héliporté sur la plage DDB our la fête du vendredi), les meilleurs spots de Cannes pour faire la fête ou du business (les deux étant souvent liés), une histoire du festival et de ses meilleurs moments publicitaires.

19 juin 2006

C'est lundi



Le succès de l'iPod alimente en continu un marché parallèle d'accessoires divers et variés. Au rayon des nouveautés, on peut apprécier plus particulièrement le dernier gadget d'Atech. Prenez un distributeur de PQ, rajoutez-y une station d'écoute iPod, secouez bien fort et vous obtenez le iCarta! Pour tous les mélomanes en chambre...Dans un registre plus sérieux, il se confirme que la chasse à la baleine va reprendre de plus belle. Le monde à l'air de découvrir avec étonnement que 10 ans de lobbying paye! La Commission Baleinière Internationale vient de se réunir sur une petite île des Antilles Britanniques, St Kitts. Les 70 membres de la Commission, dont de nombreux petits pays peu intéressés par la chasse à la baleine, mais nettement plus par les généreuses subventions versées par le Japon (grand amateur de baleines), devaient entériner une résolution jugeant que le moratoire actuel en vigueur depuis 20 ans sur la chasse commerciale n'avait plus lieu d'être. Affaire à suivre.

16 juin 2006

String with Me !!!



Dans le registre des vêtements communiquants, manquait les sous-vêtements. C'est désormais erreur réparée, grâce à la société Hyperobjets. Pour la modique somme de 59 euros, on peut disposer d'un splendide string à affichage digital, qui permet la diffusion d'un message de 120 carractères. C'est sûr, 120 caractères ne permettent pas de faire une déclaration d'amour en Alexandrins, mais à l'heure du SMS, on peut faire confiance à l'inventivité renouvellée des SMSistes en tous genres pour trouver le bon angle d'attaque...De là à imaginer des soirées String Dating, il n'y a qu'un pas à franchir. Celà pourrait être du meilleur effet, une centaine de corps évoluant dans une pénombre adaptée et une multitude de petits vers lumineux. Lombric, non ?
Et pour joindre la précaution à l'agréable, ne surtout pas oubliez de se rendre au préalable sur Condomania, Le site de référence du préservatif. Fluo, strié, avec embouts, à l'effigie d'une Star - voir le modèle KISS, du meilleur effet, extra-résistant pour les forts en gueule, parfumés, non-lubrifiés...Peut-être manque t'il le modèle Coupe du Monde de Foot, pour aller à l'Artemis Club... Et sans transition, on ne peut que rendre un petit hommage au grand Raymonde Devos, décédé à 83 ans en lui laissant la parole: "Il ne me reste plus que la latitude d'aller me coucher sur la longitude de mon pieu"...

15 juin 2006

Traçabilité



Deux articles récents amènent à revenir sur l'impact des nouvelles technologies sur notre quotidien. Tout part du développement des puces ou Tag RFID (Radio Frequency Identification). Quesaco ? Il s'agit d'étiquettes adhésives, qui intégrent une puce et une antenne. La puce étant en soi un minuscule ordinateur communicant. Ces puces ont pour objet de collecter, de recevoir et émettre des infos au contact d'appareils de lecture. Les premières utilisations étaient liées à la gestion de stocks dans la grande distribution (P&G, Wallmart...). Mais aujourd'hui les puces RFID envahissent le monde en quelque sorte. Quelques chiffres: dans l'article du Monde du 2 juin dernier sur le pass Navigo, on apprend que France Telecom estime qu'à ce jour "13 milliards de machines en Europe ont la possiblité de communiquer entre elles". Quant à la production de ces petites merveilles, on devrait passer de 600 millions d'unités en 2005 à 1.3 milliard en 2006 et 485 milliards dans dix ans...Maius pourquoi faire ? Les applications sont aujourd'hui innombrables. Pour revenir sur le pass Navigo de la RATP qui va remplacer progressivement la bonne vieille carte orange, il ne s'agirait que d'une simple question d'économie de moyens pour l'exploitant et de praticité pour l'usager. Le progrès quoi! Mais l'autre côté de la médaille, c'est la capacité du Pass Navigo à identifier, répertorié et conserver l'ensemble des données propres aux déplacements de tout détenteur de Pass Navigo. Et alors, me dira-t'on. Et alors rien, si ce n'est que sera en place un dispositif de tracabilité implacable de tout déplacement individuel, et non anonyme. Une sorte de filet virtuel dont on ne peut s'échapper. Et l'avenir proche nous promet des applications sans limites: implantés sur les animaux de compagnie, les criminels, dans votre voiture, vos vêtements voire vos sous-vêtements (voir les jeans Lévis équipés de puces RFID), tous les produits à même d'être acheté...Et le tout assurant une parfaite traçabilité. Faut-il alors prendre se voiture pour sortir de ce cauchemar ? Trop tard, un autre article dans Le Monde d'hier dresse un panorama qui paraît être de la science fiction, à tort. En Angleterre, royaume de la vidéo-surveillance, la technologie s'est embarquée à bord des voitures de la police, avec l'ANPR, ou Reconnaissance Automatique de Plaques d'Immatriculation. Deux caméras embarquées sont paramétrées pour enregistrer les plaques d'immatriculation de tous les véhicules, garés ou en mouvement, et les comparer dans l'instant aux bases d'informations à disposition: du plus simple - défaut d'assurance au plus grave - véhicule impliqué dans des faits délictueux. L'article est assez sidérant et prolixe en détails sur les capacités de l'outil. Bien évidemment ces technologies peuvent aussi avoir des côtés positifs, pour des questions médicales, pour repérer des skieurs ensevelis ou votre animal favori qui s'est fait la belle, pour faciliter tout un tas de petites actions quotidiennes...Mais quand même, tout ça est peu inquiétant. Allez, une pub collector pour changer d'air!


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Vidéo envoyée par xeul

14 juin 2006

Affiches à écouter



Au Canada, Pepsi a lancé un nouveau site, Pepsi Access. Il s'agit d'un site, qui après inscription, permet d'accèder à du contenu multimédia en téléchargement (musique, reportages, fonds d'écran et sonneries, bref la panoplie habituelle) . La petite nouveauté du site est qu'une partie du contenu, forcément exclusif, est accessible via un système de mise aux enchères qui repose sur la collecte de NIP. Celà paraît sophistiqué à première vue, mais ce n'est qu'une adaptation technologique du bon vieux système de points à collectionner (que l'on trouvait il y a plusieurs années dans les bouchons des bouteilles de Coca). Pour accèder aux contenus exclusifs, il faut donc continuer à boire du Pepsi, et collectionner ces fameux NIP. Bref, rien de très neuf jusque là. Par contre, pour promouvoir le lancement de site de téléchargement musical au Canada, Pepsi et son agence de pub BBDO, ont mis en place un dispositif assez innovant. Il s'agit d'affiches interactives placées dans les rames de métro à Toronto et Vancouver, qui intégrent une sortie audio et offrent ainsi aux voyageurs la possibilité de brancher leur casque d'écoute afin découter 12 titres (30 secondes d'écoute) parmi ceux proposés sur le site. Ce qui me semble intéressant dans la démarche n'est pas tant la technique, qui n'est ni plus ni moins qu'une adaptation des systèmes d'écoute qu'on peut trouver en magasins de musique, mais plutôt le fait d'impliquer et de rendre actif le voyageur. Et paradoxalement, le dispositif est presque plus innovant que ce qu'il est censé promouvoir, Pespi Access...

13 juin 2006

La Société d'Hyperformation



Bifo, historien Italien de la communication, parlait dans le supplément Ecrans de Libé du 20 mai dernier, de la société d'hypermédiatisation et des risques de panique liés à la surcharge d'informations. Dans le texte, celà donne: "Lorsque l'organisme est frappé par une masse de stimulation informative qui ne peut pas être élaborée, énoncée, lorsqu'il sait que sa survie (économique, relationnelle, émotionnelle) est liée à son habilité à décodifier l'info, lorsqu'il n'est plus en mesure de distinguer et évaluer de façon séquentielle l'information, il peut entrer dans un état d'hypermobilisation et de désagrégation de la conscience qu'on peut appeler panique" ! Est-ce un exercice salutaire d'auto-critique ? Je n'ai pas encore l'impression d'être noyé par l'information, mais il faut bien reconnaître qu'abondance ne veut pas dire connaisance et que tout expert en relations publiques et institutionnelles vous expliquera qu'il est préférable de noyer les journalistes sous l'info plutôt que de la délivrer au compte-gouttes. Entre la presse, nationale, régionale, spécialisée, internationale, les newsletters, les blogs, la tv, radio et j'en passe, que retenir, que comprendre, que raconter? Vaut-il mieux parler des conditions de fabrication des jouets Happy Meals de Mc Do ou s'enthousiasmer sur leur dernière offensive marketing ? Ou encore s'alarmer sur les chiffres inquiétants de propagation des armes à l'école ou rigoler un bon coup sur le dernier gadget: un pistolet qui tire des Teddy Bears ? S'amuser de la façon dont des jeunes ont détourné un son qui était censé les faire fuir des devantures de magasins, en une sonnerie de téléphone inaudible par les adultes, ou au contraire évoquer la tendance du happy slapping ? Et on peut continuer ainsi longtemps. Et tout ça pour en venir où? Que traiter de l'info est toujours un exercice partial, même sous une apparente neutralité. Qu'il y a parfois plus à apprendre dans des faits apparemment insignifiants que dans les grands éclairages sociétaux. Mais à la vérité, pour échapper à la panique ou son pendant, la déprime, il faut bien trouver un équilibre entre nouvelles catastrophistes et brèves futiles. Une sorte de coktail de l'info: un dixième de Pernault, un doigt de Monde Diplo, un chouilla de newsletters en tous genres, la presse du jour et juste assez de recul pour en rire. Robert Sabatier disait "Le rire sucre les larmes".

Giant Foot

12 juin 2006

Excès d'excès



Et si la jeunesse qui est en train de phosphorer sur les charmes de la philosophie appliquée à la vie courante avait eu à traiter le thème de l'excès, qu'aurait-elle pu se mettre sous la dent ? Que la France - ce n'est plus un scoop mais c'est confirmé chaque année, a le record européen de consommation de médicaments. Là où un médecin prescrit 0.8 médicaments dans les pays du Nord, le médecin français en prescrit 4.5, nous dit Le Monde. Quelles peuvent être les explications ? Car les problèmes engendrés par cette surconsommation sont nombreux: faillite de la sécurité sociale, augmentation de la résistance bactérienne en réponse à la surconsommation d'antibiotiques...une sorte de "médicalisation de l'existence" comme le dit joliment le professeur Zarifian (celà aurait fait un joli nom de médicament!) dans l'article. Donc les causes. Les Français auraient-ils une propension spécifique à être plus malades que leurs voisins européens ? Les visiteurs médicaux (passés de 7000 à 20000 en 20 ans) feraient-ils leur boulot de démarchage éclairé auprès des médecins avec une conscience professionnelle exemplaire ? Les Français auraient-ils trop lu Molière et son fameux malade ? A suivre. Dans un tout autre registre, on apprend qu'Endemol a vendu à France 2 un concept de téléréalité exemplaire: plonger des candidats en immersion au sein de tribus et et peuples primitifs. Le projet vendu par le directeur des programmes de France 2, celà donne:"Cette émission est un jeu documentaire d'aventures, qui offre une porte d'entrée gourmande, humaniste, joyeuse au grand public, pour lui permettre de découvrir des cultures méconnues". On croit rêver et entendre la plaquette de la dernière expo sur l'Inde au Printemps! Ethnologues et documentalistes de terrain montent également au créneau pour s'opposer à ce projet (voir pétition de l'ICRA sur le sujet). Pourquoi ne pas proposer à France 2 un projet alternatif et autrement plus "gourmand et humaniste": immerger les élèves de Ginette, alias Ste Geneviève (prestigieuse prépa versaillaise où le bizutage resterait une des valeurs fortes de l'école - voir le prof vidé pour avoir dénoncé ces faits à la hiérarchie) dans une des "tribus" qui peuplent Clichy sous Bois ou Montfermeil ? Ces futures élites françaises sauront-elles subsister dans un environnement nouveau de "cultures méconnues"! Et pour se rafraîchir de toutes ces lubies, un grand verre d'eau! Mais déminéralisé s'il vous plaît. C'est en effet le dernier lièvre levé par le docteur JM Cohen, et relayé par un article dans Libé. Les boissons arômatisées peuvent contenir de l'eau déminéralisée (dont on a extrait tous les sels minéraux) "afin de maintenir une qualité gustative dans votre eau minérale"! A croire que les industriels nous prennent pour des fers à repasser!
PS: le visuel, trouvé via Adrants, est une pub belge pour je ne sais quoi, mais très bien, très foot & excès...

09 juin 2006

Un monde rond


Ca y'est, c'est parti. 4 semaines d'hystérie sphérique, 64 matches. Que dire. Que certains pays auront plus de chance que d'autres au grand jeu du Qui paye pour voir. Pas le Maroc en tout cas, qui après une négociation en urgence de M6 auprès de la société saoudienne chargée de la commercialisation des droits de diffusion sur le Maghreb, pourra voir généreusement 4 matches. Idem pour l'Algérie. Que ce Mondial se joue autant sur le terrain que dans les régies publicitaires et cabinets stratégiques des grandes marques qui se déchirent une des rares audiences télévisuelles mondiales qui reste, à l'heure de la fragmentation des usages médias. Qu'à ce petit jeu, où tout est permis, certains s'en tirent mieux que d'autres. Voir le sondage étonnant publié par Les Echos sur l'identification des sponsors officiels, qui laisse apparaître des confusions étonnantes. Ansi Nike et Pepsi qui sont identifiés à tort comme des sponsors officiels. Et c'est vrai que l'irruption massive d'Internet dans les stratégies médias de ces marques chamboule les régles traditionnelles du sponsoring: payer pour être vu. On pourra aussi noter la stratégie offensive d'Heineken, qui a mis en place des stratégies virales assez réussies autour de ses chapeaux de supporters Hollandais. Et si les supporters ne savent pas se tenir, on pourra toujours faire appel à la technique décrite dans un article de Libé, et mise au point par un chercheur...hollandais: un dispositif technique d'enregistrement des chants de supporters et de rediffusion de ceux-ci avec un très léger décalage, produisant une sensation d'écho apparemment très désagréable. Ou peut être qu'on n'aura même pas besoin de ces merveilles à l'avenir, car y aura-t'il une prochaine Coupe du Monde ? C'est un article de Courrier International qui revient sur la tendance actuelle des grands clubs, très mécontents à l'idée de céder leurs meilleurs joueurs, payés à prix d'or, à des équipes nationales pour des compétitions européennes ou internationales, pour les voir revenir tout amochés. Des procès sont même en cours. Non mais alors, c'est une affaire sérieuse le foot, de gros sous. Et pour ceux qui en douteraient, il est toujours possible de se procurer le dernier livre de Jean Marie Brohm - mon ancien prof de socio, intitulé "Le football, une peste émotionnelle", une critique à charge du "populisme sportif". Enfin, si le Mondial permet d'oublier l'affaire ? Clearstream jusqu'à la rentrée...Il faudra au moins patienter jusqu'à France-Suisse lundi prochain.

08 juin 2006

Tu vas voir ton blog !!!



J'évoquais hier l'initiative du LAPD, qui dans un souci de transparence et de communication avec la population, s'exprimait à travers un blog. Et bien l'initiative semble avoir inspiré quelques uns de nos grands communicants au service de la police. En effet, afin de promouvoir son recrutement, notre chère police nationale vient à son tour d'ouvrir son blog, afin de "donner une autre vision du métier". On y découvre plusieurs acteurs de la police, du capitaine de BAC, Willy à Michel, capitaine à la Brigade Fluviale, en passant par Laurence, gardien de la paix. Chacun a le droit à sa propre page et y livre ses impressions sur son métier. Ainsi, en date du 1er juin, Willy revient sur les deux nuits d'émeutes à Montfermeil, ou encore sur les charmes de la poursuite automobile. Les témoignages sonnent fréquemment comme un hymne au travail policier. On a un peu l'impression d'être sur le blog de Charles Villeneuve, commentant ses reportages du Droit de Savoir pour TF1, avec caméra embarquée pour suivre au plus près les chaudes nuits de la BAC. On est quand même encore loin de la version américaine du Police Officer... J'ai également été voir les commentaires laissés, qui sont pour la plupart relatifs aux conditions pratiques des concours d'entrée dans la police nationale. Ce qui semble logique pour un blog consacré au recrutement. J'ai donc hésité à laisser un commentaire à Willy pour savoir ce qu'il pensait du dernier rapport des Inspections générales respectives de la police nationale, de la gendarmerie nationale et enfin de l'administration - ouf, qui souligne dixit Le Monde, que "L'accueil des particuliers dans les commissariats et gendarmeries laisse à désirer". Mais il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de laisser un commentaire sur ce type de blog et me suis donc abstenu! Une simple suggestion peut être: ouvrir un nouveau blog de la police nationale, consacré celui-là aux témoignages de la qualité de l'accueil des particuliers dans les commissariats, afin de faire progresser le dialogue entre les parties concernées...La photo d'illustration est de Gilles Caron. Le dernier bouquin de Reporters Sans Frontières est consacré à son travail. A voir.

07 juin 2006

Lectures



Il y a quelque temps, Mike Davis, universitaire américain, avait sorti un très bon bouquin sur Los Angeles, intitulé City of Quartz. Passant en revue l'histoire de la ville, les processus de ségrégation spatiale à l'oeuvre et l'influence des lobbys militaro-religieux sur le développement de la ville. Bref un très bon bouquin, accessible et à mille lieux du langage universitaire tel qu'on peut l'imaginer. Et bien Mike Davis remet le couvert, avec la parution chez Allia de "Au-delà de Blade Runner, Los Angeles et l'imagination du désastre". Il s'agit de la traduction d'un chapitre d'un livre dudit Davis, intitulé Ecology of Fear. Ce court ouvrage revient sur les processus de déliquescence du tissu urbain propres à Los Angeles et aux grandes villes américaines. Relégation toujours plus lointaine de banlieues qui viennent asphyxier le cercle précédent de banlieues, centres villes laissés à l'abandon, faillite des infrastructures publiques, désindustrialisation...Et un focus particulier sur l'influence du LAPD sur l'évolution du tissu commercial en ville, la stigmatisation des commerces dits à risques. Ce qui fait une transition toute trouvée avec le blog du LAPD, mis en ligne récemment et qui donne une image pas très rassurante de la puissance de la police de LA. Toujours au chapitre des lectures, j'ai attaqué le bouquin de Pascal Dibie, ethnologue, qui revient avec "Le village métamorphosé. Révolution dans la France profonde" sur l'évolution du petit village de Chichery, en Bourgogne, et dont il est originaire. La 4eme de couv commence par ceci:"Nous sommes montés dans le train à grande vitesse de la modernité sans trop nous en apercevoir et, lorsque nous regardons par la fenêtre, le paysage défile si vite que nous n'arrivons plus ni à le lire ni à le retenir. J'ai l'impression que nous sommes devenus des spécialistes de l'oubli". Le livre est donc une inivtation à la dé-redécouverte des évolutions de notre société, vue par le prisme des petites choses, qui sous leur apparente insignifiance, sont de grands signifiants. Dibie nous livre aussi en une vingtaine de pages (p.50-66), intitulée La jeunesse protocolaire, une analyse assez magistrale de la jeunesse d'aujourd'hui, de son rapport au corps, à la technologie et à la maîtrise de ses protocoles, de sa difficulté à exister à travers l'apparence dans une société qui a abolit artificiellement tous les rites de passages à l'âge adulte. Petit passage: "Ils jouent, nous disent-ils, en fait ils résistent[...]Pour se sentir plus vivants dans un monde qui s'infantilise en même temps que, sans s'en apercevoir, il les nie de plus en plus, ils attaquent leur corps à défaut de changer le monde, sûrs de provoquer et de ressentir dans ces inscriptions concrètes un peu de vie et d'inquiéter le miroir social où ils ne se reconnaissent plus depuis longtemps." Encore un très bon ouvrage, dans la collection Terre Humaine. Allez une petite pub!

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Vidéo envoyée par xeul

06 juin 2006

"Celà existe. Pas ici, mais maintenant"



Alors que les annonceurs ne jurent plus que par l'interactivité et le formidable potentiel d'Internet pour renouveller des discours de marques parfois exsangues, il est aussi des campagnes qui viennent démentir la mort annoncée des vieux supports de communication. Prenez l'affichage en abribus par exemple. On voit apparaître depuis quelques temps une floraison de nouveautés - bien souvent techniques, qui redonnent attrait et intérêt au support: affiches luminescentes, dispositifs interactifs Bluetooth et Wifi, utilisation des parois comme vitrine... Mais ce qui fait avant tout la force d'une campagne, à mon sens, reste le concept et son illustration créative. Une campagne, repérée via Adrants, et en provenance de Suisse, illustre à merveille la force de l'image. Il s'agit de la dernière campagne d'Amnesty, intitulée "Celà existe. Pas ici, mais maintenant". Sous cet intitulé qui ressemble presque à un pitch Holywoodien de film d'horreur, se cache une campagne qui a pour objectif de faire prendre conscience de la réalité sociale qui bafoue au quotidien les droits les plus élémentaires partout dans le monde. Une réalité qui n'apparait ni dans le 13H de Jean Pierre Pernaut, ni sur MySpace et très rarement dans la presse. Cette campagne de sensibilisation se présente sous une série de photos récentes d'actualité. Exécution, comme celle ci-dessus -vue la semaine passée dans Libé et qui, nous disait la légende, représentait un homme autorisé par le jugement d'un tribunal islamique en Somalie, à tuer à l'arme blanche l'assassin d'un membre de sa famille), mais aussi détention arbitraire, malnutrition, torture, enfants soldats...L'intérêt de la campagne, et donc du dispositif publicitaire qui renforce l'impact de ces clichés, c'est de les mettre en scène dans un environnement du quotidien, de les banaliser à l'extrême, pour mieux les faire ressortir. Un peu de la même façon qu'on ne voit plus, ou rarement, le sans-abri dans la rue...Tous les acteurs-victimes de ces photos violentes ont été dissociés de leur cadre-contexte, pour être replacés dans notre environnement quotidien, banal, familier - abribus, colonne publicitaire. Ce qui donne une force intense au dispositif. L'ensemble de la campagne est visible sur le site d'Amnesty. Bravo.

05 juin 2006

Roulez Vieillesse !



En ce jour, travaillé, de solidarité avec les "personnes âgées", explorons un peu le sujet. Le point de départ, c'est une pub pour Alfa Roméo, vue hier, et dans laquelle on peut voir deux seniors - dans une esthétique très Getty, s'enlacer tendrement sous la pluie. Et là, on se met à rêver. Car enfin, des seniors dans des pubs auto, celà n'arrive pas tous les jours. A croire qu'il n'y a que de jeunes gens aux dents longues qui succombent au charme de la voiture neuve. Apparence trompeuse, car l'âge moyen d'achat d'une voiture neuve en France est plutôt autour de la cinquantaine que de la trentaine. Comme le dit TNS, "le parc des voitures neuves, territoire des seniors"... Mais revenons aux seniors avec quelques chiffres. En France, les seniors, c'est 43% des revenus disponibles, 72% des placements financiers, 75% des achats de voitures haut de gamme, 65% des croisières...Et pourtant, ils n'apparaissent que dans un très faible pourcentage des publicités. Alors qu'un bon tiers de la population française a plus de cinquante ans et que la tendance n'est pas près de s'inverser. Bref, la publicité a encore un sacré boulot à mener pour tenter de donner une image un peu moins stéréotypée de la population. A croire que les minorités ethniques, les vieux...tout ce qui ne ressemble pas à une image d'Epinal, ne consomme pas!

02 juin 2006

Poor Little Barbie



Je vous avais déjà raconté au moment de Noël les malheurs de la poupée Barbie, qui apparaissait d'après une étude anglaise comme l'exutoire absolu de nombreuses petites filles. La malheureuse poupée était l'objet des sévices les plus terribles de la part de ces charmants petits anges: l'arrachage des cheveux à la décapitation, en passant par les poupées brûlées, cassées ou même passées au four à micro-ondes...On a également vu Mattel annoncer en fanfare le retour de Ken, le preux compagnon de Barbie. Ken est de retour, mais pourra-t-il sauver Barbie ? était le titre ironique d’un article du Guardian. Il ne s’agit pas de la sauver des griffes des petites filles qui adorent martyriser leur Barbie, mais plus sérieusement de la concurrence de poupées comme Fulla qui fait un tabac au Moyen-Orient ou Bratz, la mini Paris Hilton pour mini bêcheuses. Barbie a ainsi vu ses ventes baisser de plus de 12% en 2005 au profit des poupées ethniques qui font un tabac aux States. Mais décidément, les malheurs s'enchaînent pour Barbie, et c'est un article du Times qui nous l'apprend. Barbie serait aujourd'hui accusée de contribuer aux problèmes d'alimentation des jeunes filles. Celles-ci seraient subjuguées par la fine taille de la Doll et en feraient un idéal de féminité à atteindre. Au prix de nombreux troubles alimentaires. La directrice de l'étude, menée par l'Université de Sussex, UK, souligne que "These ultra-thin images not only lowered young girls’ body esteem but also decreased their satisfaction with their actual body size, making them desire a thinner body". A quand la Barbie obèse ?

01 juin 2006

Football pour tous

Principaux enseignements, à mon sens, du match France-Danemark. Un, Ribery serait devenu, d'après les commentateurs, la nouvelle mascotte de l'équipe de France. Deux, les rapports entre Zidanet et Domenech ne sont pas encore au beau fixe. Pour preuve la sortie de Zidane. Sous les applaudissements, Zidane sort du terrain à la 60eme minute. La caméra est placée le long de la ligne de touche, orientée vers le banc français. On voit arriver Zidane en petites foulées, sous les yeux de Domenech et son assistant, tous les deux applaudissant également. Zidane passe devant eux au ralenti, puis, comme s'il se ravisait, tend la main, presque à contre-coeur et sans vraiment le regarder, au deuxième des entraîneurs, snobant ainsi celui qu'il n'appelle dans les interviews que le Coach. Domenech remet alors précipitatement ses mains dans les poches et son sourire se ferme...Attendons la suite.